Amoureuse de la vie, rêveuse et cérébrale, très cérébrale.
Froide et hautaine. Alors que ce n’est pas le cas. Je suis très, très gênée, et quand je suis dans un environnement ou avec des gens que je ne connais pas, j’ai tendance à vouloir contrôler la seule chose qui est à ma portée, c’està-dire moi. Je reste en retrait et j’analyse la situation pour trouver mes repères. Et mon visage qui analyse, c’est un visage fermé. Alors je comprends qu’on puisse penser que je suis froide. Mais à la minute où on me parle, je change d’air !
En ce moment, j’ai un faible pour la musique douce, comme celle de l’artiste nigériane Sade. Je sais, c’est vieux, mais c’est ma mère qui me l’a fait connaître. J’aime beaucoup les Cranberries aussi.
Au moins une dizaine de langues. Je trouve que c’est une des plus belles richesses. Et pas seulement les langues, mais aussi la culture où elles sont parlées, ses références, son slang. Donc, apprendre des langues dans leur f luidité, pas que dans leur rigueur.
Je suis jeune, je commence à peine à voyager. Mais l’an dernier, j’ai eu la chance d’aller en Guadeloupe. Ça m’a fait du bien de me retrouver dans un endroit où on vit à un autre rythme. Passer une semaine à la plage, sentir que les ancrages, les obligations liées à la vie en ville et à mon travail n’existent plus… Je m’installerais bien là-bas pour quelques mois.
Habiter mon corps davantage. Sortir un peu de ma tête. Certaines personnes ont un instinct très fort et font confiance à ce qu’elles ressentent. Moi, moins. Mais je sais que ça m’apporterait un équilibre et que ça pourrait influencer ma façon de réfléchir, de voir les choses.
Qui a changé ma vie ? Aucun. Par contre, il y en a un qui m’a marquée : La déesse des mouches à feu, d’Anaïs Barbeau-Lavalette. En fait, j’ai été soufflée par la performance de Kelly Depeault, par la subtilité de son jeu. C’est une actrice qui me chavire.
C’est un groupe de personnes : les enfants âgés de deux à quatre ans, qui découvrent le monde et nous permettent de le redécouvrir à travers leurs yeux. Par exemple, lorsque mon petit frère avait quatre ans, on s’est retrouvé dans un endroit où il y avait beaucoup d’écho et il a parlé fort. En entendant sa voix résonner, il a dit : « J’entends mon ombre ! » Ces petites choses cute , j’aime ça. J’ai envie de les garder précieusement.
L’autrice, poète et parolière afro-américaine Maya Angelou, si elle était toujours vivante. Pas pour discuter avec elle, juste pour l’écouter parler. C’était une visionnaire, riche de connaissances, qui s’est battue pour l’égalité des Noirs aux États-Unis. Je suis d’ailleurs en train de lire son autobiographie, Tant que je serai noire.
« Un miracle vous attend dans 24 heures. » J’aurais envie d’y croire. J’aime les surprises !
Je fais des siestes. Sinon, je contrôle ce que je peux contrôler. Je m’assure que mes textes sont appris, que ma maison est propre, ça m’aide à avoir une structure.
Je vais répondre quelque chose de très égoïste : j’aimerais pouvoir lire dans les pensées. Simplement pour pousser plus loin mon côté cérébral : ça me permettrait de structurer mon raisonnement encore plus parce que je saurais ce que l’autre a en tête. Mais c’est hyper intrusif, j’en suis consciente.
J’espère ne pas l’avoir encore vécu, mais je dirais que c’est quand j’ai émergé de l’hiver pandémique, que j’ai passé très seule, à me poser plein de questions. J’ai commencé ma carrière jeune, les responsabilités sont venues rapidement. J’ai vécu un beau moment lorsque je me suis donné le droit d’exister sans nécessairement tout planifier.
Une vie où je serais arrivée à passer pardessus mes freins et mes craintes. J’évolue dans un milieu où on travaille pour être choisie, pour que notre art, notre talent soit vu. Et parfois, quand la peur m’envahit et que je me dis « ah, mon dieu, les gens vont voir cette facette intime de moi », c’est facile pour moi de reculer. Je dois vaincre ça.
Les deux, je crois. Je suis née à Montréal, je suis une citadine. La proximité et le mouvement me stimulent et me font du bien. Cela dit, j’ai découvert la campagne il y a quelques années. Respirer, sortir et n’entendre aucun bruit, on se dit : « Wow, ça existe ce calme-là, cette paix-là ? »
L’eau, surtout si elle est profonde, car je n’ai jamais appris à nager. Ne pas savoir ce qui se cache au fond d’un lac, par exemple, me fait paniquer ! À la plage, c’est « plouf plouf » au bord de l’eau et c’est tout. Je crois d’ailleurs que j’ai laissé trop de place à cette peur-là.
Psychologue ou sociologue. Pour le plaisir de comprendre les humains. Pour me donner tous les outils permettant de lire dans les pensées. [Rire]
D’avoir rencontré autant de gens depuis le début de ma carrière. Je suis jeune, et devenir comédienne est une chose que je voulais essayer. Je n’ai pas de formation d’actrice, mais j’ai la chance de côtoyer plein de gens sur les plateaux de tournage, de les regarder jouer. Si je ne suis pas dans une scène, je reste parfois près du réalisateur et j’observe son travail, ses interactions avec mes collègues. Ça m’aide dans mon propre jeu. Ça me nourrit beaucoup et me montre les chemins à emprunter pour être le plus possible dans la vérité.
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