Les deux Isabelle, Édith, Lysanne, Diane et Julie : six femmes qui, malgré un horaire bien chargé, trouvent le temps de suivre un programme de mise en forme semaine après semaine. Super-women à la volonté de fer ? Pas vraiment. Elles ont simplement décidé de faire de l’exercice la priorité dans leur liste d’activités. En clair, ça leur prend une bonne raison pour reporter une séance, et un gros événement pour en annuler une !
Autre caractéristique commune : depuis plus d’un an, ces six femmes ont choisi de s’entraîner avec vigueur, cœur battant et muscles échauffés. Cardio, musculation et sports énergisants sont donc au menu. Mais comment arrivent-elles à garder le rythme ? Elles doivent certainement retirer de l’aventure des bénéfices exceptionnels ! Histoire de comprendre leurs motivations et, pourquoi pas, de profiter de leur expérience, Châtelaine les a suivies à l’entraînement.
S’entraîne en groupe de femmes,
3 ou 4 fois par semaine.
Isabelle Tremblay, 36 ans, avocate, 1 enfant, vit en couple.
« Pour moi, l’exercice est au corps ce que la lecture est à l’esprit. Et il faut pratiquer les deux. »
Objectifs. Fermeté et muscles mieux définis (« J’ai envie de me sentir bien dans mon corps ») ; améliorer son cardio.
Type d’entraînement. Isabelle se rend 3 ou 4 fois par semaine dans un centre de mise en forme pour femmes, offrant la méthode par intervalles courts. « On fait, en alternance, 30 secondes de cardio (de type aérobique) et 30 secondes de musculation. La séance dure 30 minutes. »
Pourquoi ce type d’entraînement ? « C’est à deux pas de mon bureau ; je peux y aller à l’heure du lunch. En une heure, tout est fini, douche incluse. » Isabelle aime aussi la méthode. « Le fait de changer d’appareil toutes les 30 secondes rend la séance moins monotone que si on faisait, par exemple, 15 minutes de cardio puis 15 minutes de musculation. » Enfin, l’endroit est réservé aux femmes, et cela lui plaît : « Je n’ai pas à me soucier de mon apparence ni du regard des hommes. Et, avec des femmes, je me sens moins en compétition. »
Ce qu’elle a essayé avant. Deux ans de step en groupe, à deux pas de son lieu de travail. Elle essaie ensuite l’entraînement traditionnel en salle. Elle n’a pas aimé ; le gym était loin et elle venait d’avoir un enfant : « Ce n’était pas évident d’aller m’entraîner. » Elle a aussi fait du yoga et du Pilates, deux disciplines qui lui ont inculqué l’importance d’une bonne posture.
Effets physiques. « Mon cardio est meilleur, mes muscles, plus fermes et mieux définis. »
Effets psychologiques. Quand Isabelle s’est remise à l’entraînement, en octobre 2006, elle était à plat. Faire de l’exercice lui a redonné de l’énergie, a augmenté sa productivité au travail et a réduit son niveau de stress.
Coût. 35 $ par mois, payés en partie par son employeur.
Conseils aux femmes qui voudraient faire comme elle. Trouver un gym près du travail ou de la maison ; y aller au moins deux fois par semaine pour obtenir des résultats tangibles ; s’étirer après chaque séance pour rester souple et réduire le risque de blessures et de courbatures. « Faire du sport quand on a mal, c’est démotivant. »
S’entraîne en plein air, avec bébé,
4 ou 5 fois par semaine.
Isabelle Nézet-Séguin, 33 ans, enseignante au primaire, 1 enfant, vit en couple.
« L’accomplissement par l’effort est pure satisfaction. L’entraînement, c’est le bonheur, la forme, c’est la vie ! »
Objectifs. « Trouver un équilibre entre ma nouvelle vie de famille et mon entraînement, qui m’a toujours tenu à cœur. Je souhaitais transmettre à Maël le goût de l’activité physique en en faisant en sa présence. »
Type d’entraînement. « Supervisé par des instructeurs motivants, Cardio-poussette se déroule toujours en plein air. Une séance dure 75 minutes et se divise en 3 volets : le cardiovasculaire – des exercices semblables à la danse aérobique entrecoupés de marche et de course –, la musculation et, enfin, un peu de tai-chi dans le but de nous étirer tout en nous relaxant, partie intégrante d’un entraînement réussi. »
Pourquoi ce type d’entraînement ? « Je l’ai choisi pendant mon congé de maternité afin que Maël et moi profitions de l’extérieur. Je n’avais pas cessé de m’entraîner durant ma grossesse. Et puis, je rencontre des super-mamans, et mon petit Maël peut se faire des amis durant la période de musculation. »
Ce qu’elle a essayé avant. « J’allais au gym, je courais beaucoup. »
Effets physiques. Un grand bien-être (gracieuseté des endorphines, des hormones de la même famille biochimique que la morphine, que le corps sécrète lors des longues séances d’exercices). « J’apprécie aussi le fait que mon corps ait repris l’apparence qu’il avait avant bébé. »
Effets psychologiques. « Ça m’aide à garder l’équilibre ainsi que ma légendaire et contagieuse bonne humeur ! »
Coût. L’abonnement V.I.P., dont le prix varie de 170 $ à 220 $ (selon la session de 10 ou 13 semaines), lui permet aussi d’accéder au cours Cardio plein air en soirée. « Mais le jeu en vaut la chandelle et c’est moins cher qu’une chirurgie plastique ! »
Conseil aux femmes qui voudraient faire comme elle. S’entraîner dehors, c’est parfait pour toutes les femmes – pas seulement les mamans – qui aiment le plein air et qui souhaitent trouver ou garder la forme en s’amusant, et ce, à leur rythme.
Pratique plusieurs sports,
4 ou 5 fois par semaine.
Édith Roy, 32 ans, infirmière et enseignante en soins infirmiers dans un cégep, 2 enfants, vit en couple.
« Plus on fait du sport, moins on a besoin de pilules pour soigner les bobos de toutes sortes. »
Objectifs. Maintenir un poids santé ; améliorer son cardio ; conserver sa fermeté musculaire et avoir du plaisir.
Type d’entraînement. Édith est une autodidacte qui s’entraîne par elle-même depuis plusieurs années. Elle n’est donc pas abonnée à un gym, ni ne suit de méthode particulière. Elle n’a pas non plus d’entraîneur personnel.
Pourquoi ce type d’entraînement ? « C’est celui qui convient le mieux à mon style de vie. J’ai un horaire très variable d’un mois à l’autre. Avec les enfants, le travail, mon réseau social, les rendez-vous de toutes sortes (dentiste, pédiatre et j’en passe), je dois me garder du temps pour l’entraînement. »
Ce qu’elle a essayé avant. Plusieurs formules au fil des ans, pour finalement constater que « l’exercice physique doit se dérouler à l’extérieur. Je fais beaucoup de vélo, seule ou en groupe. Je m’entraîne, je regarde le magnifique paysage et je respire le grand air. Ce que je trouverais dans un gym, c’est une télé ou une vue sur un boulevard à travers une vitre… » Le badminton et la natation, qui se pratiquent à l’intérieur, restent les seules entorses à son programme de mise en forme en plein air.
Effets physiques. « Grâce aux sports que je pratique, je maintiens depuis des années un poids santé, un niveau élevé de cardio et une grande vigueur musculaire. Le plus merveilleux, c’est que je préserve ma santé physique et mentale tout en m’amusant ! »
Effets psychologiques. « Je suis capable de me garder du temps pour l’exercice ; c’est primordial et indispensable pour ma santé morale et physique. Si j’ai eu une mauvaise journée, je monte sur mon vélo, je sors courir ou marcher et je ne pense plus à rien. À mon retour, mon moral est meilleur. »
Coût. De temps en temps, 20 $ pour une gardienne car, pour le reste, Édith a déjà tout son équipement.
Conseils aux femmes qui voudraient faire comme elle. Avoir la volonté ferme de se prendre en main et, autant que possible, développer un intérêt pour le sport, car « faire une activité physique par obligation vous démotivera au fil des semaines. Entourez-vous d’amis sportifs, créez-vous un réseau social. »
Pratique la course à pied,
5 jours par semaine.
Lysanne R. Goyer, 41 ans, psychologue de la santé, 3 enfants, vit en couple.
« On a le choix : prendre soin de sa santé maintenant ou de sa maladie plus tard. »
Objectifs. « Après avoir eu mes enfants, j’ai ressenti le besoin de faire une activité qui me permettrait de me retrouver toute seule et de me remettre en forme. Je suis donc revenue à la course à pied, que j’avais découverte lorsque j’étudiais aux États-Unis et que j’avais beaucoup appréciée. Le premier défi après la naissance de mon troisième enfant a donc été de courir pendant 30 minutes. » Défi relevé ! Maintenant, Lysanne rêve de se qualifier pour le marathon de Boston.
Type d’entraînement. En moyenne 5 jours par semaine, dont une fois avec son entraîneur personnel pour le coaching et le suivi. De 45 à 60 minutes de course à pied et d’étirements en fin de journée.
Pourquoi ce type d’entraînement ? « Parce que c’est un sport intense où le corps et l’esprit doivent travailler ensemble. Ça interpelle la psychologue en moi ! »
Ce qu’elle a essayé avant. Le ski alpin, le ski de fond, la natation et le ballet. Mais c’est la course à pied qui est devenue une passion.
Effets physiques. « J’ai retrouvé mon corps d’avant mes grossesses. Et je n’ai pas eu un seul rhume depuis que j’ai recommencé à courir, il y a presque trois ans (malgré tous les microbes que les enfants rapportent à la maison). »
Effets psychologiques. « La course relâche vraiment les tensions. Elle me ramène aux petits bonheurs du quotidien : les changements de saison, les parfums de la nature, le plaisir de penser à soi quelques minutes par jour… »
Coût. De très bons souliers – Lysanne en use trois ou quatre paires par année – et des vêtements appropriés. « Celles qui s’entraînent fort devraient aussi prévoir les coûts reliés à la physiothérapie et à la massothérapie. »
Conseils aux femmes qui voudraient faire comme elle. « C’est à chacune de trouver une activité physique qui convient à son tempérament et à son mode de vie. Il faut aussi qu’elle l’aime suffisamment pour la pratiquer avec constance. Il faut éviter le piège de se comparer aux autres ; il est préférable de se mesurer à soi-même. »
Va au gym, avec un entraîneur personnel,
3 fois par semaine.
Diane Larocque, 41 ans, consultante en architecture informatique, 2 enfants, vit en couple.
« L’entraînement privé m’offre une motivation extérieure quand la motivation intérieure fait défaut. »
Objectifs. « Il y a deux ans, alors que j’approchais de la quarantaine, on me disait que j’avais l’air épuisée. Ces commentaires m’ont piquée au vif ; je me suis remise à l’exercice pour avoir l’air d’une femme de 40 ans… mais en pleine forme et surtout pas fatiguée. »
Type d’entraînement. Diane a opté pour la formule de l’entraîneur personnel. Elle se rend au gym 3 fois par semaine, dont 2 fois sous la supervision du professionnel. « Les séances supervisées durent 30 minutes chacune. Mon entraîneur me fait faire de la musculation selon un programme personnalisé. Je complète l’autre période de 30 minutes par moi-même, en faisant du cardio. »
Pourquoi ce type d’entraînement ? « La présence d’un spécialiste, ça me motive. J’ai payé quelqu’un pour qu’il m’entraîne ? Alors je suis bien obligée d’y aller ! » De plus, Diane bénéficie d’un programme sur mesure qui va droit au but. « Sachant par exemple que je travaille à l’ordinateur, mon entraîneur m’a proposé dès le départ des exercices posturaux pour raffermir et assouplir les muscles de mon dos et de mes épaules. »
Ce qu’elle a essayé avant. Des cours de step aérobique en groupe. « Mais j’ai lâché après quelques semaines. Je n’étais plus motivée : c’était devenu trop monotone. »
Effets physiques. « Mon cardio s’est beaucoup amélioré. Je suis même au sommet dans ma catégorie d’âge, alors qu’il y a deux ans j’étais au dernier échelon. Et puis j’ai pris un peu de muscle, mais je n’ai pas perdu beaucoup de poids, même si mon pourcentage de graisse semble avoir diminué. »
Effets psychologiques. Diane arrive à mieux gérer son stress : « J’ai pris l’habitude de garder les problèmes stressants pour l’après-midi. Car, à ce moment-là, après mon entraînement du midi, je me sens beaucoup plus détendue, plus apte à affronter une situation difficile. »
Coût. En plus de son abonnement au gym, elle doit débourser 25 $ la demi-heure pour l’entraîneur.
Conseil aux femmes qui voudraient faire comme elle. Considérer absolument la formule de l’entraîneur personnel si on n’est pas en forme. C’est merveilleux pour démarrer un programme de mise en forme sur de bonnes bases.
Va au gym pour femmes,
2 ou 3 fois par semaine.
Julie Daigneault, 28 ans, directrice du service à la clientèle à la Banque Nationale, vit en couple, sans enfant.
« C’est incroyable tout le bien-être physique et mental que m’apporte une seule séance d’exercice. »
Objectifs. Décompresser ; améliorer son cardio, raffermir ses muscles, surtout ceux des bras et des jambes.
Type d’entraînement. Deux ou trois fois par semaine dans un gym pour femmes (Énergie Cardio pour Elle). « Une entraîneuse m’a proposé un programme de départ, que j’ai ajusté au fur et à mesure que ma condition physique s’améliorait. À chaque séance, je m’échauffe, puis je fais 20 minutes de cardio sur un ergocycle, de 20 à 25 minutes de musculation et 20 minutes d’exercices de flexibilité. »
Pourquoi ce type d’entraînement ? Cette formule lui permet de se dépenser physiquement. Et le fait d’être entre femmes la met plus à l’aise.
Ce qu’elle a essayé avant. La méthode Swann (voir la fiche d’Isabelle), mais elle n’a pas aimé : « Mon cardio et ma vigueur musculaire ne s’amélioraient pas assez rapidement. Je préfère faire de 20 à 30 minutes de cardio et de musculation en mode continu. »
Effets physiques. Meilleur cardio, muscles plus fermes et plus souples.
Effets psychologiques. Julie considère que c’est sur le plan mental que l’exercice lui fait le plus de bien. « Pour moi, c’est la meilleure façon d’évacuer le stress. Même si j’arrive fatiguée au gym, j’en ressors pleine d’énergie. »
Coût. 32 $ par mois, payé en partie par son employeur.
Conseils aux femmes qui voudraient faire comme elle. Choisir un centre qui est sur le chemin du travail ; respecter le minimum de deux fois par semaine ; traiter l’entraînement comme une priorité, pas comme une activité secondaire.
Pour nous aider à persévérer, des suggestions éprouvées.
1. Se fixer des objectifs simples. Tout programme de mise en forme devrait prioriser l’amélioration de l’endurance cardiovasculaire. En ayant un meilleur cardio, on se protège contre la maladie coronarienne, qui frappe maintenant autant les femmes que les hommes. On se prémunit aussi contre le diabète de type 2, le cancer du sein et celui du côlon. Bref, on fait d’une pierre plusieurs coups. Voilà donc fixé le premier objectif. Si on manque de temps, on peut en rester là. Autrement, on en ajoute d’autres : perte de gras, raffermissement musculaire, flexibilité. Toutefois, mieux vaut ne pas dépasser trois objectifs. À courir trop de lièvres à la fois, on risque de tous les perdre.
2. Choisir une méthode de mise en forme plaisante. Il est tout à fait normal d’essayer diverses formules avant de trouver la bonne, celle qui plaira et aura l’air d’être faite pour soi. Il ne faut pas craindre d’y aller à tâtons au début ; on met ainsi la chance de son côté. Même si on sait qu’une activité est bénéfique pour sa santé, les recherches montrent que c’est son aspect agréable ou ludique qui motive à persévérer.
3. L’endroit où on s’entraîne doit être facilement accessible. S’il faut une heure pour se rendre au gym, on risque de sauter des séances et, finalement, de tout laisser tomber. Les spécialistes en psychologie du comportement rappellent que les désagréments, si petits soient-ils, contribuent à la longue à nous faire abandonner un nouveau comportement (l’exercice régulier dans ce cas-ci). Un détail important : le matin, on apporte son équipement au travail pour ne pas avoir à repasser à la maison… et être tentée d’y rester.
4. Considérer la formule de l’entraîneur personnel si on débute. Avec un entraîneur personnel à ses côtés, on améliore sa condition physique en toute sécurité. Il corrige sur-le-champ un exercice mal exécuté comme il peut demander de ralentir ou d’augmenter le tempo, selon qu’on est fatiguée ou capable d’en faire plus. Il ajuste, dose, rectifie le programme au fur et à mesure qu’on progresse. Mais, surtout, il devient le motivateur, celui qui nous aide à tenir bon.
5. Mettre l’entraînement à l’agenda. Inscrire à son horaire les périodes de son programme d’activités physiques avant tous les autres rendez-vous et ne pas les déplacer, à moins d’une urgence. De plus, essayer de garder les mêmes plages horaires d’une semaine à l’autre. Une habitude s’ancre à force de constance et de répétition.
6. Tenir compte du facteur temps. Si on est très occupée, on augmente ses chances de persévérer en optant, comme Isabelle Tremblay, pour une formule efficace, mais de courte durée. Mais cette approche basée sur l’entraînement par intervalles ne donne des résultats que si l’intensité de l’effort est modérée ou élevée.