C’est probablement le restaurant le plus cher sur Terre. Mais oubliez les dorures du Ritz, le flafla, les serveurs hautains, les 5 fourchettes et les chics serviettes : ici, on mange sur une banquette avec des baguettes, et si on a envie d’aller à la toilette, il faut sortir de la petite salle et trouver les vécés publiques dans le corridor. Situé dans une station de métro du centre de Tokyo, ce resto nommé Sukiyabashi Jiro a vraiment l’air de rien, sauf que c’est tout le contraire. Classé 3 étoiles par le guide Michelin, ce restaurant offre ce qui considéré par les connaisseurs comme le meilleur sushi au monde, des bouchées esthétiques préparées avec un souci maniaque de perfection par le maître chef, Jiro Ono. À 86 ans, Jiro est une légende vivante, un trésor national pour le gouvernement japonais, un homme pas commode pour ses deux fils, un self made man parti de rien pour arriver au top de sa profession.
Le documentaire Jiro rêve de sushi ouvre la porte sur un univers étrange et décoiffant : celui de la restauration haut de gamme pratiquée au cœur d’un pays fascinant, un endroit unique où il faut réserver des mois à l’avance pour pouvoir y accéder, puis payer une fortune (l’addition par personne commence à 400$) avant de quitter les lieux. On y apprend entre autres qu’il faut masser les pieuvres pendant au moins 45 minutes pour qu’elles soient moins caoutchouteuses au goût de Jiro. Qui, comme les autres chefs à ce niveau, est un peu Godzilla en cuisine. Oui, on est loin de Sushi Shop. Et oui, après cette visite guidée chez Sukiyabashi Jiro, on n’a qu’une envie : se payer un bon sushi.
