Je vais jouer franc-jeu : les gens qui prétendent ne pas avoir le temps de cuisiner me tombent sur le gros nerf. Même affaire concernant ceux qui se plaignent que faire de la bouffe, c’est compliqué ou fatigant. Moi aussi je dis ça parfois. Je me promène alors dans la maison en grommelant que je ne sais pas quoi préparer ce soir et que je suis épuisée par la planification des repas familiaux. Je parle de moi, mais cette réalité concerne aussi mon délicieux mari, qui m’appuie dans mes projets culinaires et met la main à la pâte.
Ça me fâche que l’on pense ne pas avoir le temps de préparer de bons platsparce que cette idée nous a beaucoup été enfoncée dans le crâne par les géants de l’alimentation. Avec l’avènement des repas préparés, des patates congelées déjà pelées ou des œufs battus vendus en pinte, on essaie fort de nous faire accroire qu’un souper est un défi insurmontable pour la femme (ou l’homme) qui travaille. On a qu’à ouvrir la télévision à dix-huit heures pour s’en convaincre : les annonces de restauration rapide et de plats prêts à manger défilent.
Je regarde ça aller et je suis flabbeurgastée. Je me demande comment ça se fait qu’on se soit laissé convaincre aussi facilement que ces «solutions alimentaires» étaient une bonne chose. Que personne ne vienne me dire qu’on sauve un temps fou en achetant des œufs déjà battus ou que la préparation à crêpe déjà toute faite relève du miracle. Faut toujours bien y ajouter du lait, des œufs et de l’huile. Rendu là, ça revient au même que de la faire soi-même.
C’est vrai que cuisiner, ça ne prend pas zéro minute. C’est vrai aussi qu’on a des vies de fous et que, le soir venu, on a la langue à terre. Mais maudit, il me semble qu’il existe environ 5000 recettes qui prennent moins de 20 minutes à faire. Oui, moins de 20 minutes. Pas 2 heures. Vous n’avez pas 20 minutes à consacrer à l’une des choses les plus importantes dans la vie, ce que vous mettez dans votre corps? Je le sais qu’on est tous tannés, parfois ( ça fait 21 repas par semaine), mais je demeure convaincue qu’il est important de prendre le temps de s’arrêter pour le faire.
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Oui, le manque de temps est le prétexte numéro un quand on compose le numéro de la rôtisserie ou que l’on sert des pâtes avec une sauce rosée déjà toute faite. Mais je vais vous aider à arrêter de faire ça. Dans l’une de ses chroniques, ma collègue nutritionniste Hélène Laurendeau a partagé avec les auditeurs d’On n’est pas sorti de l’auberge, 10 plats qui se cuisinent en 9 minutes ou un peu plus. Ça va du sauté asiatique au foie de veau. Sur le site de Châtelaine, il y a aussi tout plein d’idées de recettes express.
N’allez pas dire après ça que je fais juste chialer sans donner de solution. Je vous propose aussi une affaire : envoyez-moi vos recettes express. En s’entraidant, on va toujours bien réussir à cuisiner des plats simples, goûteux et rapides parce que je vous l’avoue, moi aussi ma boîte à idées de repas est vide assez souvent.
P.-S. Il m’arrive moi aussi de me commander du poulet, mais c’est parce que j’ai le goût de manger de la junk. Pas parce que je n’ai pas le temps de cuisiner. ;-)
Pour écrire à Geneviève Pettersen: genevieve.pettersen@rci.rogers.com
Pour réagir sur Twitter: @genpettersen
Geneviève Pettersen est l’auteure de La déesse des mouches à feu (Le Quartanier)
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