Mandatory Credit: Photo by Jen Lowery/SilverHub/REX/Shutterstock (8461052br) Celine Dion Beauty and the Beast Premiere, Los Angeles 02 Mar 2017
D’abord, l’évidence: Céline a une voix absolument incroyable. Elle continue de s’entraîner et d’entretenir son instrument avec grand soin, allant parfois jusqu’à garder le silence durant des semaines. Quand on songe à ses obligations professionnelles (quatre à six spectacles par semaine à Las Vegas d’ici le mois de juin, puis une tournée européenne qui la tiendra occupée tout l’été) et à ses ennuis de santé passés (elle a, à quelques reprises, souffert d’inflammation aux cordes vocales), on la comprend. Force est de constater que tous ses efforts portent leurs fruits.
Que celle qui n’a jamais chanté du Céline à pleins poumons, en privé (sous la douche) ou en public (lors d’une soirée karaoké très animée), lève la main. Personne? C’est bien ce qu’on pensait!
Ne partez pas sans moi, Where Does My Heart Beat Now, Pour que tu m’aimes encore, J’irai où tu iras, A New Day Has Come, Des mots qui sonnent, My Heart Will Go On, Fais ce que tu voudras, En attendant ses pas, Ma chambre, Je danse dans ma tête, L’amour existe encore, The Power of Love, It’s All Coming Back To Me Now, Le miracle… On continue? Même un petit échantillon de son répertoire nous donne à coup sûr une sélection de pièces parfaites pour presque toutes les occasions. Et peu importe ce que la vie nous réserve, il y aura toujours une toune de Céline pour nous accompagner dans l’épreuve.
Il fallait être bien décidée pour se rendre où elle est aujourd’hui. Certes, elle avait du talent. Et le soutien indéfectible de René Angélil n’a pas nui. Il reste que sa carrière et son succès, elle ne les doit qu’à elle-même. Elle a travaillé d’arrache-pied pour atteindre la maîtrise parfaite de sa voix, apprendre l’anglais et décrocher les contrats qui allaient paver son chemin vers la gloire (le privilège de chanter la chanson-thème de Beauty and the Beast, par exemple). Une telle détermination n’est pas donnée à tous. En témoignent aussi ses efforts acharnés pour être maman – elle a subi pas moins de cinq fécondations in vitro avant d’avoir ses jumeaux, Nelson et Eddy.
Même pour une femme puissante et au sommet de son art, la vie n’est pas un long fleuve tranquille. Nombreux sont ceux qui se sont inquiétés pour elle après le décès de René Angélil, l’an dernier, suivi deux jours plus tard par celui de son frère Daniel. Or, Céline semble puiser en elle une force incommensurable qui lui permet de continuer à avancer. Ainsi, lors de l’exposition en chapelle ardente de son époux, elle a pris le temps de rencontrer chacun des amis et admirateurs venus lui rendre hommage. La star devait être sur place pendant une demi-heure; elle y est finalement demeurée presque toute la journée, sans prendre la moindre pause. L’été dernier, alors qu’elle était de retour chez nous pour quelques semaines, un journaliste lui a demandé comment elle se portait depuis le départ de son mari. Sa réponse: «Je vais bien. Mes enfants vont bien, et c’est la chose la plus importante. Je dois rester forte pour eux. René m’a tout donné, des enfants magnifiques, par-dessus tout.»
Non, elle n’est pas parfaite. Et heureusement, parce que ses petits défauts la rendent encore plus attachante et plus humaine. Parfois, elle chante sans raison valable en pleine entrevue… D’autres fois, elle s’enflamme et peut se montrer un brin maladroite lorsqu’elle parle de quelque chose qui lui tient à cœur. On se souvient de sa fameuse réplique «Take a kayak!», cri du cœur lancé pendant une entrevue à Larry King, lors de l’ouragan Katrina. Rappelons qu’elle dénonçait alors le fait que les victimes étaient abandonnées à leur sort et qu’elle venait de faire un don d’un million de dollars pour aider à reconstruire la Nouvelle-Orléans. Au-delà de son image de star inaccessible, c’est quand le vernis craque (un tout petit peu) qu’on se souvient qu’elle est l’une des nôtres.
Céline Dion est d’une nature gentille et généreuse. Elle se fait un devoir de considérer son prochain avec respect et sait tendre la main aux gens dans le besoin. En 2013, elle et René Angélil ont fait un don de 100 000 $ à la Croix-Rouge afin de venir en aide aux victimes de Lac-Mégantic. C’est sans compter son implication auprès de Fibrose kystique Canada (maladie qui a emporté sa filleule Karine) ou encore de la Fondation CHU Sainte-Justine… En tout temps, la célèbre chanteuse demeure bienveillante. Encore récemment, embêtée par une question inopportune (au sujet des Grammy Awards) lors de la première de La belle et la bête, elle a su répondre avec diplomatie au journaliste fautif: «Je ne veux pas être irrespectueuse, mais je suis ici pour parler de La belle et la bête, et non des Grammies… Et j’espère que vous savez ce que vous faites ici, ce soir.»
Elie Saab, Balmain, Mugler, Gucci, Versace, Dior… La petite fille de Charlemagne a accès aux plus grands designers de la planète. Après avoir longtemps collaboré avec la styliste Annie Horth, elle a embauché l’an dernier Law Roach, et affiche depuis un look un peu plus désinvolte et ludique. Chose certaine, qu’elle porte une robe de gala ou un chandail à capuchon du film Titanic, Céline présente presque à tout coup un sans-faute.
«J’ai copié des images et des rêves que j’avais […] Mais si près de moi, une petite fille maigre marche à Charlemagne, inquiète, et me parle tout bas.» (On ne change pas) On l’a dit et répété: en dépit de sa fortune, de ses résidences luxueuses et des vols en jet privé, la chanteuse est restée fidèle à ses racines et aux siens. Elle revient toujours au Québec, continue de chanter en français et ne rate jamais une occasion de rendre hommage au courage de ses parents, qui ont élevé leurs 14 enfants avec des revenus modestes. Bref, Céline n’a jamais oublié d’où elle venait.
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