Culture

Le choix Châtelaine : Nous vivions dans un pays d’été de Lydia Millet

L’été où une tempête dévastatrice démontre l’irréversible progression de la crise climatique à laquelle les adultes ne croient pas, leurs enfants n’auront d’autre choix que de prendre la relève. Le roman Nous vivions dans un pays d’été, de Lydia Millet, est d’une rare prophétie.

L’histoire

D’anciens camarades d’université se retrouvent pour de longues vacances d’été dans une majestueuse maison au bord d’un lac. Leurs enfants respectifs sont du voyage et on leur assigne le grenier, dont ils feront leur refuge, avec défense stricte aux parents d’entrer. Cet arrangement satisfait à peu près tout le monde, jusqu’au jour où un ouragan se déchaîne, emportant tout sur son passage. Même le sens des responsabilités des adultes…

Les personnages

Les parents. « Ils aimaient boire : c’était leur passe-temps favori. » Universitaire, médecin, architecte, réalisateur, « […] artistes et cultivés, mais pas désargentés […] », ils sont en total déni face à l’urgence climatique. Les enfants. « […] il y avait tout un éventail d’âges différents ». Eve, la narratrice, cheffe de troupe (mère prof en études féministes, père sculpteur). Protège son petit frère Jack, neuf ans, « prince parmi les garçons », brillant, irrésistible, qui adore lire. Quand l’une des adultes lui offre un vieil exemplaire de la Bible, il en interprétera tous les passages en relation avec les fléaux engendrés par la tempête. Les ressemblances sont troublantes.

On lit

Ce roman est percutant. Ici et là, des traits d’humour allègent l’image apocalyptique. Pas celle de demain, mais celle d’aujourd’hui. Toutefois, si, comme le petit Jack, on cherche des solutions, l’art est peut-être une réponse : « c’est ce qu’on appelle l’espoir », dira-t-il.

Photo : Noah Millet

L’autrice

Lydia Millet

Lydia Millet est née à Boston en 1968. Elle a grandi à Toronto, où elle a étudié avant de s’installer aux États-Unis. Elle détient une maîtrise en politiques environnementales de l’Université Duke, en Caroline du Nord. Elle a publié 13 livres – romans et nouvelles –, dont 7 sont traduits en français. Tous remarqués par la critique, ils ont reçu plusieurs distinctions, dont finaliste du prix Pulitzer et, pour Nous vivions dans un pays d’été, finaliste du National Book Award. Toute son œuvre porte la marque de son engagement militant, sans pour autant véhiculer un message lourd. Précis et élégant, son style marie sensibilité et humour. Elle vit à Tucson, en Arizona, avec ses deux enfants et travaille au Center for Biological Diversity, organisme voué à combattre les changements climatiques et l’extinction d’espèces menacées.

Nous vivions dans un pays d’été, traduction par Caroline Bouet, Les Escales, 256 pages.

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