Jardin

Tomates : faut-il les tailler, attacher ou mettre en cage ?

Si savoureuses, les tomates requièrent un peu d’amour au jardin. Voici les conseils de l’horticultrice Isabelle Paquin pour obtenir une généreuse récolte.

Si on laisse pousser ses tomates sans intervenir, qu’arrive-t-il ? Dans la majorité des cas, on se retrouve au mois d’août avec une jungle inextricable. C’est l’une des raisons pour laquelle il est suggéré de tuteurer et de tailler un tant soit peu ces plantes potagères. Mais ce n’est pas vrai pour toutes les tomates. Comment s’y retrouver ?

Quelles tomates tuteurer ?

La tomate est une plante rampante et buissonnante. Avec de l’aide, on la fait grimper en l’attachant régulièrement à un tuteur ou en lui permettant de s’appuyer sur un support. Certaines dépassent les huit pieds tandis que d’autres n’atteignent même pas un pied. Il importe donc de se renseigner sur le type de croissance de la variété qu’on a choisie.

La plupart ont une croissance indéterminée, c’est-à-dire qu’elles poussent aussi longtemps que la température leur permet. On suggère alors de les attacher à une structure solide pour supporter leur poids et de distancer les plants d’au moins trois pieds.


Les variétés à croissance indéterminée : Tomate Cœur de bœuf, Tomate « Savignac » (Dufresne), Tomate « Noire de Crimée », Tomate « Green Zebra », Tomate « Black Cherry »


Les possibilités de tuteurs sont multiples, du simple poteau à la suspension avec ficelle. La cage à anneaux est insuffisante pour supporter ces variétés, que l’on taille ou pas.

Je conseille de cultiver les tomates à croissance indéterminée autrement que sur un poteau unique afin de maximiser leur productivité. On peut fabriquer des structures plus appropriées comme, par exemple, un tipi avec quelques bâtons de bambous. On peut sinon créer un rang complet avec un croisement de ficelles et de bâtons — comme la méthode Florida Weave illustrée ci-dessous — afin de maintenir en sandwich les tiges.

Structure tomates Florida Weaves

 

Laisser courir les plants naturellement les rendent plus vulnérables aux maladies et insectes nuisibles. Il faudra au moins protéger le feuillage et les fruits en recouvrant le sol de paille. En rampant ainsi au sol, ils occupent également plus d’espace et compliquent la récolte.

Certaines variétés, notamment celles développées pour la culture en pot, sont moins envahissantes. Leur croissance s’arrête lorsqu’elles fleurissent à l’extrémité de leur tige principale. Désignées comme étant à croissance déterminée ou semi-déterminée, elles produisent des fruits sur une plus courte période qui se forment en même temps. Comme elles n’excèdent pas les 4 pieds, une distance de 2 pieds entre les plants et une cage à anneaux suffisent.


Les variétés à croissance déterminée ou semi-déterminée : Tomate « Poivron Jaune », Tomate « Roma », Tomate « Red Robin », Tomate « Tiny Tim »


Puis, il y a les nouvelles tomates peu connues, dites naines, dont la croissance, quoiqu’indéterminée, est beaucoup plus lente. Elles se comparent en hauteur aux variétés à croissance déterminée, mais leur avantage réside dans la taille supérieure de leurs tiges qui ne requièrent aucun tuteur malgré l’abondance de leur feuillage vert foncé. Issues d’un programme coopératif mondial nommé Dwarf Tomato Project, elles sont vendues en semences en ligne.


Les variétés naines : Tomate « Tasmanian Chocolate », Tomate « Dwarf Confetti », tomate « Dwarf Russian Swirl », tomate « Dwarf Sweet Sue »


Quelle tomate tailler ?

Une seule ! Eh oui ! On ne devrait tailler que la tomate à croissance indéterminée. Leur tige principale pousse à l’infini et s’accompagne de nombreuses tiges secondaires qui créent à leur tour d’autres ramifications.

Mais on ne coupe pas toutes les tiges — que certains surnomment à tort « gourmands » ou « drageons » — au fur et à mesure qu’elles croissent à l’aisselle de la tige et des feuilles. Non, elles ne diminuent pas le nombre de tomates et ne ralentissent pas leur mûrissement en créant de l’ombre. En les éliminant, comme chacune peut produire des fruits, on se prive inévitablement de nombreuses récoltes. C’est le feuillage qui nécessite de la lumière et non l’inverse. Il protège en plus les tomates des brûlures du soleil. Et toutes les blessures infligées à la plante affaiblissent ses efforts pour demeurer en santé.

Il y a deux raisons valables de tailler les tiges : lorsque le plant ne peut être retenu par ses tuteurs et lorsqu’il a besoin d’être aéré pour diminuer les risques de maladies.

tailler tomate

Photo : iStock

On taille quoi et quand ?

Maintenant, on peut expérimenter, mais il convient de limiter les coupes afin de conserver un équilibre entre une bonne aération et une productivité maximale. Normalement, on garde toutes celles qu’on parvient à attacher au tuteur.

On peut sélectionner chaque semaine les bourgeons des tiges secondaires qu’on désire enlever. Et on procède par temps sec. On évite ainsi de couper les grosses tiges afin de permettre une meilleure cicatrisation. Durant l’été, on enlève le feuillage malade, jauni et desséché en désinfectant son sécateur à l’alcool 90 % entre chaque coupe. Lorsque la saison achève, on peut étêter le plant et couper les dernières fleurs pour accélérer le mûrissement des tomates avant les nuits froides de l’automne.

En fait, lors de l’achat, le type de croissance devrait être considéré au même titre que les saveurs ou les textures qu’on recherche dans le fruit. Cela permet de mettre en place les conditions idéales à la croissance de la reine du potager : la tomate !

 

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