Photo : Getty Images/Stephen Simpson
Rue du Bac, à Paris, un jeune homme promène son fidèle beagle. Surpris par l’averse, il s’abrite sous un porche, importunant ainsi une clocharde qui y a élu domicile. S’ensuit une altercation au cours de laquelle le garçon reste poli, laissant la dame sans voix. C’est le début d’une amitié entre deux êtres disparates.
Martin, 18 ans, « rêveur, de grande taille, à la chevelure platine », pâleur scandinave héritée de Kerstin, sa maman morte dans un accident d’avion alors qu’il n’avait que deux ans. Mutique, sauf avec Germinal, son chien, et Oscar, son ami d’enfance.
Victor, son père, avocat, la cinquantaine fringante, ne s’est jamais remis de la disparition de sa femme. Il se console auprès de maîtresses interchangeables, dont la dernière en date, la troublante Alexandra, qui semble s’accrocher à lui.
Célestine, « étrange créature », vit sur un panneau de carton entouré de journaux froissés, de boîtes de conserve vides et de vêtements rapiécés. Indifférente à son décor, « elle écrit à toute vitesse sur un cahier d’écolier », ce qui intrigue Martin, qui fera souvent un détour par la rue du Bac pour l’observer. Passionné de Zola, le garçon a un secret : il rédige un roman. Entre eux s’établira lentement, difficilement, un vrai dialogue. Et c’est l’amitié d’une « misérable bonne femme » qui permet à « un gosse de riches » solitaire de briser sa coquille et d’aller vers son destin.
Cette fable qui, au-delà du romanesque magique, pose un regard bienveillant sur les itinérants, les invisibles de nos cités. Il suffit de ralentir le pas, d’ouvrir les yeux et de voir, au-delà des apparences, ces êtres que la vie a malmenés. Ce que raconte l’histoire de Tatiana de Rosnay, refusée par son premier éditeur en 1993 et retrouvée à l’occasion d’un déménagement. Estimant « qu’elle tenait la route », elle la propose aujourd’hui pour notre grand bonheur.
Naissance à Neuilly-sur-Seine en 1961. Fille de l’illustre scientifique Joël de Rosnay et d’une mère britannique, Stella Jebb. Études à Paris, à Boston et à Norwich (Angleterre). Attachée de presse, journaliste, scénariste, puis écrivaine. Son premier grand succès arrive en 2006 avec son roman Elle s’appelait Sarah, deux millions d’exemplaires vendus dans le monde et adapté au cinéma avec l’actrice Kristin Scott Thomas. Elle publie en français et en anglais romans, nouvelles, biographies – dont celle de Daphné du Maurier, Manderley for ever. Elle est mariée et a deux enfants.
Célestine du Bac, Robert Laffont, 342 pages.
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