Blogue La course et la vie

Les copains d’abord

Il y aura des kilomètres très lents, des kilomètres très rapides. On ne se rappellera pas de l’effort, seulement de l’intimité partagée dans la beauté sereine du parc enneigé.

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Dimanche matin. Tiens, il neige.

Ce serait facile de rester au lit, au chaud, d’éterniser le café avec le résultat de mes dernières chasses chez le libraire.

Je ne suis même pas tentée par ce doux programme. Voyez-vous, j’ai rendez-vous avec les copains pour une course dominicale à la montagne et… j’ai hâte! Le roman n’en sera que meilleur au retour.

Qui a organisée cette course dominicale ? Cette fois-ci, c’est Monique. Mais ça aurait pu être Daniel, Christian, Mona, Marie-Eve, Yann ou Ann-Julie.

Il n’y a pas d’organisateur en chef, pas de capitaine, que des matelots. C’est chacun son tour, au gré de nos envies, de nos folies, de nos horaires, et personne ne prend personne « en charge ». Celui qui a envie de « caller la shot, call la shot », merci bonsoir.

Ceux qui sont là sont là, et ceux qui ne sont pas là seront là une prochaine fois.

On se retrouve, on s’embrasse, on crie de joie, comme des enfants, et très vite, nous voilà partis.

Istockphoto

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Combien de kilomètres et à quelle vitesse? Ce n’est jamais pareil, à chacun de voir ce qu’il a envie de faire ce jour-là, qui il a envie de suivre, à quelle vitesse et pour combien de temps. Si t’as envie d’y aller mollo, tu y vas mollo, et si tu as envie de te botter le derrière, tu t’accroches à un plus rapide que toi, c’est tout, et c’est simple.

On va de l’un à l’autre, on s’informe de nos vies, les chagrins, les voyages, les amours, tout y passe. On sprint un coup pour aller rejoindre quelqu’un à qui on n’a pas encore parlé, on ralentit un peu pour terminer une conversation. C’est naturel, organique, fluide. C’est les copains.

Des copains orienté famille. Aujourd’hui, Guy-Renaud était avec son fils Simon, et le grand Michel avec sa fille Madison. C’est beau de voir la transmission, l’émulation, les gamins qui se fondent dans le groupe, coureurs à part égale.

Sur le sommet, on fait une pause, la dame qui prend notre photo s’informe : « il y a des célibataires dans votre groupe »?

Éclat de rire.

Plus tard, sur la montre, il y aura des kilomètres très lents, des kilomètres très rapides. On ne se rappellera pas de l’effort, seulement de l’intimité partagée dans la beauté sereine du parc enneigé.

Sur le chemin du retour, j’ai acheté des croissants. Légers, feuilletés, beurrés, ils avaient un goût d’amitié.

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