Une de mes émissions préférées à la radio, réunissait Ingrid Bétancourt et Boris Cyrulnik dimanche dernier. Un régal.
Le sujet portait sur la honte, celle de dire, particulièrement. Dans le cas de Bétancourt, le titre de son livre « Même le silence a une fin » dit déjà beaucoup. Elle prétend avoir écrit le livre pour expliquer ce qu’elle ne pouvait dire à ses proches sans craindre de les blesser. Cyrulnik, dont le dernier livre porte sur la honte, insistait sur le fait que nos proches sont souvent les derniers à qui l’on peut se révéler.
« Si vous voulez comprendre pourquoi je n’ai rien dit, il vous suffit de chercher ce qui m’a forcé à me taire. Je vais donc me taire pour me protéger. Le honteux aspire à parler, mais ne peut rien vous dire tant il craint votre regard. Alors il raconte l’histoire d’un autre qui, comme lui, a connu un fracas incroyable. À la honte qui me fait me taire s’ajoute, si je parle, la culpabilité de vous entraîner dans mon malheur« , écrit Cyrulnik.
Des nuances intéressantes entre culpabilité et honte. Bref, écouter ces deux résilients est à la fois porteur d’émotions fortes et d’espoir.