Marie-René Côté, 38 ans, gestionnaire correctionnelle au pénitencier pour hommes Montée Saint-François, à Laval. Elle se dit fière d’avoir su rester femme « dans un monde de gars ».
Marie-René Côté en compagnie d’un détenu. En 17 ans d’expérience, elle a vu les côtés les plus sombres de l’humain. « Les gens sont capables du pire, mais aussi du meilleur. »
En cette fin de journée de décembre, des détenus appellent leurs proches depuis les cabines téléphoniques installées dans les corridors de la prison.
Une cellule type. La plupart des détenus de ce pénitencier sont en fin de sentence et se préparent à réintégrer la société.
Mélanie Dupont, 33 ans, agente de libération conditionnelle à la Montée Saint-François. Son rôle : évaluer le danger que représente un détenu pour la société et le préparer à sa remise en liberté.
Manon Charbonneau, 60 ans, 29 ans d’expérience, gestionnaire correctionnelle, est l’une des premières gardiennes embauchées dans un pénitencier fédéral.
Les prisonniers n’ont pas accès à Internet. Ils vont chercher leur courrier au poste de réception. Le personnel a d’abord vérifié s’il contenait des objets interdits.
Au début, il y a 30 ans, les agentes en ont bavé avant de se faire accepter par leurs collègues masculins. Aujourd’hui, leurs rapports sont égalitaires, disent la plupart des femmes interviewées.
Une unité de cellules. Les portes ne sont pas verrouillées en tout temps, car le comportement des détenus qui y logent ne représente qu’un faible risque pour la sécurité.
France Gratton, 41 ans, directrice de la Montée Saint-François. Au Québec, la moitié des prisons sont dirigées par des femmes. « Quand je dis ce que je fais comme travail, je récolte des regards surpris. »
L’arrivée des femmes dans les prisons a coïncidé avec un changement profond d’orientation. « L’ambiance est moins militaire et coercitive. On mise beaucoup sur la réinsertion », dit France Gratton, directrice de prison.
En prison, le personnel n’est pas soumis à un code vestimentaire, sauf les agentes, qui portent l’uniforme. Elles sont incitées à s’attacher les cheveux et à éviter le maquillage et les bijoux flamboyants…
« Quand j’ai commencé, des détenus me demandaient si ma mère était au courant ! Aujourd’hui, tout le monde est habitué à notre présence. » Nathalie Breton, 43 ans, agente correctionnelle depuis 20 ans.
À part les fouilles à nu, les gardiennes accomplissent les mêmes tâches que les hommes. Elles maîtrisent des techniques d’arts martiaux, savent manier une arme à feu, poser des menottes, etc.
Selon Nathalie Breton, agente correctionnelle, les femmes interviennent de façon différente avec les détenus. « Sans dire qu’on les berce, on est en général moins “confrontantes” que les hommes, plus axées sur le dialogue. »
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