L'édito

Les fêtes, une belle occasion de penser aux autres

On ne fait pas toujours ce qu’on veut aux fêtes. Et c’est tant mieux, nous dit notre rédactrice en chef dans son billet.

famille

Photo: Getty Images/Aleksandrar Nakic

La fin de l’année approche. Et avec elle, son lot de grandes réjouissances et de petits soucis. Car, on va se le dire, Noël et les festivités du Nouvel An comportent quelques désagréments.

De telles attentes s’expriment! Parfois trop. On se sent obligé d’aller rendre visite à la famille et à la belle-famille le 24 et le 25 décembre et de remettre ça le 31 et le 1er janvier. Et que faire quand les grands-parents ou les parents sont séparés? On ira bruncher chez l’un et souper chez l’autre, et on répétera le tout ad nauseam le lendemain et le surlendemain.

Durant les fêtes, j’ai déjà connu des nuits trop courtes à courir à droite et à gauche avec des bébés qui pleuraient sans arrêt – trop fatigués. Personne ne profitait alors de la féerie des fêtes, je vous l’assure. De ces Noëls épuisants, je garde un souvenir douloureux. Tellement que j’ai longtemps eu le fantasme d’aller me réfugier dans un coin perdu du 24 décembre au 2 janvier. Avec ma petite famille, bien entendu.

Cette escapade loin des obligations familiales ne s’est jamais concrétisée: je ne pouvais pas faire ça à mes enfants. Elles étaient si heureuses de retrouver leurs cousins et cousines, leurs oncles et tantes, le temps d’un souper dinde-tourtière-ragoût ou d’un séjour chez les grands-parents.

« Nos enfants ne nous appartiennent pas », répétait souvent ma mère quand je n’étais qu’une petite pousse. J’ai découvert beaucoup plus tard le sens de cet adage. Nous devons faire entrer nos filles et nos garçons dans le monde, les présenter à notre tribu pour qu’ils en deviennent membres à leur tour. Même si les conventions sociales sont parfois lourdes à porter à certains moments de notre vie.

Nos héritiers doivent savoir qu’ils appartiennent à un clan. Qu’ils pourront se tourner, en toute confiance, vers l’une ou l’autre des personnes qui en font partie. Il y a toujours une famille pour chacun de nous, celle dont nous sommes issus ou celle que nous nous recréons avec les copains et les copines.

Je me désole de voir que beaucoup de milléniaux vivent dans la solitude, selon un sondage mené aux États-Unis: un sur quatre n’a aucun ami. Des tonnes de followers sur Instagram, mais pas de véritable ami? Un jeune sur trois de 20 à 30 ans se sent souvent ou toujours seul, contre un membre sur cinq de la génération X et un baby-boomer sur sept. Triste constat.

Prenons soin de nos proches – c’est le temps de l’année pour leur faire de la place. Une visite chez un vieil oncle? Une sortie avec une nièce? Une promenade avec une amie qui vit une épreuve? Un appel à quelqu’un avec qui on a coupé les ponts? Tendons la main aux êtres esseulés autour de nous. Notre présence est le plus précieux cadeau. Même pas besoin d’un gros ruban rouge pour l’emballer. 

Johanne Lauzon, rédactrice en chef

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