Mieux-être

Tout bouge

Et pas besoin de mélanger les alcools.

crédit photo : iStock

Rien n’est statique. Tout va. La vie s’emballe, palpite – et pas seulement dans l’adorable bedon arrondi de mon amie Catherine. Aucune trêve possible.

Parfois je voudrais rester là, comblée et heureuse, à profiter de tous ces instants de grâce – lire un livre avec mes enfants, regarder un film bien collée à mon chum, préparer une tarte avec ma maman, partager un repas avec mes copines.

Mais, mais, mais… Une collègue adoooooorée démissionne, un couple d’amis se sépare, la maladie frappe un membre de sa famille. L’équilibre se rompt. Ce qu’on croyait acquis s’évanouit. «Mais pourquoi?», se répète-t-on. On crie presque à l’injustice. Alors que, voyons, qui est épargné? Vous en connaissez, vous, des gens pour qui la-vie-est-un-long-fleuve-tranquille?

Les bouddhistes nous encouragent à vivre le moment présent. Et à s’incliner devant l’impermanence des choses et des êtres. «Nous pouvons aussi commencer à découvrir l’impermanence, puisque rien de ce sur quoi nous concentrons notre attention ne dure bien longtemps. Tout passe: chaque souffle, les sensations du corps, les pensées, les émotions, les idées et les opinions, les instants, les jours et les nuits. Même chose pour les saisons, les années, la jeunesse, les emplois, les gens. Même les montagnes, les fleuves et les espèces n’ont qu’un temps. Rien n’est fixé. Rien n’est permanent, bien que nous puissions avoir cette impression», écrivent Jon Kabat-Zinn, père de la technique de la pleine conscience («mindfulness» en anglais), et sa femme Myla dans À chaque jour ses prodiges qui vient de paraître en français aux éditions Les arènes.

L’idée que les choses passent est plutôt rassurante quand tout va mal. Mais pour le reste, ça inquiète. Et pourtant. Que faire d’autre à part lâcher prise? On n’y peut rien! Perso, j’y arrive à quelques occasions. Et encore, un tout petit peu.

En ce sens, le philosophe et auteur français Alexandre Jollien m’impressionne avec son Petit traité de l’abandon. Cet homme de cœur, aussi handicapé cérébral moteur, montre sa vulnérabilité pour nous faire comprendre comment le bonheur est à la portée de tous. Qu’importe les épreuves à traverser – il a lui-même vécu 17 ans dans une institution spécialisée pour personnes handicapées physiques. Son handicap ne l’a pas empêché d’étudier, de travailler, de se marier et d’avoir des enfants.

«Le chemin de ma vie, c’est d’accepter, ou plutôt d’accueillir tout mon être, sans rien rejeter de lui. Trouver la beauté, la joie, là où elles se donnent : dans ce corps, dans cet être, dans cette vie et non dans une vie rêvée, idéalisée. C’est dans le quotidien, dans le banal, que la joie réside. Une conversion de ma vie fut de ne plus me demander: “Qu’est-ce qu’il me faut pour être heureux?” mais : “Comment être dans la joie, ici et maintenant?”»

Qu’ajouter de plus?

À chaque jour ses prodiges – être parent en pleine conscience, par Myla et Jon Kabat-Zinn, Les arènes, 29,95$

 

 

 

 

 

 

 

 

Petit traité de l’abandon – pensées pour accueillir la vie telle qu’elle se propose, livre-CD, par Alexandre Jollien, Seuil, 19,95$

 

 

 

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