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Art de vivre

Et Dieu créa Léa Seydoux

Son talent et sa beauté en font l’une des jeunes actrices les plus en vue de la planète cinéma. Léa Seydoux tient l’affiche dans le dernier film de Xavier Dolan. Portrait.
Léa Seydoux et Xavier Dolan Photo: Shayne Lavandière/Figarophoto/Contour by Getty Images Léa Seydoux et Xavier Dolan Photo: Shayne Lavandière/Figarophoto/Contour by Getty Images

Léa Seydoux serait d’une « arrogance d’enfant gâtée », d’après le réalisateur de La vie d’Adèle, le film au parfum de scandale, Palme d’or à Cannes en 2013. Voilà qui promettait. « Mais non, m’a rassuré Annie, la relationniste de Xavier Dolan, Léa est très gentille. »

Gentille, en effet. Et généreuse, même à 5 500 km de distance. Drôle, aussi. Il faut l’entendre lancer joliment « tabarnak », sacre appris l’an dernier lors du tournage de Juste la fin du monde, à Laval. « J’aime bien vos expressions. Le matin, vous ne dites pas “bonjour”, mais “bon matin”. Sympa. C’est marrant, parce que l’accent québécois, on l’entend au début, ensuite on l’oublie. »

Ce « tabarnak », elle l’a attrapé au vol entre les prises, car les répliques du film ne pourraient pas être plus françaises : « piaule de chiasse », « un plan à la mords-moi-le-nœud »... C’est que le long métrage est l’adaptation par Xavier Dolan d’une pièce de théâtre, d’où le choix de réunir ici en huis clos les Marion Cotillard, Vincent Cassel, Nathalie Baye, Gaspard Ulliel... Et Léa, bien sûr, qui joue la sœur d’un auteur gai en visite chez les siens après 12 ans d’absence. Il est venu leur révéler qu’il va mourir. L’écouteront-ils ? Suspense. Le retour de l’enfant prodigue sera bref, mais intense.

« Sur le plateau aussi, c’était intense. On n’avait pas vraiment le choix, car on avait très peu de jours tous les cinq ensemble, alors il fallait être concentrés. »

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Entre Laval et Londres

Léa a troqué le chic d’un palace montréalais où dormaient ses camarades contre « une espèce d’hôtel » à Laval. « Ce gîte sur l’autoroute était un peu glauque, mais j’ai bien aimé, en fait, car je suis restée dans l’univers du film. »

À quelques reprises, elle a sauté dans un avion pour rejoindre Daniel Craig au Maroc ou à Londres. « Je tournais dans Spectre, le James Bond, en même temps. C’était fou de passer de l’un à l’autre. Mais c’était la contrainte. Lorsque Xavier m’a offert le rôle, j’ai été très flattée, et c’était impossible de ne pas accepter. »

Elle se déclare admirative de ses films. « Quand on apprend qu’on va tourner avec Xavier, on se demande ce que ça sera d’être dirigée par un garçon de 26 ans. En fait, c’est l’une des personnes les plus matures que j’ai rencontrées. Je l’aime aussi pour ça, il n’a pas d’âge. Je me retrouve un peu en lui, il est très passionné, et si je ne le suis pas autant que lui, j’ai aussi une forme de passion. »

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Une scène du film Juste la fin du monde Photo: Shayne Laverdière Une scène du film Juste la fin du monde Photo: Shayne Laverdière

Bardot, Deneuve, Adjani… Seydoux ?

On la compare aux plus grandes stars made in France : notoriété internationale, éclectisme des rôles et... sensualité assurée. Rayon nudité, Léa n’est pas frileuse. « Être sexy pour des photos, oui, mais dans la vie, je ne formate pas ma féminité selon les désirs des hommes, je ne ressens pas un besoin fondamental de leur plaire. »

CANNES, FRANCE - MAY 19: Lea Seydoux attends the 'It's Only The End Of The World (Juste La Fin Du Monde)' Photocall during the 69th annual Cannes Film Festival at the Palais des Festivals on May 19, 2016 in Cannes, France. (Photo by Anthony Harvey/FilmMagic) Photo: Anthony Harvey/FilmMagic/Getty Images

C’est raté, car elle leur plaît beaucoup, et les magazines masculins se l’arrachent. Dans son pays, certains estiment qu’elle a usurpé sa place au soleil, grâce à ses entrées dans le gratin du cinéma français (son grand-père dirige Pathé, son oncle, Gaumont). Une petite phrase récente – « Je viens de l’école de la vie » – publiée dans Madame Figaro (avec Léa et Xavier en couverture) a mis le feu aux poudres. « C’est devenu violent », relate l’actrice, qui ne se « google » plus depuis longtemps. « Je n’ai pas dit “l’école de la rue”. Je voulais expliquer que j’ai appris ce métier par moi-même, sur le tard, sans faire d’études. C’est un hasard. »

« Quand on a du succès, il y a toujours un moment où on se fait attaquer, poursuit-elle. Peut-être que des gens croient que je n’assume pas qui je suis et d’où je viens. Au contraire. Je suis très fière de ce que je fais, et de qui je suis. Et je ne vais pas m’excuser d’exister. » en salle le 21 septembre.

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Journaliste depuis plus de trente ans, Jean-Yves Girard a écrit pour diverses publications (Le Devoir, Elle Québec, L’actualité), et collabore à Châtelaine depuis 2002. Il a signé une centaine de portraits de personnalités en couverture du magazine, de Julie Snyder à Louis-José Houde en passant par Juliette Binoche. Il a aussi réalisé de grands reportages, dont un sur Vision Mondiale au Nicaragua pour lequel il a reçu la médaille d’or dans la catégorie Journalisme d’enquête aux Prix du magazine canadien. De plus, il est l’auteur de biographies, notamment celles de France Castel et de Michel Courtemanche.

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