Au cours de leur enfance, les soeurs Katy et Mélissa Guillemette ont eu une chance en or : c’étaient elles qui décidaient – entièrement et librement – de l’emploi du temps durant les vacances d’été en famille. « Parc d’attractions, zoo, camping, hôtel… on pouvait faire ce qu’on voulait ! » se rappelle Katy, âgée de 32 ans. Par contre, avec cette liberté venait une obligation : respecter le budget établi par les parents. Donc, si elles optaient pour une journée au parc aquatique – sortie coûteuse –, les frangines devaient renoncer à un souper au resto. « Ça nous a vite fait comprendre la valeur de l’argent », dit-elle.
Vingt ans plus tard, elle croit que le fait d’avoir été sensibilisée jeune à la réalité du budget familial l’a rendue exemplaire par rapport à l’argent. « Je n’ai jamais de solde qui traîne sur ma carte de crédit, et les dépenses en loisirs, je les paie comptant », dit-elle.
Et si on se servait d’un projet pour éduquer sa marmaille sur les questions financières ? Caroline Soulard, consultante budgétaire à l’Association coopérative d’économie familiale de la Rive-Sud de Montréal, approuve totalement l’idée. « C’est là une belle occasion de discuter de la réalité financière et de montrer à sa tribu que l’argent ne pousse pas dans les arbres », souligne-t-elle.
L’important, c’est de trouver une idée qui emballe les enfants dans le but de les motiver. « L’élaboration du projet doit aussi prendre en considération leurs commentaires, car si on impose nos choix, et qu’en même temps on leur demande de payer leur part, les enfants n’embarqueront pas », affirme Sylvain B. Tremblay, planificateur financier indépendant.
Bien sûr, ça dépend aussi de leur âge et de leurs revenus. Par exemple, Isabelle Mailloux-Béïque prépare pour 2017 un voyage en Asie avec ses héritiers de 10 et 7 ans. « On leur explique qu’il faut faire des sacrifices. Donc, on les prépare en les prévenant qu’à leur prochain anniversaire ils recevront uniquement des cadeaux reliés à ce projet, comme un sac à dos », dit-elle. Ainsi, ayant un objectif clair en tête, les enfants accepteront mieux de restreindre leurs demandes. « C’est faute de but financier précis que les gens, petits et grands, risquent de dépenser pour des choses peu utiles », explique Lama Farran, coach financière chez Maxworth, entreprise de services-conseils.
L’ARGENT ET VOTRE ENFANT
Votre prochain voyage en famille représente une belle occasion d’initier votre jeune à l’importance de l’épargne et à la valeur de l’argent. Besoin d’un coup de main pour aborder ces sujets ? Nous avons créé une foule d’outils, de conseils pratiques et d’activités éducatives pour vous accompagner dans votre démarche d’éducation financière.
Brian Smith, vice-président au Québec de la Fondation canadienne d’éducation économique, juge qu’on peut ainsi encourager l’esprit entrepreneurial chez les plus jeunes. « Dès l’adolescence, ils peuvent tondre la pelouse, peindre des clôtures ou promener des chiens pour amasser des sous. S’ils investissent leur propre argent, ils seront encore plus fiers d’avoir contribué au projet familial. »
À quelle contribution s’attendre ?
8 ans et plus Achat de souvenirs personnels ou de petites gâteries avec leur argent, qui provient de leur allocation hebdomadaire ou de cadeaux d’anniversaire.
12 ans et plus À cet âge, les jeunes sont capables d’exécuter certains travaux à la maison ou chez les voisins pour gagner quelques dollars. Leurs économies peuvent servir aux sorties familiales.
15 ans et plus Les plus grands peuvent assumer, en partie ou en totalité, le coût de leur billet d’avion, leur équipement de camping, leur sac à dos de voyage, le kayak de rêve au chalet, etc.