Nous étions partis en vacances tous les quatre. C'est-à-dire mon chéri, nos deux pitous et moi. Nous sommes revenus trois.
Mon chien est mort, comme on dit. Il était vieux. Et malade depuis peu.
Oui, je savais bien que ça arriverait. Non, ce n'est ni la Syrie ni le décès d'un enfant. Et puis? Je pleure. Et j'ai le droit.
Je suis triste mais j'ai le coeur en paix. Ma tristesse, c'est le prix à payer pour tout ce qu'il m'a donné. Pour son accueil à mon retour du bureau — les maris, c'est merveilleux, mais ça ne saute pas de joie chaque fois qu'on passe la porte. Et on dira ce qu'on voudra, un accueil comme ça, un mercredi soir de novembre, c'est pas de refus.
Mon chagrin, c'est le prix à payer pour les randonnées en montagne. Pour les promenades d'après-souper, tout seuls lui et moi dans les rues enneigées et silencieuses.
Pour les leçons de vie aussi. S'ébrouer sous la pluie, se prélasser au soleil, jouer dans la neige, dormir quand c'est plate, Jules m'a appris qu' il y a toujours moyen de profiter du moment présent. Que le bonheur se cache dans les choses simples. Comme une balle neuve (pour lui) ou un latte en milieu d'après-midi (pour moi). Et surtout, surtout, qu'on n'a pas besoin de parler tout le temps.
J'ai la mort dans l'âme mais le coeur en paix. Mon chagrin, ce n'est pas cher payé pour 15 ans de vie, d'amitié et d'amour. Alors je l'accepte volontiers.
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