Jardin

Cultiver des tomates sur son balcon

Avec sa belle robe écarlate et sa chair gorgée de soleil, la tomate est la star incontestée de nos tablées estivales. Celle qu’on a fait pousser soi-même, bichonnée et cueillie juste avant de la savourer est encore meilleure ! Et pas besoin d’avoir un grand jardin.

L’opération « tomates » peut commencer dès la fin de mai, plusieurs jours après les derniers gels. On installe alors les plants – qu’on a fait croître à partir de semis ou qu’on a achetés – dans un coin exposé au moins huit heures par jour au soleil.

On s’assure d’accorder à chaque pot au moins un mètre carré de surface au sol. «­ Difficile à croire, mais ces petites pousses atteindront environ un mètre de hauteur et de largeur en seulement quelques semaines », dit Mélanie Grégoire, horticultrice et propriétaire des Serres St-Élie, à Sherbrooke. Afin que chaque plant dispose d’assez de place et de nutriments pour se développer, elle conseille de n’en planter qu’un seul par contenant.

De quoi a-t-on besoin ?

Avant de plonger les mains dans la terre, un petit inventaire s’impose. Pas question de lésiner sur le matériel si l’on veut un bon rendement ! Les indispensables : un pot et un tuteur d’au moins 1,5 m pour chaque plant, du terreau et de l’engrais spécialement conçus pour la culture en pot, et du compost.

« Le pot doit mesurer au minimum 30 cm de diamètre, mais il faut toujours privilégier les contenants plus gros. Si le plant n’a pas assez de terre, il manquera d’eau et de minéraux », précise l’horticultrice Lili Michaud, conférencière au Jardin botanique de Montréal et autrice du livre La tomate – De la terre à la table (Éditions MultiMondes).

Quelles variétés planter ?

Les variétés dites « déterminées » – dont les plants ne dépasseront pas un mètre de hauteur – sont idéales pour la culture en pot. Parmi les plus populaires : la Célébrité, bien ronde et juteuse ; la Roma, en forme de prune ; la Manitoba, plus trapue et bien acidulée ; et la Tiny Tim, petite, sucrée et juteuse.

Cela dit, pour Lili Michaud, il y a trop de variétés pour toutes les nommer. « Si l’on a la place pour trois pots sur son balcon, je suggère d’y aller avec un plant de tomates de table pour faire des salades, un plant de tomates italiennes pour préparer des sauces et un plant de minitomates qu’on mangera comme des bonbons, à l’apéritif. »

Elle recommande d’acheter ses plants directement auprès de producteurs, dont les kiosques sont présents dès le printemps dans les marchés. « Leur choix, de plus en plus vaste, inclut de nombreuses variétés ancestrales à découvrir ou à redécouvrir, pour le plus grand plaisir de nos papilles », dit-elle.

Comment réussir sa mise en pot ?

C’est le temps de se retrousser les manches ! On commence par mettre 2,5 cm de compost au fond du pot, on ajoute le terreau, puis on place le plant de tomates dedans en tassant bien. « On va aussi installer le tuteur et verser une dose d’engrais dès la mise en terre », explique Mélanie Grégoire. Une fois qu’on a déposé les plants à l’endroit ensoleillé prévu pour eux sur le balcon, on veillera à ne pas trop les déplacer, car les tomates n’aiment guère le changement.

Comment s’assurer de bien arroser ?

En général, ces végétaux ont besoin de beaucoup d’eau. Mais attention de ne pas les noyer ! « Pour savoir quand arroser, il suffit de plonger son index dans le terreau, dit Lili Michaud. Si l’on ne sent pas d’humidité au bout de son doigt, on sort l’arrosoir. Sinon, on attend au lendemain. »

Autre conseil : on arrose toujours le matin et à coup de grandes rasades – on s’arrête quand le pot menace de déborder. L’arrosage en soirée maintient le terreau trop humide, ce qui est propice à l’apparition de maladies.

Comment éviter les bestioles ?

Se faire chaparder le fruit de son travail par les écureuils, c’est enrageant. Mélanie Grégoire conseille d’utiliser un engrais à base de fumier de poules. L’odeur les éloignera, mais elle n’incommodera pas le jardinier. Les oiseaux, quant à eux, viennent rarement picorer les tomates. « Si l’on constate une menace, on peut entourer les plants d’un filet ou d’un grillage, mais c’est tellement rare qu’il n’est pas nécessaire de le faire dès la mise en pot », juge l’horticultrice.

Quand sait-on que la saison achève ?

Les premiers gels et les nuits plus fraîches font dépérir les plants naturellement. Il est alors temps de cueillir les dernières tomates, même celles qui sont encore vertes, qu’on laissera rougir sur un rebord de fenêtre ensoleillé.

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