Société

Un pique-nique au goût du Portugal

La rencontre annuelle de la communauté montréalaise originaire de Torroselo.

On s’amuse, on cuisine... et on prend des nouvelles de la famille et des aînés restés au village de Torroselo.

On s’amuse, on cuisine… et on prend des nouvelles de la famille et des aînés restés au village de Torroselo.

L’été, c’est la fête ! Et souvent l’occasion de retrouver sœurs, oncles, cousines et neveux, le temps d’un repas, d’un week-end… et même d’une semaine de vacances. 

On les reconnaît de loin avec leurs barbecues fumants, leurs bouquets de ballons bleus et blancs et le drapeau aux couleurs du village portugais de Torroselo flottant au vent. Chaque premier week-end de juin, depuis 20 ans, les anciens du patelin et toute leur descendance se réunissent et pique-niquent dans un parc de la région de Montréal – ou une salle communautaire en cas de pluie. Et que la fête commence ! « En comptant les tantes, les oncles, les cousins–cousines et les enfants, on doit être une bonne centaine, calcule Nancy Correia, 36 ans. Tout ce beau monde ne tiendrait jamais dans une maison ! »

Les parents de Nancy ont émigré ici au début des années 1970, en pleine crise d’Octobre. Comme le reste de la communauté portugaise, ils se sont d’abord installés sur le Plateau-Mont-Royal avant de se fixer à Rivière-des-Prairies. Mais ils ont conservé leur maison du village natal et vont y passer quelques mois l’été.

Ce rendez-vous annuel leur permet d’alléger la nostalgie et de créer ici des ponts entre les générations. « Oui, il y a Facebook, mais ce n’est pas la même chose. Et ça pousse les enfants à faire connaissance, dit la maman d’Olivia, six ans, et de Victoria, deux ans. Plus je vieillis, plus j’apprécie ces moments passés ensemble, à faire vivre la culture de nos aînés. » Bien sûr, la famille se voit en petits groupes à différentes occasions – baptême, anniversaire… « Mais impossible d’inviter toute la communauté. Quand on le fait, c’est pour le pique-nique… ou un mariage ! »

Un baril coupé en deux rempli de charbon de bois fait office de barbecue pour dorer les sardines, chouriços et brochettes de poulet, sous l’œil expert des cozinheiros !

Un baril coupé en deux rempli de charbon de bois fait office de barbecue pour dorer les sardines, chouriços et brochettes de poulet, sous l’œil expert des cozinheiros !

L’été dernier, son mari et elle ont été choisis pour former le comité organisateur, composé de représentants de tous âges. Les rencontres ont débuté un mois avant le grand jour. « Ça donne lieu à des échanges intéressants, commente Nancy. Les plus jeunes veulent innover, alors que les plus vieux tiennent aux traditions. Mais les deux parties finissent toujours par s’entendre. »

D’abord, sur le menu (attention, ça ouvre l’appétit !) : sardines grillées accompagnées de piments rôtis et de patates, brochettes de poulet, chouriços (saucisses portugaises), bifanas (sandwichs au porc) et carolos (douceurs à base de maïs concassé). Chaque convive apporte un dessert. Certaines activités sont incontournables, comme le match de soccer opposant les mariés aux célibataires et la course à bicyclette, façon piñata. Armés d’un bâton, les concurrents éventrent des sacs en papier brun pour en récolter les surprises. Mais les coutumes se perdent : au village, on frappait plutôt sur des pots en terre cuite remplis d’œufs, de farine et de macaronis !

Une partie des profits du pique-nique (contribution de 25 $ par personne) sert à donner un coup de pouce aux familles restées au pays. « Le Portugal traverse une grave crise économique, observe Nancy. L’argent envoyé là-bas aide, par exemple, à financer les menues dépenses d’un centre pour personnes âgées. »

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