Blogue La course et la vie

8 mars, ou le féminisme en running

Geneviève Lefebvre

Geneviève Lefebvre

Féministe la course à pied?

J’en suis intimement persuadée.

J’ai vu trop de femmes se révéler à elles-mêmes et à leur entourage professionnel et personnel quand elles ont commencé à courir.

J’ai vu trop de femmes découvrir le pouvoir de sentir que leur corps était une formidable machine, une machine dont il fallait prendre soin comme on prend soin des autres.

Je les ai vues,  se dépêtrer de la peur du jugement dans le regard des autres, s’en affranchir, et s’envoler…

Libres.

J’ai vu trop de femmes gagner une assurance phénoménale au fur et à mesure que leurs muscles gagnaient en force et en puissance.  Assurance qui déborde dans toutes les sphères de leur vie.

J’ai vu trop de femmes cesser de penser « régime » et commencer à penser « carburant ».

J’ai vu trop de femmes quitter la mentalité de « faire de l’exercice pour brûler des calories » et se prendre au jeu de « faire du sport ».

J’ai vu trop de femmes mettre toute la volonté dont elles étaient capables au service de leurs objectifs, triper comme des enfants qui jouent, se donner à fond, et au diable la retenue!

J’ai vu tant de fierté dans les yeux des enfants quand ils voient leur mère passer comme une balle au 17ème kilomètre : « Go, Mamaaaaaaaaaaaaaaaaaan »!

Comment ne pas les voir, ces femmes qui se défoncent, fortes, dynamiques, et absolument magnifiques dans la sueur, l’effort et l’accomplissement? Elles sont incontournables.

J’ai vu la même fierté (voir même une franche et béate admiration) dans les yeux des hommes – pères, frères, amants et amis – qui aiment ces femmes-là.

J’ai vu trop de femmes être si excitées par le pur accomplissement d’une course qu’elles en oubliaient complètement la sacro sainte modestie et assumaient enfin leurs victoires. En criant à pleins poumons, les bras en l’air, et la médaille au cou.

J’ai vu le sourire d’Annie Perreault à contre sens du « traffic » des coureurs au demi-marathon de Rougemont. Elle venait me rejoindre sur le dernier kilomètre pour me donner le « beat » de la cadence qu’il me fallait tenir pour arriver sous la barre de mon objectif (réussi)!

J’ai vu trop de ces manifestations de solidarité spontanées, généreuses, et joyeuses pour ne pas en avoir été touchée chaque fois. De ces femmes qui veulent, de tout leur être, que d’autres femmes gagnent.

Sans arrière-pensée.

Je vous souhaite à toutes un bon 8 mars, coureuses de mon coeur!  Et longue vie à vos runnings !

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