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Art de vivre

Maye Musk : la mannequin septuagénaire qui fait tourner les têtes

Chevelure blanche, regard d’acier, Maye Musk est à 74 ans l’un des mannequins les plus en vogue de la planète. Elle vient de publier la version française de sa biographie, Les leçons d’une vie. Et elle en a des choses à dire ! Cette diététiste de carrière a survécu à la violence conjugale… et a élevé seule ses trois enfants, dont l’homme le plus riche du monde – Elon Musk.
Maye Musk Photo : Kevin Lynch

Vous avez commencé le mannequinat à l’âge de 15 ans, en Afrique du Sud. À votre âge vénérable, vous êtes plus sollicitée que jamais. Vous avez marqué un grand coup au printemps dernier en posant en maillot de bain pour la couverture du magazine Sports Illustrated. Comment expliquer le succès que vous connaissez à ce point-ci de votre carrière ?

C’est si inattendu. Si on m’avait dit à 15 ans que j’allais connaître la popularité après avoir fêté mes 70 ans, on m’aurait traitée de folle ! C’est pour cette raison que j’ai toujours étudié si fort pour devenir diététiste, et que j’ai obtenu deux maîtrises en science. Pendant très longtemps, c’est mon travail de diététiste qui m’a assuré un revenu stable. J’ai toujours continué de travailler comme mannequin à temps partiel, mais ni les médecins, ni les patients ne le savaient. C’est quand les gens ont commencé à se présenter à mon cabinet pour des autographes que j’ai décidé de mettre la clé sous la porte. Reste que jamais je n’aurais rêvé faire la couverture du Sport Illustrated à 74 ans ! Je vois à quel point mon parcours inspire les femmes. Les hommes, quel que soit leur âge, sont souvent beaucoup plus confiants par rapport à leur corps que les femmes. Je veux montrer que nous n’avons pas à nous cacher, nous pouvons être fières de qui nous sommes.

Le titre original de votre livre est A Woman Makes a Plan. Quand est-ce qu’un plan vous a été le plus utile ?

Quand j’ai décidé de m’enfuir de la maison et de mon mariage violent pour recommencer à zéro avec mes trois enfants. Pendant les neuf années qui ont suivi, j’ai dû faire face aux poursuites judiciaires de mon ex-mari, qui prétendait que j’étais une mauvaise mère... Partir a été difficile, mais ça en a tellement valu la peine. Quitter l’Afrique du Sud pour déménager au Canada – à Toronto plus précisément – a été une autre décision importante, qui m’a permis de connaître une meilleure vie. [NDLR : Maye Musk est née en Saskatchewan et, à l’âge de 2 ans, est déménagée avec sa famille en Afrique du Sud.] J’ai été recrutée par une agence de mannequins à 41 ans, et même si j’ai dû refaire mes examens en nutrition avec des étudiants qui avaient la moitié de mon âge, au moins, mon ex-mari ne pouvait plus me poursuivre !

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Maye Musk Photo : Sergey Buzovsky

Dans votre livre, vous êtes très transparente quant aux obstacles que vous avez connus en tant que mère célibataire de trois enfants. Quels apprentissages avez-vous retenus de cette période difficile ?

J’ai appris que les femmes doivent partager leurs histoires. Ce sont mes enfants qui ont insisté pour que je raconte les moments douloureux que j’ai traversés. Mes frères et ma sœur jumelle ont été choqués en lisant mon livre, car ils n’avaient aucune idée de ce que j’avais vécu. À l’époque de mon mariage, ils me croyaient trop occupée pour les voir, alors qu’en fait, j’étais trop meurtrie. Je ne voulais pas qu’ils voient mes ecchymoses, que je cachais sous de longs vêtements… Trop souvent, nous gardons ces histoires secrètes. Mais partout dans le monde, des lectrices se reconnaissent dans mon récit. Je veux leur dire qu’il vaut mieux vivre pauvre que malheureuse. Habiter un appartement à loyer modique, se priver de cinéma et de restaurant, n’acheter que des vêtements usagés ou en solde… tout ça reste tout de même bien mieux que d’être prisonnière d’une relation malsaine.

Vous êtes en effet très transparente avec le fait que vous avez longtemps été dans une situation de précarité financière. Cette perspective teinte-t-elle le rapport que vous avez aujourd’hui avec l’argent ?

Je demeure une personne très frugale. Dans mon appartement, à New York, je ferme la lumière dès que je change de pièce et je ne laisse pas l’air climatisé en marche inutilement, je partage les plats au restaurant, je fais très attention à ne pas gaspiller de nourriture. Vraiment, je ne suis pas une grande dépensière, je fais attention, car on ne sait jamais. La vie peut changer, et je dois être en mesure de subvenir à mes propres besoins.

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Maye Musk Photo : With Del Rey

Vos enfants ont été témoins de votre persévérance et de votre force. Pensez-vous que cela a pu influencer leur propre cheminement ?

Mes enfants m’ont vu travailler sans relâche. Ils se consacrent aujourd’hui à faire le bien pour ce monde, et je ne pourrais être plus fière d’eux. Ma fille Tosca a étudié en cinéma, et est aujourd’hui à la tête de Passionflix [la]. Mon fils Kimbal a ouvert des restaurants et lancé un organisme qui permet aux enfants défavorisés d’avoir accès à un potager. Et bien sûr, il y a Elon, qui fait tout en son pouvoir pour sauver notre planète, et trouver une autre planète qui pourrait servir de plan B. L’action climatique est son principal objectif, et vue la popularité croissante des voitures électriques, il semble y parvenir.

Vous êtes très présente sur les réseaux sociaux, avec le mot-clic #itsgreattobe74. Quel message souhaitez-vous envoyer à propos des aînés ?

Nous devons rester pertinents, continuer à nous éduquer, et utiliser les médias sociaux pour faire connaître aux autres notre existence et notre talent. Faire preuve d’humour ne fait pas de mal non plus !

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Pour terminer, quel conseil aimeriez-vous donner aux femmes ?

Ayez comme but de vivre une vie heureuse. Si vous n’êtes pas heureuse, faites-vous un plan pour que ça change.

Les leçons d’une vie, de Maye Musk, Thierry Souccar Éditions, 253 pages.

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Marie Bernier est cheffe de pupitre au sein du site d'actualité pour enfants «Les As de l'info». Auparavant, elle a occupé le même poste chez «Châtelaine». Elle ne devait pas être trop désagréable car elle contribue occasionnellement au magazine comme pigiste. Détentrice d'un baccalauréat en sciences politiques, elle se passionne pour les sujets de société et les grands portraits. Certains de ses textes ont été nommés aux Prix du magazine canadien. Fait inusité: elle est déjà apparue (bien malgré elle) dans l'émission «Keeping Up with the Kardashians».

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