Maison

Dans le cocon de… la créatrice d’intérieur autochtone Katherine Bédard

Elle consacre son temps à décorer la maison des autres, de Mont-Tremblant à Palm Beach. Mais le projet qu’elle n’achèvera sans doute jamais est son chez-soi, en Montérégie, où elle fignole chaque détail afin d’en faire le repaire de prédilection de toute sa bande.

Designer d'intérieur Katherine Bédard

Photo : Julia Marois

Pour être bien, Katherine Bédard doit être entourée. Si elle ne traîne pas avec les siens au bar à vin Nolan, à Montréal, dont son copain d’origine libanaise est copropriétaire, ou quelque part entre le Mexique et le Proche-Orient, elle est probablement en train de mitonner un braisé pour une armée d’invités accoudés à son îlot de cuisine.

« J’ai doublé la superficie de la cuisine afin d’accueillir tout le monde chez nous. Oui, même l’ami de l’autre. Quand je conçois un espace, je le pense d’abord pour pouvoir recevoir ! » s’exclame la designer d’intérieur.

La Lanaudoise de 33 ans aux origines autochtones dégage une grande prestance ponctuée d’une douce simplicité. Tout comme sa demeure centenaire. Malgré les fleurs fraîches sur le comptoir, les électroménagers luxueux, les matières nobles un peu partout, le décor qu’elle a elle-même conçu invite à la convivialité et à la bombance.

« Si quelqu’un renverse un verre de vin, on passe l’éponge et la fête continue », dit-elle en riant. Pas plus compliqué que ça.

interieur Katherine Bedard

Photos : Julia Marois

Quel est ton impératif en déco ?

Il faut respecter le style, l’essence d’une maison. Pas le choix ! Justement, mon style d’aménagement est transitionnel, c’est-à-dire que je mise sur un décor traditionnel, en m’inspirant des codes architecturaux classiques, mais j’ajoute des touches contemporaines, comme des luminaires, de la céramique, une grande porte-fenêtre. Une cuisine épurée et froide avec des lignes droites dans une maison de 1917 comme la nôtre, ç’aurait été mon pire cauchemar.

Ton chum t’aide-t-il à décorer ou est-ce toi la cheffe d’orchestre ?

Il m’aide ! Je veux que ça lui plaise, mais c’est moi qui ai le dernier mot. Il a des goûts parfois très excentriques. Ça me fait peur de le laisser aller tout seul. [Rire]

Comment tes origines autochtones se sont-elles intégrées à ton décor ?

La pièce maîtresse de la maison – à part la cuisine, où on est toujours rassemblés –, c’est une toile semi-abstraite qui représente un enfant autochtone au regard fier, qui porte une coiffe traditionnelle. Il pourrait être un de mes ancêtres cris. C’est ma mère, artiste peintre allochtone, qui l’a réalisée en se basant sur une photo de moi, enfant. Elle m’en a fait cadeau quand j’ai emménagé dans mon premier condo. C’est important d’avoir une trace de mes origines chez moi. Mais je ne veux pas non plus que l’ultra traditionnel autochtone envahisse la maison.

deco Katherine Bedard

Photo : Julia Marois

Te décrirais-tu comme une « ramasseuse » ?

Oh mon dieu, oui ! Mon chum n’est plus capable. [Rire] À force de faire des brocantes et magasins d’antiquités ici et ailleurs, j’en trouve des choses ! Au Maroc, j’ai déjà acheté une valise pour rapporter cinq tapis. J’étale le tout dans la maison, là où ça a sa place. Le reste, je l’entrepose dans mon bureau, où c’est le bordel, mais juste dans cette pièce pour ne pas incommoder mon chéri.

Maison Katherine Bedard

Photos : Julia Marois

À quelle ambiance tes invités peuvent-ils s’attendre en arrivant chez toi ?

Joyeuse, conviviale et romantique. Je veux qu’ils se sentent à l’aise, appréciés tout de suite. Je ne fais rien de trop carré. Quand tout est parfait, on ne se sent pas bien, on se sent agité, redevable. En arrivant, « garde tes souliers », la table n’est pas mise, je mets tout sur l’îlot de la cuisine. On grignote, on ouvre une bouteille de vin. J’aime aussi faire participer les gens à la cuisine.

Que retrouve-t-on le plus dans tes placards et tes tiroirs ?

Du noir, évidemment. Mais surtout des chemises amples, beaucoup trop de pulls en laine et en cachemire. L’ensemble est assez classique, intemporel et décontracté mais avec un côté distingué. J’aime les matières nobles et je les garde longtemps.

J’ai aussi une collection de sacs à main, une trentaine environ, la plupart en cuir puisque c’est durable. Certains sont démodés, mais je ne peux m’en départir. Mon préféré du moment, c’est un Loewe fuchsia acheté sur Marketplace à Calgary. J’adore les trouvailles d’occasion.

Côté chaussures, comme je porte du 11, mon choix est un peu plus restreint. Celles de Stuart Weitzman et de la marque québécoise Maguire, à la fois stylées et confortables, me comblent. Je chausse rarement des talons hauts.

Sacs à main et parfums Katherine Bedard

Photos : Julia Marois

Quel est ton vêtement le plus précieux ?

Le foulard en cachemire noir de ma grand-mère. Je le porte toute l’année et il est comme neuf. Et vous voulez rire ? Je l’ai perdu à trois reprises. Une fois, je l’ai retrouvé au cou d’un itinérant après l’avoir oublié dans un bar de Montréal.

J’aime aussi beaucoup mes boucles d’oreilles surdimensionnées du créateur autochtone Warren Steven Scott. Je les agence avec mes tenues chics.

À quoi ressemble ta routine beauté ?

Le parfum a une importance capitale pour moi. J’ai plusieurs flacons sur mon comptoir de salle de bains. J’applique celui qui sied le mieux à mon humeur.

J’ai aussi mon petit rituel de soin de la peau, mais je ne suis pas fidèle à une marque. En ce moment, j’utilise presque uniquement The Ordinary. Ça coûte trois fois rien et j’aime bien leur sérum contour des yeux à la caféine. Côté maquillage, il faut que ce soit express. Je mets du mascara (Définicils de Lancôme), du fard à joues crème (Teinte Mood de Merit), de la poudre bronzante (Hoola de Benefit) et, au besoin, un correcteur (Touche Éclat d’Yves Saint-Laurent). Quand je me sens audacieuse, j’applique un surligneur illuminateur (Master Strobing Stick de Maybelline) sur mes pommettes. Il y a malgré tout plus de chances qu’on me croise sans maquillage.

 

À lire aussi : Dans le cocon de… la styliste Catherine Perron

POUR TOUT SAVOIR EN PRIMEUR

Inscrivez-vous aux infolettres de Châtelaine
  • En vous inscrivant, vous acceptez nos conditions d'utilisation et politique de confidentialité. Vous pouvez vous désinscrire à tout moment.