/
1x
PUBLICITÉ
Photoreportages

J'ai trouvé mon île

Magnifique Île-du-Prince-Édouard.
Par Raconté à Jean-Yves Girard | Photos Louise Savoie
J'ai trouvé mon île

jai-trouve-mon-ile

J'ai trouvé mon île

mon-ile

La photographe Louise Savoie, collaboratrice de longue date de Châtelaine, a découvert l’Île-du-Prince-Édouard par l’entremise d’amis qui y séjournaient souvent. C’était il y a 15 ans. Depuis, elle y retourne chaque été. Elle nous présente cet endroit magique qu’elle appelle « mon île ».

La fiche voyage de Louise
Une vingtaine de voyages de presse, touristiques, de travail et personnels, sur les vins, les régions, les gens, au Canada, aux États-Unis et en Europe.

Le plus mémorable
Ils ont tous leurs bons moments et leurs saveurs... mais l’Oregon et l’État de Washington m’ont fascinée par la différence de climats qu’on expérimente en quelques heures de route, et par leurs vins, dont la qualité croît d’année en année.

Le plus photogénique
Venise et ses labyrinthes, à pied, mon équipement sur le dos. Ce fut aussi le plus aérobique !

Le prochain, si j’ai la chance
J’adorerais visiter les pays scandinaves pour leur design, et l’Irlande ou l’Écosse pour leur population et leurs paysages.

J'ai trouvé mon île

mon-ile-1

C’est un petit bijou encore méconnu des Québécois : des plages magnifiques et souvent désertes, des paysages superbes, une culture différente car insulaire, des habitants sympathiques qui ne se cassent pas la tête pour des broutilles. Avec les années, mes filles aussi sont tombées sous le charme : Emma, l’aînée, avait 2 ans la première fois qu’on y est allés ; elle en a aujourd’hui 17. Sur la photo, on voit Juliette, la plus jeune, avec Roméo, notre caniche géant. Chaque été, après nous être farcis d’une traite les 12 heures de route, nous retrouvons nos amis et nos habitudes. Bien sûr, en 15 ans, les choses ont changé. Depuis la construction en 1997 du pont de la Confédération (reliant l’île au Nouveau-Brunswick), les magasins à grande surface ont commencé à s’y installer. Notre coin préféré se trouve dans la baie de Fortune, près de Souris, ville du nord-ouest d’où part le traversier pour les îles de la Madeleine. La maison où nous logeons possède une douche extérieure, ce qui n’est pas exceptionnel ici. Après le jogging, je m’y précipite. Merveilleux !


J'ai trouvé mon île

mon-ile-2

Cette vieille maison, à vendre depuis des années, s’élève près d’un village appelé Naufrage. Plusieurs hameaux portent un nom français car les Acadiens y ont habité longtemps (jusqu’à leur déportation en 1755). Le panneau qui annonce le restaurant est typique : peint à la main, rustique, sans prétention. L’endroit est un peu dépaysant – au milieu de nulle part –, mais la bouffe est succulente : j’y ai goûté la meilleure chaudrée de fruits de mer, présentée avec un genre de biscuit local délicieux qu’on sert un peu partout (mais de qualité inégale). J’ai demandé à la propriétaire ses recettes. Ce n’est pas un attrape-touriste, les gens du coin fréquentent cette place. Le joli pont mène à une baie où les pêcheurs accostent avec leur butin. La première fois que j’ai vu un thon qu’on venait de prendre, j’ai été impressionnée par l’allure du poisson (il peut peser une demi-tonne !), émue même. C’est d’ailleurs tout un spectacle, car les grosses prises sont rares. Les gens des alentours se passent le mot : « Un thon ! » Et tout le monde accourt.

J'ai trouvé mon île

mon-ile-3

Springwater Farm. On peut y acheter tous les produits du mouton : viande, laine, peau. Ila (assise sur la clôture) et Rae (dans le champ, avec le chien Pixie, qui me rappelle celui du Magicien d’Oz) sont les filles des proprios, George et Melaney. J’ai appris qu’Ila et Rae choisissent au printemps une bête qu’elles apprivoisent pendant tout l’été et qu’elles présentent dans les concours agricoles. J’apercevais souvent cette famille le week-end dans son kiosque du Farmers’ Market de Charlottetown, mais c’est en m’arrêtant un jour à la ferme que je me suis rendu compte qu’elle vivait tout près de la maison que je loue. Son mode de vie est si différent du nôtre, nous qui sommes très urbains et toujours pressés ; je trouve important que mes deux adolescentes y soient exposées. Ce jour-là, Emma était fascinée par tout ce qu’elle voyait. Nous avons dévoré les biscuits de la grand-mère et on nous a ensuite servi le thé dans la balançoire… J’oubliais de préciser que leur agneau est extraordinairement bon.

PUBLICITÉ

J'ai trouvé mon île

mon-ile-4

Chaque été, Paige, une native qui vit maintenant près de New York, revient au pays. Et tous les dimanches, elle reçoit sa famille et ses amis. Ça arrive d’un peu partout, de Toronto, de la Colombie-Britannique… Paige prépare la viande, les autres apportent le reste. L’esprit de l’île, c’est ça : tout le monde met la main à la pâte, et les 5 à 7 s’étirent. Ce jour-là, j’avais fait un « couscous vert », d’après le livre Plenty, que je venais d’acheter à New York. Comme il n’y avait pas de semoule au marché (on ne trouve pas toujours ce qu’on cherche, c’est un des désavantages de vivre sur une île), j’ai utilisé du quinoa, ça a fait pareil. Tout le monde a reconnu le plat, ce sont des maniaques de cuisine, de vrais foodies. Une copine qui a vu les photos de mon reportage m’a dit : « On dirait que vous mangez tout le temps. » Au-dessus de la porte, une inscription : A day at the beach is worth a month in town. Une journée à la plage vaut un mois en ville. Je suis bien d’accord.


J'ai trouvé mon île

mon-ile-5

C’est chez Joe Beef, le resto montréalais, que j’ai entendu parler des huîtres de John Flynn pour la première fois, alors que je faisais un reportage photo. Quand j’ai su que Flynn vivait dans la baie de Colville et y récoltait ses huîtres, je m’y suis rendue, c’est tout près. Sur la photo, John est à droite, portant un jean pâle ; à gauche, son frère ; les deux jeunes sont ses enfants ; au fond à droite, c’est l’employé, le seul qui ne soit pas de la famille. Toujours saisissant de voir comment on s’y prend : les huîtres sont triées à la main, les trop petites retournent dans l’océan, dans des cages où elles seront à l’abri des étoiles de mer. L'algue est conservée puis expédiée avec les mollusques aux grands chefs de la province et d’ailleurs au Canada, qui aiment présenter le tout ensemble. John Flynn participe à la valorisation des produits locaux, tendance peut-être attribuable à Michael Smith, un chef américain qui s’est installé sur l’île et qui anime une émission sur The Food Channel (comme Ricardo !).


J'ai trouvé mon île

mon-ile-6

Charlottetown, avec ses 35 000 résidants, est la plus petite capitale provinciale au pays. J’y vais une fois par semaine (une heure de route), pour faire les courses au Farmers’ Market et essayer les nouveaux restaurants dont on m’a parlé et qui ont ouvert leurs portes au cours de la dernière année. J’aime bien Castello’s, une pizzeria du centre-ville non loin de l’édifice de l’Assemblée législative ; j’ai voulu acheter du propriétaire un peu de sa pâte, succulente, et il a insisté pour m’en donner. On voit beaucoup dans la ville de ces maisons typiques, toutes en bardeaux de cèdre, plus colorées qu’à la campagne et toujours bien entretenues. L’île n’est pas riche, mais les gens sont fiers. Et authentiques. Comme Paul Offer, l’homme en kilt. S’il n’était pas là tous les week-ends, entre les fromages et la poissonnerie, à vendre les fines herbes qu’il cultive, le marché ne serait pas pareil…

Êtes-vous extra?

Votre dose de mode, beauté et déco par courriel.

En vous inscrivant, vous acceptez nos conditions d'utilisation et politique de confidentialité. Vous pouvez vous désinscrire à tout moment.

PUBLICITÉ
PUBLICITÉ
Copier le lien
Couverture magazine Châtelaine printemps 2025

ABONNEZ-VOUS À CHÂTELAINE

Joignez-vous à notre communauté pour célébrer la riche histoire du magazine Châtelaine, qui souligne ses 65 ans en 2025. Au programme : de nouvelles chroniques, une couverture culturelle élargie, des reportages passionnants et des hommages touchants aux femmes inspirantes qui ont eu une influence positive et durable sur notre société.