Treize millions de tonnes de plastique se retrouvent dans les océans chaque année, l’équivalent d’un camion à ordures qui s’y déverse chaque minute. Et 100 000 animaux marins meurent annuellement, étranglés, étouffés ou parce qu’ils ont avalé des sacs de plastique.
Qui plus est, depuis janvier, la Chine, à qui le Québec vendait 60% de ses matériaux recyclables, a mis un terme à cet échange en raison de leur piètre qualité. Les centres de tri ne savent plus quoi en faire.
Pour tenter, individuellement, de faire une différence, voici quelques gestes à poser.
Si l’on souhaite diminuer notre consommation de plastique, il faut simplement consommer moins, estime la conférencière et consultante zéro déchet Mélissa de La Fontaine. Depuis janvier 2013, elle privilégie un mode de vie sans déchet. Elle partage maintenant son expérience avec monsieur et madame Tout-le-monde pour les encourager à embrasser ce mode de vie. «Déjà, refuser ce dont on n’a pas besoin élimine beaucoup de choses. Par exemple, a-t-on vraiment besoin d’une paille pour boire?» Greenpeace évalue à 57 millions le nombre de pailles utilisées chaque jour au Canada. Non recyclables, elles prennent jusqu’à 200 ans pour se décomposer!
Les épiceries en vrac et autres commerces qui acceptent nos contenants pullulent sur l’Île de Montréal (Frenco, Vrac & bocaux…) et sont de plus en plus présentes dans le reste du Québec (Bulk Barn). On y trouve toutes sortes de produits: du shampooing à la farine en passant par le riz, les légumineuses et les céréales. Si l’on n’a pas accès à ce type d’épicerie, on peut quand même choisir ses aliments en portant attention à leur emballage. «Il suffit de favoriser les pâtes emballées dans des boîtes de carton au lieu du plastique, donne en exemple Mélissa de La Fontaine. Même chose pour le savon à lave-vaisselle.» Elle conseille aussi de privilégier les gros formats au lieu d’acheter des produits emballés individuellement.
Certains produits en plastique que l’on utilise quotidiennement peuvent être substitués par d’autres. Par exemple, la pellicule à la cire d’abeille réutilisable et lavable à la main peut remplacer la pellicule de plastique usuelle. Au Québec, on peut opter pour les produits d’Api-Flex qui vend un ensemble de trois pellicules de différentes tailles au prix de 16,99 $.
Afin de remplacer la brosse à dents en plastique, on choisit celle en bambou, compostable, ou encore celle en plastique dont la tête est interchangeable.
Au lieu d’acheter les tampons avec un applicateur en plastique, on peut se tourner vers la coupe menstruelle, les serviettes hygiéniques en tissu et les culottes THINX. Si aucune de ces trois options n’est satisfaisante, on peut simplement acheter les tampons sans applicateur.
La gourde d’eau peut remplacer avantageusement les bouteilles d’eau. Un million de bouteilles d’eau en plastique sont consommées chaque minute à travers le monde, mais moins de la moitié sont recyclées, selon les informations obtenues par le quotidien britannique The Guardian en 2017.
On s’entend, la majorité des gens n’a pas le temps de faire son pain pour éliminer son sac de plastique, ou encore, son yogourt.
Mais d’autres produits sont très faciles à concocter et ne coûtent presque rien. «Je fais tous mes produits ménagers moi-même, dit Mélissa de La Fontaine. Je trouve ça tellement simple! On a seulement besoin de vinaigre et de bicarbonate de soude.»
Envie de manger sur le pouce? La spécialiste du zéro déchet affirme que la plupart des restos acceptent de lui servir la nourriture dans ses plats en verre ou en plastique (qu’elle réutilise). «McDonald’s, Subway, Burger King me l’ont permis. Au cinéma, on m’a servi mon pop-corn et ma liqueur dans mes contenants.» Utiliser sa vaisselle lui permet de réduire aussi sa consommation de carton et de papier d’emballage. Elle admet qu’elle se heurte parfois à des refus, puisque certains employés n’ont pas le pouvoir d’accepter ce type de demande. Et bien sûr, cette façon de consommer ne laisse la place à aucune spontanéité.
Il ne faut pas avoir peur d’exprimer son mécontentement et de suggérer des solutions, affirme Greenpeace. Les entreprises et restos sont constamment à l’écoute des désirs de leurs clients. De plus, convaincre une entreprise de réduire son utilisation de plastique peut entraîner un effet domino sur les autres commerces.
«Nous demandons aux gens de faire pression sur les gouvernements afin qu’ils mettent en place un cadre législatif et un plan national, explique la porte-parole de Greenpeace, Loujain Kurdi. Vous et moi pouvons utiliser nos sacs et contenants réutilisables, mais ça ne va pas suffire.» Par exemple, il est possible d’envoyer un courriel ou une lettre, de mettre en branle une pétition sur avaaz.org, petitions24.net et change.org ou encore, de participer à des consultations publiques.
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