Chausser ses raquettes, c’est un peu jouer à la coureuse des bois. C’est se sentir presque invincible devant le froid à braver et le territoire enneigé à conquérir. Amenez-en des kilomètres!
Oxygène, soleil, endorphines, qui dit mieux? Les balades en plein air déstressent. Que le silence et le bruit de nos pas dans la neige. D’après les passionnés, on ne « fait » pas de la raquette, on part à la découverte de l’immensité et de la beauté des paysages. Au détour d’un sentier, on se retrouvera peut-être nez à nez avec un cerf de Virginie ou un lièvre.
L’engouement que connaît le Québec pour cette activité hivernale n’est pas près de s’essouffler. « Avec la raquette, on est en contact avec la nature, les mouvements sont faciles à intégrer et n’importe quel terrain fait l’affaire », observe Laurent Péloquin, alpiniste et randonneur chevronné, copropriétaire d’une boutique Atmosphère à Sherbrooke.
Le récréologue Daniel Gauvreau organise de longues randonnées dans des contrées sauvages. « La plupart des raquetteurs ne s’aventurent guère, dit-il. Ils gravitent autour des pavillons d’accueil. Les pistes sont moins damées quand on s’enfonce dans la neige profonde des forêts… Et c’est pas mal plus inspirant. » Il suggère de s’informer, avant une excursion, sur la quantité de neige fraîche au sol. Si le temps est beau, pas de danger de se perdre – il suffit de revenir sur ses traces.
On s’adonne à la raquette pour le plaisir mais aussi pour la forme. Car ce sport permet d’éliminer pas moins de 500 calories à l’heure. Autant que la natation et la machine elliptique et deux fois plus que la marche. Quel que soit le matériau dont elles sont faites, les raquettes pèsent environ 1 kg (2 lb) chacune. Un entraînement fabuleux pour activer le système cardiovasculaire tout en musclant jambes et fessiers. Et si, pour l’équilibre, on y ajoute des bâtons qui font travailler le haut du corps, le bénéfice est optimal, augmentant de 40 % le nombre de calories perdues.
Envie d’essayer? Il est temps de vous équiper!
1 Les raquettes
Lesquelles choisir? Tout dépend de l’usage qu’on veut en faire. Marche, course, longue expédition? Celles qui sont étroites et courtes sont idéales dans les terrains boisés ; les minces et longues, dans les plaines. Quant aux raquettes de course ou d’aérobie, utilisées sur la neige durcie, elles sont asymétriques et de petite taille pour favoriser les grandes enjambées.
Les modèles pour femmes sont plus effilés, pour s’adapter à notre morphologie (genoux et jambes plus rapprochés, entre autres). Les raquettes sont souvent faites d’aluminium et de matériaux synthétiques (néoprène, Hypalon). Légères et résistantes au froid, elles peuvent, avec un minimum d’entretien, durer des années. « On les gardera longtemps si on les fait bien sécher et qu’on évite de marcher sur l’asphalte », dit Alexandre Faber de Faber et Cie, fabricant de Québec qui a réussi à moderniser la production traditionnelle de l’entreprise familiale.
Connues depuis toujours chez les Amérindiens, les raquettes en bois et babiche ont en effet bien évolué : elles sont plus légères, munies de crampons et ergonomiques – exit les chevilles endolories. Et aussi moins bruyantes que les modèles en aluminium et en plastique. Pour tous les types de raquettes, les fixations doivent être faciles à détacher, surtout qu’on se retrouve souvent avec les doigts gelés.
2 Les bottes
Presque toutes les bottes d’hiver font l’affaire. Les emporter au magasin pour faire l’essai avec les raquettes.
3 Et Le reste…
Bâtons, guêtres, bouteille d’eau, en-cas, lampe frontale pour les balades nocturnes, pansements pour les ampoules. À ne pas oublier : les lunettes et la crème solaire pour se protéger des ultraviolets, qui se reflètent à 80 % sur la neige!
Plusieurs magasins de plein air et la plupart des centres de ski de fond proposent la location de raquettes pour 10 $ à 15 $ la demi-journée. Une bonne option pour tester son intérêt et choisir l’équipement approprié. À l’achat, il faut compter de 100 $ à 250 $ (et autour de 50 $ pour les bâtons, à moins d’utiliser ceux de ses skis de fond).
Le Québec en raquettes
À 70 kilomètres au nord de Québec (l’endroit appartient à l’Université Laval), sentiers balisés (2,5 km, 60 min ; 10,2 km, 4 h), milliers d’hectares accessibles en raquette libre ; refuges. Panneaux d’interprétation et vue époustouflante sur la chute de la rivière Noire (parcours facile).
55 km de sentiers, dont l’un mène à la caverne Lusk, datant de 12 500 ans. Refuges et yourtes pour la nuit.
Spectaculaire autour de la rivière : 4 pistes (parcours de 1 h à 3 h 30).
Parc Jean-Drapeau, île Sainte-Hélène
De jolis sentiers dans la section peu connue – et boisée – du mont Boullé. Ouvert les samedis et dimanches jusqu’au 11 mars et pendant la semaine de relâche. Location de raquettes : 8 $ pour 2 h (taxes en sus).
Parc national du Mont-Mégantic
Randonnées au clair de lune au flambeau, les fins de semaine et pendant la relâche scolaire. Circuit de 3,5 km, parcours facile. Féerie garantie dans cette réserve internationale de ciel étoilé.
Pour choisir où aller
- Raquette et ski de fond au Québec, par Yves Séguin, Guides de voyage Ulysse.