Santé

Ménopause : signes et symptômes

Chaleurs et… maux de coudes ? Les signes qui annoncent l’arrivée de la ménopause peuvent être surprenants, et apparaître plus tôt qu’on le pense.

Mirella Di Blasio ne se reconnaissait plus. À 46 ans, l’organisatrice d’événements d’affaires, toujours débordante d’énergie, avait soudain envie de se rouler en boule et de rester au lit toute la journée. Elle souffrait d’insomnie et de crises d’anxiété, n’arrivait plus à se concentrer…

« Quand on ressent tous ces symptômes dont on entend rarement parler, on s’imagine qu’on est malade. J’ai consulté tellement de médecins ! » se souvient Mirella, aujourd’hui âgée de 55 ans. C’est finalement lors d’une visite chez l’ostéopathe qu’elle est tombée sur une liste des symptômes de la périménopause. Sur 35, elle en présentait 30 ! « J’avais enfin un mot pour décrire mes maux ! » dit-elle.

C’est pour lever le voile sur ce sujet encore méconnu qu’elle a décidé d’écrire Préménopause – Guide de survie pour rester zen (éditions Édito), un livre sans tabous et plein d’humour. « On ne se vante pas d’avoir des flatulences, de l’incontinence et de la constipation. C’est pas glorieux, hein ! Mais il faut en parler », affirme-t-elle.

Des signes trompeurs ?

Mirella Di Blasio n’est pas la seule à avoir été prise au dépourvu par l’arrivée des désagréments liés à la ménopause, qu’on définit de façon prosaïque par l’absence de règles pendant 12 mois consécutifs. Selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), 80 % des femmes présentent au moins un autre symptôme que l’arrêt des règles. S’il est vrai que celui-ci survient en moyenne vers 52 ans en Amérique du Nord, de nombreuses femmes ignorent que les signes qui le précèdent – ceux de la périménopause (du grec peri, autour) – peuvent s’étirer sur une dizaine d’années !

Ce qui veut dire qu’il est possible de commencer à en ressentir les effets dès la quarantaine, sans le savoir. « Trop souvent, on croit qu’il s’agit d’un burnout ou de fibromyalgie – un syndrome caractérisé par des douleurs osseuses et musculaires. Comme les menstruations sont assez régulières au début de la périménopause, les femmes pensent que c’est autre chose », précise la Dre Marie-Andrée Champagne, omnipraticienne et autrice de l’ouvrage Le bonheur est-il hormonal ? (Éditions de l’Homme). Dans un premier temps, la périménopause amène notre corps à produire moins de progestérone – l’hormone qui nous aide à tempérer les effets des œstrogènes. Apparaissent alors les premiers signes : irritabilité, enflure, troubles du sommeil, fatigue intense, douleurs aux seins et aux articulations…

Au fur et à mesure qu’on s’approche de la ménopause, la production d’œstrogènes se met aussi à décliner. C’est alors que survient une deuxième vague de symptômes, comme la déprime, les pertes de mémoire, les sueurs nocturnes, la prise de poids, l’apparition de la pilosité faciale… Une tempête hormonale assortie de changements corporels parfois embarrassants. Pas étonnant que certains comparent cette période à une seconde crise d’adolescence! «Les œstrogènes sont très stimulants, c’est de la dynamite ! Quand on manque de progestérone pour les calmer, on tombe en hyperœstrogénie. C’est une véritable tempête intérieure. On a envie de mettre tout le monde dehors ! » mentionne la Dre Champagne.

Trous de mémoire et autres désagréments

Nos règles sont de plus en plus irrégulières ? Cela indique probablement que la ménopause est imminente, selon la Dre Jennifer Blake, directrice générale de la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada. « Si nous avons toujours été régulière et que nos menstruations sont maintenant parfois très abondantes, parfois légères, plus longues ou plus courtes d’un mois à l’autre, c’est un bon indice », dit-elle.

Si quelques-uns de ces signes sont surtout irritants (la pilosité faciale, par exemple), d’autres, comme les troubles de mémoire, sont plus alarmants. « Ça fait peur, ces oublis constants, ces mots qu’on a sur le bout de la langue. La bonne nouvelle, c’est qu’on n’est pas en train de perdre la tête, ce n’est pas un début d’alzheimer ! Ça fait partie du processus normal », poursuit la Dre Blake. Mais certaines ne vivront rien de tout cela. « Elles cessent d’avoir leurs règles, et c’est tout ! » précise la médecin. Des femmes ne subiront aucune bouffée de chaleur, par exemple, tandis que d’autres, comme Mirella Di Blasio, auront l’impression d’entrer en combustion spontanée plusieurs fois par jour. « J’étais en réunion au bureau. J’avais chaud, j’avais froid… J’étais en sueur et le chemisier me collait entre les seins et dans le dos », se rappelle-t-elle.

Et le nombre de symptômes fluctue aussi selon une autre variable: l’âge. « Les femmes qui traversent la ménopause à l’âge habituel ont en général moins de symptômes. Mais celles qui la vivent très jeunes, autour de 40 ou 45 ans, les subiront parfois tous ! C’est que, quand la ménopause apparaît graduellement, le corps a le temps de s’adapter. La glande surrénale prend la relève et fabrique des hormones pour compenser », explique la Dre Champagne.

Pour Guylaine Guay, humoriste, animatrice et autrice de Dame mature– Réflexion comico-dramatique d’une périménopausée velue et moite (éditions Libre Expression), le plus difficile à apprivoiser reste l’irritabilité, qui lui donne l’impression de ne plus se reconnaître. « Ça me déconnecte de mon essence, comme si j’étais une autre personne. Parfois, je me tape moi-même sur les nerfs ! » lance-t-elle. Les douleurs articulaires, aussi, l’ont déroutée. « J’avais mal aux coudes à 43 ans ! Je n’avais jamais eu ça, moi, un point à l’omoplate ! » ajoute-t-elle. Il faut savoir que, lors de la ménopause, on fabrique moins de collagène, un composant essentiel des os, du cartilage et des tendons.

Faire le point

Ces manifestations ne sont pas toujours d’origine hormonale. La baisse de libido que de nombreuses femmes ressentent pendant cette période, par exemple, pourrait être due à une multitude de facteurs. « C’est complexe. Cela pourrait être notre perception de notre corps et de nous-même qui change, une impression d’être moins attirante. Et nous ressentons peut-être un certain ennui au lit, avec un partenaire de longue date », fait valoir la Dre Blake.

Comme le résume si bien Guylaine Guay, « on voit dans les magazines les belles madames de 50 ans sexy, minces, les cheveux gris jusqu’aux fesses. Mais quand tu as mal partout, que tu es irritable, et que tu te sens comme une grosse éponge remplie d’eau, la première chose qui te vient en tête n’est pas nécessairement de chevaucher gracieusement ton conjoint. » Dans tout ça, l’important est de reconnaître les premiers signes, de s’accepter et d’en parler, selon Mirella Di Blasio. « On dit: “Mon amour, je vais t’expliquer pourquoi j’ai envie de te dévisser la tête.” La franchise, ça désamorce bien des situations ! » lance-t-elle.

L’approche de la ménopause est un bon prétexte pour faire le point, selon elle. « Je prends du recul et je travaille à m’accepter. À dire non. C’est comme un ménage ! J’ai donné et donné, à tout le monde, à mes enfants et à mon mari, mais là, c’est le temps de m’occuper de moi ! » conclut-elle.

Des symptômes associés à la ménopause

  • Bouffées de chaleur
  • Sueurs nocturnes
  • Troubles du sommeil
  • Sautes d’humeur et irritabilité
  • Fatigue
  • Anxiété
  • Baisse de libido
  • Douleurs articulaires
  • Pertes de mémoire
  • Prise de poids
  • Pilosité faciale

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