Photo : Laurence Labat
Généreuse, présente pour les autres, pas tuable.
Le tricot ! Ma mère était une tricoteuse incroyable, et depuis qu’elle est décédée, je m’y suis lancée moi aussi. J’adore ça. Je fais des choses pour ma fille et mes amis : des tuques, des foulards, des chandails, des ponchos. Je suis très point jersey, par contre. [Rire]
Impatiente. Mais ce n’est pas vrai, au contraire, je suis très patiente. En fait, il y a un avant et un après la maladie [NDLR : Lulu est une survivante de trois cancers]. Avant d’être malade, j’avais peu de tolérance pour l’incompétence. C’était probablement vu comme de l’impatience.
Une vie équilibrée. Il faut que tout soit bien dosé, rien dans le trop. À une époque, quand je n’avais pas d’enfant, je misais tout sur ma carrière. Je n’étais pas heureuse. Quand j’ai eu ma fille, j’ai tout laissé tomber et j’ai suivi mon mari en Allemagne pour m’occuper d’elle. Et je n’étais pas plus heureuse. L’équilibre…
Le groupe montréalais The Damn Truth, du rock à l’état pur. Sinon, j’aime le folk doux de Ray LaMontagne et de Norah Jones. Et je suis encore une grande fan de Led Zeppelin. Ma sonnerie de téléphone, c’est « Whole Lotta Love » ! Cela dit, je n’écoute pas tant de musique que ça. Chez moi, c’est le silence. La musique, je l’écoute dans l’auto.
Perdre ma mère. C’est ce qui m’a fait le plus de peine. On a été malades toutes les deux en même temps, alors je ne me suis pas trop concentrée sur moi. C’est comme si cela a fait en sorte que c’était moins pire pour moi. Je donnerais n’importe quoi pour la ravoir.
J’aimerais me débrouiller mieux en rénovation. En ce moment, je fais des rénos chez nous et j’attends après tout le monde. Bref, apprendre à faire les choses qu’on confie normalement à d’autres, la plomberie, l’électricité…
Apogée, de Louis Vuitton. Un cadeau que m’a offert une bonne amie.
Le bonheur. C’est une émotion ou un état ? Être juste bien, ni trop de bonne humeur, ni pas assez. Ben oui, je pourrais avoir plus de ci ou de ça, mais ça changerait quoi, au fond ? Je veux juste être bien, tout simplement.
Voir quelqu’un faire le bien me touche profondément. On vit dans une époque où tout le monde dit que l’humain n’est pas bon, que tout est de la merde. C’est faux. Il y a beaucoup de bonté et ça vient me chercher.
Je ne pense jamais à ça. Je ne suis pas très intrépide. Je ne conduis pas vite, c’est déjà beau que j’aie une moto ! J’ai eu mon permis de conduire de moto à 50 ans, parce que je suis devenue porte-parole de la Ride de Filles, événement caritatif pour la Fondation cancer du sein du Québec. Mais à l’époque, ça ne m’intéressait pas, alors qu’aujourd’hui j’adore ça !
Ma trop grande spontanéité. Avant, quand je voyais un épais, j’avais vite tendance à le lui dire. Aujourd’hui, je me retiens. Même si je le pense encore. Sacha Guitry disait : « Si les gens qui disent du mal de moi savaient ce que je pense d’eux, ils en diraient davantage. » Maintenant, je pratique ça.
Je médite. Et quand je ne le fais pas pendant quatre ou cinq jours, je le vois tout de suite. Je deviens plus tendue, j’ai des idées noires. Si tout le monde méditait, je crois que ça irait mieux sur la planète.
J’ai une phobie extrême des araignées. Un de mes ex m’a déjà dit : « Toi, t’es capable d’envoyer chier des Hells Angels, mais t’as peur d’une araignée. » Et c’est vrai…
J’adore la bière. J’aime le vin aussi, mais je ne suis plus capable d’en boire des suites de la radiothérapie.
Rencontres du troisième type. Depuis mon plus jeune âge, j’ai toujours eu une spiritualité. J’ai été longtemps subjuguée par Jésus et par la présence de vie sur d’autres planètes. Je passais des nuits à regarder le ciel et à me demander si j’allais finir par apercevoir des extraterrestres. Ce film allait dans le sens de ce que je pensais.
J’aimerais beaucoup aller manger avec Robert Plant, le chanteur de Led Zeppelin. Beaucoup ! Parmi mes plus grandes idoles – Aretha Franklin, Tina Turner et Janis Joplin –, c’est le seul qui soit encore vivant. Je ne dirais pas non à Bono, non plus.
Toutes celles qui sont restées droites et qui ont dit : « Non, moi ça va être comme ça. » Je pense à Janette Bertrand, qui a tant fait pour nous à une époque où on avait peu de droits. Rien ne pouvait l’arrêter. J’ai beaucoup de respect pour ça. J’ai aussi lu récemment la bio de Katharine Hepburn, et j’ai découvert une femme férocement indépendante.
Depuis que j’ai été malade, j’ai lu mon lot de livres sur le self-empowerment [la] et la reprogrammation neuronale. En fait, je lis de tout – sauf les romans d’horreur –, mais j’ai une préférence pour la science-fiction : Star Wars, Blade Runner... Je suis une acheteuse compulsive. À la librairie, j’en achète des tas, que j’empile à côté de mon lit, et à un moment donné, je les lis.
Une bonne personne. Pas juste une bonne chanteuse. C’est primordial pour moi.
À compter du 22 septembre 2023, Lulu Hughes sera en tournée partout au Québec avec son spectacle Built Near the Water. luluhughes.ca
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