10 idées déco tirées des restos
Mathieu Sparks
10 idées déco tirées des restos
Smoking Vallée (Montréal)
Ce charmant bistro « apportez votre vin », situé près du marché Atwater, présente un décor feutré, sombre et masculin : murs et plafond prune, menu inscrit sur grandes ardoises, banquettes de cuir noir. La designer Amélie Bilodeau, à qui l'on doit aussi le restaurant Les Canailles, s'est inspirée du passé industriel du quartier pour l'aménagement : « Une grande photo prise à la brunante depuis le canal Lachine constitue le point fort du décor, notre clin d'œil à Saint-Henri, raconte-t-elle. J'adore aussi la table surdimensionnée faite de vieux cèdre rouge de l'Ouest provenant d'une ancienne fabrique à whisky. » Comme le restaurant n'ouvre que le soir, on a décidé de miser sur les couleurs sombres. Sous l'éclairage des multiples lampes métalliques, ce choix audacieux rend l'atmosphère propice aux confidences.
L'idée forte : Une grande photo de nuit représentant le canal Lachine orne un mur du resto.
Comment reproduire cette idée à la maison : Hyper tendance, les murales donnent du caractère aux espaces étroits ou aux pièces sans fenêtre. Amélie suggère une belle photo de vacances pour la surface anonyme d'une cage d'escalier ou d’un bureau. Certaines entreprises, comme NumérArt, peuvent réaliser des agrandissements à partir de photos personnelles.
Info : smoking-vallee.com
Le Cosmos (Lévis)
À la fois resto familial et bar lounge, Le Cosmos est une institution dans la région de Québec. On y sustente une faune variée avec un menu consensuel offrant pizzas, burgers ainsi que quelques plats exotiques. Les copropriétaires ont demandé au concepteur Daniel Lussier un décor digne de Vegas. Son interprétation, éclectique et foisonnante, est spectaculaire et sollicite le visiteur de partout : une salle à manger sous une pluie de bulles de verre, un bar rétroéclairé représentant une corde de bois cerclée d'inox, des chaises Louis XVI revisitées en cuir verni violet dans le salon VIP, en passant par des alcôves-banquettes aux courbes rétro et un lustre éclaté — les pampilles sont accrochées partout autour du luminaire! « J'ai voulu en mettre plein la vue et créer un décor-spectacle, raconte son créateur, avec beaucoup de lumières et de matières glamour. »
L'idée forte : Une utilisation inventive des nouveaux luminaires à DEL de couleurs variées, notamment avec des projecteurs dissimulés derrière des rideaux à motifs de bouleaux. Les clients ont droit à une véritable expérience de chromothérapie!
Comment reproduire cette idée à la maison : Pour se sentir zen, il suffit de disposer dans la chambre ou la salle de bain une ampoule à DEL génératrice d'ambiance alternant le violet, l'orangé, le rose et le vert.
Info : lecosmos.com
De farine et d'eau fraîche (Montréal)
À voir les travailleurs se presser à ce mignon café du Centre-Sud sur l'heure du midi, on se dit que les pâtisseries fines de Marilu Gunji doivent valoir le coup. Le cadre y est aussi pour beaucoup. Il règne dans le petit local immaculé, revampé par les designers Jason Shatilla et Carla El-Samra de la firme Surface3 et salué aux Grands prix du design, une atmosphère nostalgique, candide, presque empreinte de magie. La blancheur ambiante associée au mobilier foncé forme un cadre sobre dans lequel chacun des détails fait sourire. « Le concept nous ramène aux plaisirs de l'enfance, relate Jason Shatilla, avec les pupitres accolés, le logo comme un cœur gravé dans les arbres et la blancheur qui laisse la vedette aux douceurs sucrées. On pénètre dans la pâtisserie comme dans une petite maison victorienne inspirée d'Alice au pays des merveilles. »
L'idée forte : Le duo de designers a utilisé des plinthes en MDF pour recouvrir tout un mur et a agrémenté le plafond de plusieurs rosaces, évoquant de façon originale les détails décoratifs d’un glaçage à gâteau.
Comment reproduire cette idée à la maison : Boudées quelques années, les moulures architecturales effectuent un beau retour, estime Jason Shatilla. On les utilise pour enrichir l'architecture, encadrer une toile ou une laize de papier peint.
Info : dfef.ca
DNA (Montréal)
Ce défunt restaurant du Vieux-Montréal (récemment remplacé par L'Atelier d'Argentine), dont la déco était signée Bruno Braën (Pullman, Bily Kun, Le Club Chasse et Pêche), était partagé en deux sections contrastantes : la première, côté salle à manger, rendait hommage à Habitat 67, qu'on pouvait apercevoir des fenêtres. Un concept contemporain de cubes inversés, où le béton était remplacé par le verre et le verre, par le marbre noir : « Cette configuration offrait différentes perspectives aux clients, explique le designer, sans l'injustice habituelle entre les bonnes et les moins bonnes places. » À cet univers moderne marqué par les matériaux froids, l'espace lounge répondait par un cadre glamour, monochrome en orangé, dont la pièce-vedette était une immense boule de cristal Swarovski. L'aménagement avait été primé au concours Créativité Montréal.
L'idée forte : Des cloisons de verre divisaient l'espace et procuraient de l'intimité sans occulter la lumière et le sentiment de faire partie du groupe.
Comment reproduire cette idée à la maison : Bruno Braën suggère de poser du verre transparent directement sur un ou plusieurs murs : « Plus le mur sera foncé, plus l'effet miroir et le jeu de réflexions seront intéressants. »
Quai No 4 (Montréal)
Brasserie de quartier, où il y a souvent foule après le boulot, le Quai No 4 possède son propre fumoir et régale les habitants de Rosemont avec des plats de saison à saveur nord-américaine. (Il faut goûter à ses ribs!) Le décor comme le nom du restaurant rendent hommage au patrimoine historique du quartier. Ses docks, ses trains, ses usines et ses tavernes trouvent écho dans des banquettes en bois de palette, alignées comme dans un wagon, des bonbonnes de propane sciées en guise d'abat-jour, de la tuyauterie à découvert et même l’omniprésence du bois en différentes essences indigènes. Vous l'aurez compris : on donne ici dans la récupération sympathique! Louis Béliveau et Félix Guyon, duo de designers de La Firme, ont d'ailleurs été primés aux Grands prix du design, l'an dernier, pour leur utilisation intelligente et originale des objets récupérés et des matériaux bruts.
L'idée forte : Les murs sont recouverts de lambris de pin. Cependant, plutôt que d'installer le revêtement à l'horizontale, comme de coutume, les designers ont fait couper les languettes de bois en petites briquettes pour composer un motif géométrique.
Comment reproduire cette idée à la maison : Avec de bons outils et bien de la patience, Louis Béliveau croit qu'il est possible de réinventer le lambris : « Comme on le ferait avec de la céramique, on crée une mosaïque originale... et c'est peu coûteux! »
Info : quaino4.ca
Le Kabana (Brossard)
Si les stationnements du DIX30 offrent peu d’intérêt, au Kabana, on a fait oublier le panorama de banlieue en recourant aux services de l’architecte de réputation internationale Miguel Cancio — le Buddha-Bar du George V, à Paris, c'est lui! — afin de créer un décor flamboyant : « J'ai créé une mise en scène festive et théâtrale, où l'Est et l'Ouest fusionnent. Un lieu de fête », nous écrit l'architecte depuis Paris. Dans un grand espace de 3 000 pieds carrés, les volumes spectaculaires sont soulignés par d’immenses totems indiens et chauffés par des cheminées au gaz. La musique est forte et l'ambiance, branchée, un brin survoltée. Assis aux longues tables accolées sur des chaises à motifs animaliers, on découvre les spécialités italiennes tout en reluquant l'assiette du voisin ou les vagues de bois sculpté qui ornent les murs. À la mezzanine, le bar s'étirant sur 40 pieds jouit d'un formidable pouvoir d'attraction. La structure en lattes de bois est coiffée d’un aggloméré de quartz, où les agates incrustées sont mises en lumière par un système de luminaires à DEL.
L'idée forte : Un décor métissé aux multiples références (amérindienne, cabane au Canada, etc.), harmonisé par la présence du bois.
Comment reproduire cette idée à la maison : Comme au Kabana, on dépose des troncs de bouleaux dans de grands pots. Une façon simple de faire entrer un peu de nature dans la maison.
Info : restaurantkabana.com
Yuzu (Québec)
Avec son décor moderne aux influences japonaises, sa gastronomie asiatique à la sauce fusion et son ambiance festive, le Yuzu est une destination branchée du Nouvo Saint-Roch. La designer du projet, Karine Audet, a complètement repensé l’espace en associant des boiseries traditionnelles à des matériaux actuels, comme le miroir fumé et le chrome. Des cloisons de bois ajourées dessinent d'agréables motifs d'ombres et de lumières sous le jeu des luminaires. La palette de couleurs, limitée au rouge, au noir et au bois, crée une ambiance sensuelle, un brin théâtrale. « L'esprit est exotique et la facture, chic et contemporaine », résume la designer. Au-dessus du bar, des panneaux de plâtre en relief à texture d'écailles de poisson s'animent sous les projections vidéo, à la brunante.
L'idée forte : L'intérieur des grands abat-jour noirs est agrémenté d'images de pétales de roses.
Comment reproduire cette idée à la maison : On choisit un tissu aux motifs intéressants pour tapisser l'intérieur d'une suspension banale.
Info : yuzu.ca
Decca 77 (Montréal)
Conçu il y a presque 10 ans et récompensé au concours Créativité Montréal, le décor du Decca 77 n'a pas pris une ride, ce qui réjouit ses concepteurs Alexandre Blazys et Benoît Girard : « Nous nous sommes donné comme défi de créer un lieu élégant et classique, prêt à traverser le temps... Je crois que nous avons réussi. » Le restaurant de fine cuisine contemporaine façon marché loge dans la Tour IBM Marathon, qui a inspiré au duo créatif un décor influencé par le mouvement artistique Art déco : murs recouverts de panneaux de stratifié d'érable teint, dont les retraits y dessinent un motif linéaire, luminaires en dentelle de filaments aériens meublant le plafond haut, comptoirs de granit, fauteuils veloutés, cloisons laquées en hommage à la créatrice irlandaise Eileen Gray... « L'image idyllique d'un paquebot des années 30 », commente Alexandre Blazys. Pour camper un style sophistiqué, la palette de couleurs mêle audacieusement l'or et l'argent, le gris et le brun foncés, avec quelques touches opulentes de framboise et de raisin. Au plafond du bar comme sur les murs, des luminaires conçus initialement pour la douche ajoutent une touche lumineuse diffuse.
L'idée forte : Les rideaux droits sont accrochés derrière une retombée en gypse et mis en relief par l'éclairage.
Comment reproduire cette idée à la maison : Une cantonnière en bois ou en MDF s'avère une belle solution pour cacher le rail des rideaux ou une fenêtre abîmée. Alexandre Blazys propose d'y dissimuler un petit luminaire à DEL. Chic, peu coûteux et hyper tendance!
Info : decca77.com
Il Matto 71 (Québec)
Logée dans une ancienne banque à même l'hôtel-boutique 71, Il Matto 71 se spécialise dans la cuisine italienne réconfortante : « Nous cuisinons les recettes classiques de ma mère », raconte Rocco Cortina, le sympathique propriétaire. Si la cuisine est fière de ses racines old-fashioned, le cadre affiche une élégante contemporanéité : parquet de béton, longues tentures grises soulignant la hauteur du plafond, suspensions surdimensionnées et retombée en chrome miroitante offrant une vue plongeante inusitée sur les convives attablés. Catherine Beaudry, designer et architecte pour le cabinet Lemay Michaud : « Pour mon équipe, l’objectif était d'instaurer une atmosphère élégante et accessible. Nous avons donc misé sur le confort et valorisé les beaux volumes de l'espace tout en ramenant l'échelle à un cadre plus intime. »
L'idée forte : Un vibrant rouge tomate apparaît en petites doses sur des panneaux de verre recouverts d’une pellicule colorée. Le rouge est aussi la couleur-vedette de la cuisine ouverte.
Comment reproduire cette idée à la maison : Sur l'exemple d'un vitrail, mais en plus simple, Catherine Beaudry suggère l'utilisation de pellicules colorées ou texturées pour transformer les surfaces de verre (armoires, cloisons, meubles, etc.) : « Avec la lumière, l'effet est splendide. »
Info : ilmatto.ca
Big in Japan (Montréal)
Big in Japan est le premier izakaya québécois, c'est-à-dire une brasserie japonaise, où on peut manger autre chose que des sushis, sur le pouce. Pour son concept décoratif, le designer Bruno Braën a conjugué deux mondes : le pub nippon typique et son équivalent nord-américain, le diner : « Cela donne un petit côté rapiécé, fait maison, qui convient bien à l'ambiance que nous souhaitions pour le resto. » On y trouve des artefacts de la Main (vieux comptoirs, affiche néon, etc.), la plupart recyclés de l'ancien casse-croûte La frite dorée, associés à des éléments décoratifs (figurines, rouge chinois, etc.) évoquant l'Asie. Réalisée avec un petit budget, la métamorphose fourmille d'idées sympathiques, comme le néon au plafond en différentes tonalités, le grand babillard communautaire et les murs recouverts de faux lambris de bois un peu kitsch. On s'y régale au son d'airs japonais rétro des années 50, ce qui ajoute au plaisir du dépaysement.
L'idée forte : Des poèmes calligraphiés sont exposés sur une petite corde à linge dans le restaurant.
Comment reproduire cette idée à la maison : Les dessins des enfants dans la salle de jeu, la layette épinglée dans la chambre de bébé ou encore des pense-bêtes dans notre bureau, la corde à linge est parfaite pour un projet déco, le week-end.
Info : biginjapan.ca
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