Culture

Entrevue avec Michel Rivard et Vincent Vallières

Ces poètes du quotidien ont beaucoup en commun. Notre journaliste Émilie Côté les a réunis pour une jasette.

Photo: Valérie Jodoin Keaton (Michel Rivard); Jocelyn Riendeau (Vincent Vallières)

Photos: Valérie Jodoin Keaton (Michel Rivard);
Jocelyn Riendeau (Vincent Vallières)

Quelles qualités admirez-vous l’un de l’autre ?

Vincent : La grande générosité de Michel et sa conscience de l’autre. Il a de l’intérêt et de la curiosité pour ce que les autres musiciens font.

Michel : Vincent a une honnêteté rare dans sa démarche. Je trouve qu’il y a un naturel dans ce qu’il fait. Ça peut avoir l’air facile, mais il y a tellement de travail là-dedans. Il possède un côté intemporel que j’aime beaucoup.

Comment expliquer votre talent à décrire les choses du quotidien ?

M. : Je me suis aperçu très tôt que, dans une chanson, si je me fais marteler une grande idée, c’est bien moins efficace que si on me raconte une histoire qui illustre cette idée. Expliquer philosophiquement la solitude, ça ne sera jamais comme un gars qui décrit une chambre dans laquelle il est tout seul.

V. : Pour moi, c’est instinctif. Mais j’ai développé une méthode qui me permet d’étoffer le premier jet.

Écrire une chanson : plus facile aujourd’hui ou aussi difficile qu’hier ?

 V. : Le défi est de me surprendre encore et de ne pas enregistrer la même chanson qu’il y a deux disques.

M. : Certains artistes se réinventent tout le temps sur le plan du style, comme David Bowie, par exemple. Vincent et moi peaufinons plutôt notre façon de faire. Mais reste qu’il y a des chansons qu’il faut gosser comme de l’artisanat et d’autres qui viennent toutes seules.

Vieillir en musique, c’est comment ?

V. : Je suis arrivé à la mi-trentaine. Quand mon dernier disque est sorti, des gens ont dit : « C’est du Vallières. » C’est incroyable d’être rendu là. Ça m’oblige à sortir de ma zone de confort si je veux perdurer.

M. : C’est exactement ça. Ne pas voir sa carrière comme un but à atteindre. Le fun, c’est le chemin. Je ne l’ai pas encore écrite, LA toune. J’ai 62 ans et, quand je prends ma guitare le matin, j’ai autant de plaisir qu’à 16 ans.

Michel Rivard et le Flybin Band, le 20 février au Théâtre Maisonneuve, en spectacle d’ouverture de Montréal en Lumière.

Et tous les deux en tournée dans tout le Québec.

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