Culture

Rodin/Claudel : la sculpture au service de la danse

Unir la sculpture au ballet. C’était là la volonté de Peter Quanz, chorégraphe ontarien de 32 ans, qui signe ici son premier spectacle pour les Grands Ballets Canadiens.

Unir la sculpture au ballet. C’était là la volonté de Peter Quanz, chorégraphe ontarien de 32 ans, qui signe ici son premier spectacle pour les Grands Ballets Canadiens. Un projet savamment exécuté, puisque les deux disciplines s’harmonisent d’une telle manière qu’elles magnifient les corps et font l’éloge de leur grâce.

L’idée d’un ballet narrant l’histoire tumultueuse de Camille Claudel et d’Auguste Rodin est venue à Peter Quanz à l’âge de 19 ans. Alors en stage à Paris, il a été inspiré par une visite au musée Rodin, qui lui a fait découvrir l’histoire et les sculptures des deux artistes – l’une élève, l’autre maître. Une relation fougueuse animée par la création commune d’œuvres et mêlée par les sentiments amoureux.

Sur scène, c’est dans un décor épuré, meublé d’un seul bloc rectangulaire autour duquel gravitent les danseurs, que l’action se déballe, en deux actes. La rencontre de Camille et d’Auguste, leur amour commun pour la sculpture, leur énergie et leur séparation… C’est une histoire bien tragique, qui se conclut par l’internement de Camille Claudel, sculpteure de talent, boudée par le milieu artistique de son époque de par sa condition de femme et en raison de son passé houleux avec Rodin.

Dès le début du ballet, une dizaine de danseurs, posant à la manière de sculptures (en pièces célèbres de Rodin et de Claudel), prennent vie en interagissant avec le couple. Et c’est vraiment la force de ce ballet. Maquillés de blanc pour avoir l’allure et la texture de la pierre, les danseurs révèlent toute la grâce du corps humain. Parfois en mouvement, parfois « en statues », ils ajoutent en « commentant » l’action sur scène ou en dirigeant le regard du spectateur.

C’est un ballet tout en sensibilité, qui célèbre d’abord la sculpture, et ensuite, Camille Claudel, sculpteure et muse restée dans l’ombre de Rodin, le sculpteur qui a su éveiller son talent.

Rodin/Claudel de Peter Quanz. Jusqu’au 29 octobre, au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts.

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