Culture

Tête-à-tête avec Marie-Lyne Joncas

Son humour est déjanté et décomplexé : avec elle, les oreilles chastes risquent d’être écorchées ! Pourtant Marie-Lyne Joncas est à mille lieues de l’image qu’elle projette. Rencontre avec une humoriste et animatrique qui n’a pas la langue dans sa poche et qui a une passion peu rassurante…

Marie-Lyne Joncas

Photo : Kevin Millet

Trois mots qui me définissent
Travaillante, fonceuse et j’ajouterais… vulnérable ? Je suis l’opposée de ma personnalité professionnelle dans ma vie personnelle : très douce et très fleur bleue.

Un lieu qui me ramène directement à mon enfance
Chaque fois que je vais à Roberval, quand j’arrive par Chambord, j’ai l’impression de redevenir jeune. La ville au complet est un souvenir de mon enfance avec ma mère : la marina, l’aréna où j’ai fait du patinage artistique, la Pointe Scott, où, ado, on allait fumer du pot… Sans oublier le casse-croûte Capitaine Bob et la crèmerie avec 24 saveurs de molle.

Si je n’avais pas été actrice et humoriste, j’aurais aimé être…
Psychiatre pour les criminels. J’écoute toutes sortes de documentaires sur les histoires de tueurs, de psychopathes… Le cerveau des gens me fascine. J’aurais adoré travailler au pénitencier de Port-Cartier en tant que psychiatre avec les cas lourds !

On dit de moi que je suis…
Folle, c’est le mot qui revient le plus souvent. Folle dans le sens que je n’ai peur de rien – surtout pas d’exprimer ce que je pense !

Une région où j’irais vivre demain matin
Chose certaine, pas à l’extérieur du Québec, parce que je suis une personne qui a besoin de son entourage. J’ai justement une amie qui est déménagée dans la région de Charlevoix et, chaque fois que je lui rends visite, je me dis : « Ayoye que c’est beau ! » J’adore y aller avec mon Westfalia ou y louer un chalet.

Un parfum naturel dont je raffole
Je sentirais de la lavande chaque jour de ma vie. En ce moment, j’ai un diffuseur d’huiles essentielles qui crache de la lavande. J’ai même un tatouage de lavande sur le bras ! C’est une odeur qui m’apaise et me sécurise.

En amitié, je suis…
Fidèle et très présente.

En amour, je suis…
Généreuse. Je donne beaucoup.

Un livre qui m’a bouleversée
Les mille et une vies de Billy Milligan, de Daniel Keyes (Le Livre de poche), une brique de 640 pages qui constitue le suivi psychiatrique d’un individu qui a commis un meurtre. Au fil des séances, on se rend compte que l’homme a 24 personnalités, certaines qu’il finit par perdre, d’autres qui s’entrecroisent… Il a existé pour vrai !

Un vêtement qui me réconforte
Un coton ouaté XXL, long comme une robe, avec de gros bas de laine. Donc, les jambes à l’air, mais les pieds au chaud, avec le lousse confortable en haut. OK, finalement, c’est quasiment une robe de chambre… Si ce n’était pas de la maudite ceinture qu’il faut rattacher aux 15 minutes ! [Rires]

J’aime mon travail parce que…
C’en est un d’équipe. Quand je fais de la scène, par exemple, avec Les Grandes Crues, je tripe parce que je suis avec Ève [NDLR: l’humoriste Ève Côté]. Je ne serais jamais partie en Abitibi seule en char… J’aime que mes journées soient diversifiées et qu’il y ait du monde.

Ce qui me ressource le plus
Chus ben madame. Les gens pourraient penser que je suis toujours rendue au centre-ville dans un bar, mais non, ce que j’aime le plus au monde, c’est être chez moi et boire du thé en regardant Le tricheur et toutes les séries québécoises. Je dis bien toutes. De Mémoires vives à Belle-Baie, il n’y en a pas une avec laquelle je ne suis pas à jour. En linge mou, pas de brassière, avec tous mes « programmes » : plaisir inégalé.

La personne qui me touche le plus au monde
Giselle Green, une thérapeute que Kim Rusk m’a présentée quand je m’en allais sur mes 30 ans et que je n’étais pas sûre de m’aimer tant que ça. Une femme forte qui ne l’a pas eu facile. Elle est devenue une amie très proche et a aussi été ma directrice de tournée. Elle a changé ma vie avec son écoute.

Une leçon que la vie m’a servie
Je suis une fille de party qui a bu sa vingtaine. Sans fond. Je savais qu’il faudrait que je mette les freins un jour, mais en même temps, tous ces 5 à 7 en début de carrière… Je tripais ! Giselle m’avait prévenue : « Un jour, il va se passer quelque chose, tu auras un signe. » Et c’est arrivé : un matin, alors que je devais me lever tôt pour participer bénévolement à une séance photo pour une fondation, je ne me suis pas réveillée. Le tatouage de lavande sur mon bras vient de cette étape de ma vie. C’est là que j’ai décidé de devenir responsable.

J’ai peur de…
Me voir mourir. D’une maladie dégénérative, par exemple. Faire le deuil de sa vie en vie ? C’est violent.

Un vêtement qui me fait sentir belle
J’aime beaucoup le crop top avec un pantalon taille haute. Je suis faite un peu en forme de poire, avec de bonnes hanches. Je peux donc te dire que la mode de la taille basse, ça ne m’allait pas comme à Britney Spears ! Là, le pantalon taille haute vient s’accoter en haut de mes hanches, et ça me fait sentir terriblement sexy.

Un projet que j’aimerais réaliser
Je reviens sur ma fascination pour les crimes… Parfois, en tournée, je fais ce que j’appelle du « tourisme morbide ». J’arrive à Magog, par exemple, et je vais sur Internet pour voir s’il y a eu des histoires sordides dans des lieux qui existent encore, pour aller les visiter.

Un rêve ?
Partir aux États-Unis et refaire les chemins des tueurs en série américains pour une série documentaire !

Je me sens privilégiée…
D’avoir des gens qui sont derrière moi, comme Louis Morissette, Véro, Julie Snyder ou Patrick Rozon, de Juste pour rire. Ils ont changé ma vie en croyant en moi.

Mon bonheur tient à…
Tout et rien en même temps. Pour la première fois, toutes mes sphères sont comblées. Je me souhaite que ça dure le plus longtemps possible.

 

Marie-Lyne Joncas est à la barre du talk-show Le fabuleux printemps de Marie-Lyne, du lundi au jeudi, 18h30, à Noovo.

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