« La femme est une créature humaine assez exceptionnelle », écrit Marie-Josée Lord, la chaleureuse cantatrice en préambule de Femmes, son nouvel album live, issu d’un concert promené ces dernières années. Un hommage à la féminité, mais aussi un gentil pied de nez aux préjugés entourant l’opéra. « J’entends souvent dire que les personnages y sont trop tragiques, trop théâtraux pour qu’on puisse s’y identifier, dit-elle. Mais ces héroïnes traversent les mêmes étapes de la vie que nous : elles aiment, donnent la vie, perdent des êtres chers, vieillissent… » Les airs que la soprano a réunis, signés Massenet, Verdi et Puccini, brossent ainsi un portrait de « la femme que nous sommes ». Par exemple, Thaïs, qui demande à son miroir de la rassurer : « Dis-moi que je suis belle et que je serai belle éternellement ! » Ou Aïda, « très forte, qui vit un amour secret et déchirant ». En 2018, Marie-Josée Lord compte également publier un récit, l’histoire de sa rencontre avec sa propre voix. Une autre facette de l’artiste à découvrir.
Femmes, avec l’Orchestre symphonique de Laval, dans les bacs le 23 février, et sur scène le 27 février au Théâtre Maisonneuve. [Caroline Fortin]
Le duo montréalais Milk & Bone, formé de Laurence Lafond-Beaulne et Camille Poliquin, vient de lancer son deuxième opus, Deception Bay, qui sera présenté en spectacle ici (à Québec le 3 mars, à Montréal le 5 avril), aux États-Unis et en Europe. Mélancolique et envoûtant, comme elles. milknbone.com
Dégaine à la Bob Dylan, timbre unique et puissant, l’artiste américaine LP, pour Laura Pergolizzi, a d’abord prêté sa plume à d’autres interprètes, dont Rihanna et Christina Aguilera, avant de sortir de l’ombre en 2016 grâce à sa chanson Lost on You, qui cumule près de 200 millions de visionnements sur YouTube. Elle s’arrêtera à Montréal le 28 février. iamlp.com
Chouette concept que celui des concerts Voxpopuli : expliquer l’univers d’un compositeur classique, du début à la fin de sa vie, grâce à des séries de trois concerts animés par un conférencier à l’humour aiguisé. Cette année, Mozart et Beethoven sont à l’honneur. À l’École de musique Vincent-d’Indy, dès le 20 mars. 110 $ la série de 3 concerts. concertsvoxpopuli.com
En 1836, une duchesse blasée (Sonia Vachon) invite la fine fleur des artistes de Paris à séjourner chez elle un mois, question de se distraire. Au rendez-vous : Chopin (Maxim Gaudette), Liszt (David Savard), de Musset (Luc Bourgeois), l’écrivaine Marie d’Agoult (Émilie Bibeau), Delacroix (Mathieu Lorain Dignard), l’auteur Félicien Mallefille (Pierre-François Legendre) et, surtout, la sulfureuse George Sand (Myriam LeBlanc), qui vient semer une joyeuse pagaille. Du 20 mars au 21 avril, au Théâtre du Rideau vert.
Une programmation consacrée à des artistes scandinaves ? On dit oui ! Printemps nordique présente notamment l’opéra danois sur le réchauffement climatique NeoArctic, un entretien avec l’auteur de polars islandais Ragnar Jónasson, un solo théâtral du Suédois Krister Henriksson, interprète du rôle éponyme de la série Wallander, la chanteuse norvégienne Ane Brun… À la Place des Arts, du 4 au 29 avril. placedesarts.com/printemps-nordique
À partir d’un essai éponyme sur le transhumanisme [idéologie qui entend améliorer l’humain par les pouvoirs de la technique], la metteure en scène Angela Konrad a imaginé un colloque international où des experts – une psychanalyste (Marie-Laurence Moreau), une primatologue (Dominique Quesnel), des philosophes (Lise Roy et Philippe Cousineau), un médecin (Stéphanie Cardi) – traitent de l’évolution humaine, du singe au robot… Une réflexion on ne peut plus actuelle en cette ère d’intelligence artificielle. Du 27 février au 10 mars, à l’Usine C.
Inscrivez-vous aux infolettres de Châtelaine