L’auteur des Chroniques du Plateau-Mont-Royal nous offre un livre par année depuis 13 ans, incapable de faire une « petite pause », dit-il. Au hasard la chance, qui sort en novembre, évoque les rencontres marquantes… Comme l’ont été pour lui les cinq œuvres que voici.
Cent ans de solitude (1967)En plus d’être un des plus grands romans du 20e siècle, c’est aussi celui qui m’a appris qu’on pouvait mélanger le réalisme et le fantastique, ce qui m’a permis de planifier le début des Chroniques du Plateau-Mont-Royal. Cent ans de solitude, c’est une œuvre profonde, foisonnant de personnages fabuleux, l’histoire de l’amour d’un immense écrivain, Gabriel GarcÍa Márquez, pour son pays, la Colombie. On en sort épuisé, heureux... et prêt à en recommencer la lecture !
Les Rougon-Macquart (1871-1893)J’ai choisi les 20 titres de cette fresque plutôt qu’un seul parce que c’est la lecture la plus excitante, la plus nourrissante qu’on puisse souhaiter à une personne qui aime les romans. On y scrute la société française sous le Second Empire dans tous ses états et toutes ses couches, des plus démunies aux plus nanties, à travers l’histoire d’une double famille, les Rougon, qui sont riches, et les Macquart, qui sont pauvres, étudiée à la loupe par Émile Zola, un géant de la littérature française.
Michel Strogoff (1876)J’ai dévoré à peu près tout Jules Verne pendant mon adolescence, mais j’ai gardé une préférence marquée pour Michel Strogoff, peut-être à cause de sa tête de cochon et de son grand respect pour sa mère. Et, comme pour tous les autres romans de cet auteur, j’ai lu avec délice les nombreuses et longues descriptions des personnages, des actions, des paysages. J’ai rêvé des steppes de Russie pendant des mois ! Je l’ai relu cette année, avec un œil différent bien sûr, mais j’ai retrouvé la joie de suivre les péripéties d’un vrai roman d’aventures.
La guerre et la paix (1865-1869)Surtout à cause des pages sur la guerre. Cette lutte entre les armées de Napoléon et celles du général Koutouzov racontée par Léon Tolstoï m’a passionné. La description de la traversée de la Bérézina est un de mes grands moments de lecture. Je l’ai relue des dizaines de fois. Quant à Natacha Rostov et aux deux hommes de sa vie, ils m’ont un peu énervé. J’étais sans doute trop jeune pour les grandes histoires d’amour… Mais quelle force, quel style, quel souffle ! Il faudrait peut-être que je me réconcilie avec Natacha !
Bonheur d’occasion (1945)J’avais 14 ans, nous partions, ma mère, mon père, mon frère Jacques et moi, pour la Gaspésie, et ma mère m’avait donné ce livre en disant que l’auteure était un génie et que j’étais assez vieux pour le comprendre. C’est en lisant ce roman de Gabrielle Roy que j’ai réalisé qu’on pouvait rester chez soi, décrire sa propre ville, ses petites gens et atteindre l’universel. Et se comparer aux plus grands. C’est un roman extraordinaire, un fleuron de notre littérature, une description incontournable du Montréal des années 1940.
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