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Tous les jardins de fleurs comme les potagers, même les plus petits, constituent des écosystèmes abritant des milliers d’êtres vivants en majorité invisibles à l'œil nu, allant des micro-organismes aux insectes en passant par la faune animale.
Un équilibre précaire se crée, ce qui favorise la pollinisation et l’attraction d’ennemis naturels aux insectes nuisibles. En appliquant des pesticides, même biologiques, on peut perturber l’harmonie établie. Plusieurs de ces produits sont non-sélectifs et détruisent tous les insectes sans distinction. Il convient donc de s’en servir en dernier recours et avec précaution.
Les principaux pollinisateurs, on connaît. Mais que dire des insectes qui protègent nos potagers ? Au Québec, les insectes prédateurs communs sont les coléoptères (coccinelles, carabes), les hémiptères (punaises), les diptères (syrphes), et les neuroptères (chrysopes). Il ne faut surtout pas les éliminer, car ils mangent leurs proies avec une efficacité redoutable. Une larve de coccinelle à sept points engloutit 100 pucerons par jour tandis que les guêpes et mouches parasitoïdes ne manquent jamais leur cible. D’autres pondent pour se développer dans le corps d’autres insectes, comme la mouche tachinaire sur le scarabée japonais.
Pour les attirer, on cultive une diversité de plantes aux couleurs, formes et périodes de floraison variées. La plupart se nourrissent du nectar des fleurs de la famille des Apiacées (aneth, coriandre, fenouil) et Astéracées (achillée, cosmos, rudbeckie, tournesol) avec une préférence pour les plantes indigènes, quoiqu’envahissantes, comme la carotte sauvage, le pissenlit, la verge d’or, et la vergerette du Canada.
Il est également souhaitable d’augmenter sa tolérance à la présence d’insectes ravageurs afin de nourrir les espèces utiles. Ainsi, on contrôle les populations au lieu de les exterminer.
Planifier pour prévenir les attaques des indésirables est primordial. D’abord, respecter une rotation de cultures évite l’appauvrissement du sol, et la prolifération d’insectes ainsi que de maladies. La règle est simple : on change d’emplacement les légumes de familles et de types végétatifs différents chaque saison pour confondre les envahisseurs. Par exemple, on cultive les tomates cette année, la suivante les choux, puis les carottes.
Ensuite, on fournit les meilleures conditions de croissance, soit de bonnes distances entre les plants, suffisamment de lumière et d’eau dans un sol riche et aéré.
Finalement, on désherbe les végétaux non désirés qui font compétition avec ses nouvelles plantations.
Recouvrir les jeunes plantules de filets anti-insectes déposés sur des arceaux (dès les semis et la plantation) est une astuce infaillible. Pour lutter contre la teigne dans le poireau, l’ail et l’oignon, le filet peut être maintenu durant toute la saison. Même chose pour les insectes du chou et du brocoli. On choisit les plus longs arceaux afin que les plantes puissent s’épanouir.
Pour ce qui est de la chrysomèle rayée du concombre, la punaise et le perceur des courges, l’idéal est de conserver le filet durant les premiers stades de croissance, puis de l'enlever pour permettre la pollinisation des fleurs. Cette option est valable aussi contre le doryphore de la pomme de terre puisqu’elle donne le temps au feuillage de se densifier avant l’attaque. La rotation de culture est nécessaire, sinon les insectes hivernant au sol se retrouveront enfermés dans un buffet à volonté.
Peu importe l’approche privilégiée, le dépistage est primordial. On observe régulièrement ses plantes pour avoir des repères sur leur santé. En suivant l’évolution des interactions entre les insectes nuisibles et bénéfiques, on évalue mieux la gravité des dommages et le moment propice pour s’en mêler.
Les populations d’insectes sont très nombreuses ? On s’interpose mécaniquement, surtout quand les plantes sont petites. Voici comment.
En somme, nul besoin de pesticides. Une surveillance constante et rigoureuse combinée à ces pratiques aura l’avantage de garantir de belles récoltes en préservant la biodiversité de son jardin.
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