Culture

Monia Chokri joue d’audace avec Babysitter

Monia Chokri n’est pas de celles qui craignent de s’attaquer aux tabous et aux malaises. La cinéaste présente son deuxième long métrage, Babysitter, adaptation de la pièce de théâtre éponyme créée en 2017. C’est l’histoire de Cédric, qui entreprend l’écriture d’un livre sur la misogynie après avoir embrassé une journaliste en direct à la télévision. Pendant ce temps, sa femme, Nadine, plombée par une dépression post-partum, se laisse séduire par les jeux étranges et envoûtants de la nouvelle baby-sitter.

« Même si nos conceptions des rapports hommes femmes ont beaucoup évolué, les choses sont loin d’être réglées. La façon dont on perçoit une blonde de 20 ans très à l’aise avec sa sexualité, par exemple, montre à quel point nos acquis sont fragiles. Les textes nuancés de Catherine Léger me permettent d’explorer mes propres questionnements et mes préjugés », affirme Monia Chokri.

La dramaturge lui a raconté que, lors de sa dépression post-partum, elle avait l’impression de flotter dans une espèce de délire. « J’ai voulu recréer cette sensation au cinéma. Je me suis donc intéressée au rapport à l’horreur et aux femmes dans le langage cinématographique. Les sorcières, les voyantes, les baby-sitters… Les femmes de pouvoir sont souvent synonymes de menace. »

Monia Chokri se dit consciente d’offrir un film qui ne fera pas consensus. Présenté en première au Festival de Sundance, en janvier dernier, il a suscité de riches débats. « Le propos du film soulève les passions, et ça me réjouit. Offrir des réponses toutes faites, ça ne m’intéresse pas », conclut la réalisatrice et actrice, qui partage l’écran avec Patrick Hivon, Steve Laplante et Nadia Tereszkiewicz.

Babysitter. En salle le 3 juin.

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