On y trouve, entre autres, des teintes givrées rappelant des saveurs de sorbet. Elles sont souvent qualifiées de rétros, voire kitsch, ce qui ne les empêche pas d’ajouter du pep à une pièce. Les nuances plus pâles, quant à elles, s’avèrent davantage apaisantes que toniques.
Ce printemps, les pastels sont fort populaires et parmi eux on remarque en particulier le rose délavé et le vert menthe. Pour éviter qu’ils ne créent une ambiance pascale ou enfantine dans la maison, il faut bien les doser, conseille la designer Gabriela Sube. « On peut faire quelques rappels de couleur et équilibrer leur présence en utilisant par exemple du gris dans un décor moderne ou encore du blanc crémeux, pour un look classique et chaleureux. On privilégiera des matériaux naturels et des textures riches. L’erreur serait de placer un élément pastel de piètre qualité dans une pièce. On ne verrait que lui. »
Dans les boutiques, en ce moment, nombre de meubles et d’accessoires affichent des couleurs poudrées avec une sous-teinte de gris ou d’ivoire. Ces pastels délavés au caractère plus modéré se fondent davantage dans le décor. Mais ils peuvent paraître un peu tristes, selon le designer Jean Stéphane Beauchamp. « Pour une intégration réussie, il importe de jouer sur les contrastes, dit-il. Contrastes entre le foncé et le pâle, le froid et le chaud, le délicat et le “masculin”. »
Si l’on redoute la nature éphémère de cette tendance, on s’offre simplement un coussin, un vase ou, dans la salle de bains, de nouvelles serviettes. Cet accent suffira à introduire une bouffée de couleur dans un espace neutre. Ainsi, des draps lavande feront instantanément entrer le printemps dans la chambre à coucher. On peut aussi repeindre un vieux meuble en bois, histoire d’injecter un peu de douceur dans une pièce.
Ils s’agencent facilement, considère le designer Philippe Côté, soulignant qu’ils « apportent de la vie et un côté très sympathique ». Le jumelage de pastels est spécialement joli sur un canevas blanc, à la scandinave, avec des matériaux comme le teck, la pierre et le marbre, et des accessoires en chrome, en cuivre ou dorés qui viennent casser son aspect potentiellement mièvre. Pour un design frais, on se garde de surcharger les lieux d’objets.
Parmi les combinaisons de couleurs qui ont la cote, on note le rose avec le noir et le beige ; le bleu clair avec le rouge vif ou le corail ; le turquoise jouxté au marine. Une autre avenue intéressante : coordonner des teintes poudrées et vibrantes d’une même famille, qui donneront, par exemple, un camaïeu de roses, ou un mélange de vert et de kaki.
Il n’y a pas que les éléments unis qui sont permis. Une carpette avec des figures géométriques pastel ajoutera du punch à un intérieur rétro ou moderne. Ou encore, un papier peint combinant des dessins aux reflets métalliques et aux nuances bonbons apportera une note de romantisme
et d’élégance.
En version très pâle, un bleu ou un rose saumon remplaceront aisément sur les murs les neutres habituels comme le beige ou le blanc. Pour en mettre plein la vue, on peut oser un coloris plus vif sur un mur d’accent. Avec des meubles en bois brun
ou en bois de grange, un luminaire ou des objets en rotin ou en béton, l’ensemble sera tout à fait au goût du jour.
Merci aux designers Gabriela Sube, Jean Stéphane Beauchamp et Philippe Côté pour leurs conseils.
Inscrivez-vous aux infolettres de Châtelaine