Léa & Louise

Lendemain de veille : l’après 8 mars

Et les 364 autres jours?

Lea et Louise hires

Chère Louise,

ARGH! Tu me demandes de faire un bilan de la situation des femmes à mon tour? C’est pas juste. Toi, tu es une sage adulte. Moi, j’ai 22 ans. Mais, je vais quand même essayer de jouer le jeu, parce que ça fait neuf bougies que j’ai fait mon coming-out de féministe. Déjà.

D’abord, sache que je suis en solide lendemain de veille. En lendemain de 8 mars. Chaque année, c’est pareil. Il y a un tourbillon entourant la couverture médiatique des initiatives pour célébrer les femmes, plus vertueuses les unes que les autres. Un joli feu de paille : c’est cute, c’est bubbly, le temps du jour J.

Fait que : je me sens triste aujourd’hui, parce que c’est pas mal moins glam se dire féministe les 364 jours qui suivent la date magique. J’entends trop souvent le même discours : Hen, de quossé? TOI? Féministe. Ça n’a pas l’air de ÇA une féministe. Tu n’as même pas les cheveux courts et tu portes, visiblement, une brassière.

Arrange-toi pour être faite ben forte si tu parles de féminisme publiquement. Tu en parleras à Nathalie Collard, Aurélie Lanctôt, Véronique Grenier, Judith Lussier…Le chapeau n’est pas facile à porter. Ça suscite l’incompréhension, les doutes, les remises en question, la haine. Tu ne peux pas faire l’unanimité avec tes positions. Parce que le mouvement est diversifié.

Bref, mon lendemain de veille est difficile, comme à chaque année. Parce que je sais que les 364 autres jours ne seront pas de tout repos pour faire avancer la cause.

Ah oui! Ton bilan. Je ne t’en ferai pas un long et exhaustif. On a toute l’année pour cela.

Ces données nous montrent qu’il y a du chemin à faire et que je n’ai pas fini de porter le chapeau :

Ou encore cela :

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