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Voyages et escapades

Croisière en Europe du Nord

Une croisière inoubliable de Bordeaux à Copenhague, en passant par Londres et Amsterdam. Mais encore faut-il ne pas manquer le bateau!
Croisière en Europe du Nord

Photo: Jason Langley/Robert Harding

Croisière inoubliable de Bordeaux à Copenhague

« Wait! » me lance une préposée à l’accueil du port d’Amsterdam, l’air grave, à l’intérieur de l’immeuble. Qu’est-ce qui se trame donc sur le quai? Je ne vois pas… C’est l’heure de l’embarquement après une escale d’une journée. Et je ne veux surtout pas rester en rade. La dame me fait enfin signe d’avancer. Je me précipite sur le quai… Trop tard, Le Boréal s’éloigne. Sans moi.

Ça discute ferme entre l’équipage et des travailleurs du port, mais je n’entends rien. J’échafaude des plans pour retrouver le bateau à la prochaine escale – jusqu’à Hambourg, par avion ou en train ?

Me voilà plantée comme une belle idiote, naviguant entre la honte, l’impuissance et la trouille. Je peine à retenir un rire nerveux. Surtout quand j’ose lever mon regard vers les passagers qui s’agglutinent sur les balcons et les ponts. « Une minute plus tard et il partait sans vous », baragouine en anglais un employé du port, alors que la passerelle du yacht redescend. Ça va, ça va, compris.

Ce qu’il faut retenir de l’anecdote ? Qu’il y a tant d’endroits fabuleux à visiter au cours de cette croisière d’une dizaine de jours de l’entreprise française Ponant qu’on en perd la notion du temps.

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Croisière en Europe du Nord

Croisière en Europe du NordPhoto: Getty Images

Le calme du dimanche

Peut-être ai-je été happée par le rythme lent d’Amsterdam. En ce paisible dimanche matin, j’ai compris pourquoi la capitale des Pays-Bas se classe souvent en tête des palmarès de villes où il fait bon vivre. Au cœur de son centre, le silence. Plutôt l’absence de brouhaha – les oiseaux et les sonnettes de vélo jouent une sonate printanière. La bicyclette y est reine. C’est un cliché, je sais. Voilà pourquoi la circulation est fluide malgré les quelque 100 km de canaux qui encerclent le centrum de la Venise du Nord.

Croisière en Europe du NordPhoto: Plainpicture/Westend61

Romance à Amsterdam

À bord d’un bateau-mouche, je découvre un autre point de vue. Se succèdent les façades des maisons hautes et étroites, toutes plus jolies les unes que les autres. « Chacune a une touche unique. Regardez bien… », fait remarquer la guide. Le baroque, la Renaissance, l’Art déco s’enlacent et créent une fine dentelle architecturale. Le centre a échappé aux bombardements de la Seconde Guerre mondiale, d’où la richesse de son patrimoine.

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C’est sur l’eau que l’on comprend à quel point Amsterdam est une ville à la fois romantique – 1 280 ponts et ponceaux où les amoureux viennent soupirer – et ingénieuse. Il faut voir le Magere Brug, pont en bois à double-levis, se lever pour laisser passer les péniches. Et il date de 1871.

En cette journée ensoleillée de mai, les canaux sont envahis non seulement par les touristes, mais aussi par les petites familles. Les uns s’attardent dans les cafés, les autres improvisent un pique-nique dans l’un des nombreux espaces verts du coin. Ça grouille de partout, mais on ne sent aucune frénésie.

Croisière en Europe du NordPhoto bicyclette: Getty Images

Amsterdam: vélo et Anne Frank

Quand on a peu de temps, il faut un vélo ! (Les services de location sont légion, mais ceux qui facturent à l’heure sont rares.) La pratique exige un minimum de confiance en soi : maîtres de leur monture, les Amstellodamois zigzaguent entre les passants avec fougue. Ça donne la frousse ! Mais le gérant de la boutique Rent a Bike.nl, Holger Gons, se fait rassurant. « On est un peu casse-cous. Mais il n’y a pas beaucoup d’accidents. L’an dernier, 19 cyclistes sont morts, dont quelques-uns qui ont été repêchés dans les canaux. Mais c’est surtout parce qu’ils avaient trop bu ! » dit-il en badinant.

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Pédaler à travers Amsterdam permet de faire des sauts de puce ici et là pour profiter des attraits culturels : Palais royal, Musée Van Gogh, Hermitage Amsterdam, Rijksmuseum, Musée de la maison de Rembrandt… Pour ma part, ce sera la Maison Anne Frank. Et je ne suis pas la seule : c’est le lieu touristique le plus fréquenté du pays avec plus de 1,2 million de visiteurs en 2014. Combien d’adolescents dans le monde ont lu le journal de cette jeune fille juive qui raconte ses années de clandestinité durant l’occupation des Pays-Bas par les nazis ? Au 263, Prinsengracht, je pénètre dans l’annexe, petit logement caché derrière les cloisons de l’entreprise paternelle. C’est là que la famille Frank et des amis – huit en tout – se sont réfugiés pendant deux ans avant d’être dénoncés et envoyés dans les camps de concentration en 1944. Se déplacer dans ce lieu mythique impose le recueillement. 

Croisière en Europe du NordPhoto: facebook.com/towerbridge/

Londres, my dear

Les 200 passagers se massent sur le pont. Beaucoup jouent du coude pour prendre le meilleur cliché. Devant nous se dresse le Tower Bridge, l’un des grands symboles de Londres. Son tablier s’ouvre pour laisser passer notre véhicule flottant tiré par un remorqueur.

Le Boréal arrive en conquérant sur la Tamise: le drapeau bleu blanc rouge flotte à la proue du navire. Applaudissements pour ce moment solennel. La foule pousse des oh ! et des ah ! C’est tout de même assez incroyable d’arriver de cette façon dans l’une des plus grandes capitales du monde. Un peu plus et je m’imagine à bord de la Santa María découvrant l’Amérique – je sais, c’est dans le sens inverse. Mais je ressens un peu ce que Christophe Colomb a pu éprouver.

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Vite, vite, je ne veux pas perdre une minute. Il y a tant à voir et l’escale n’est que de 36 heures.

Malgré son gigantisme et ses 8,5 millions d’habitants, Londres a un visage humain, amical, ouvert. « May I help you ? » me demandent à deux reprises des Londoniens pur tweed. Me croyant perdue et (encore !) en retard à un rendez-vous, je hèle l’un de ces adorables black cabs. N’ayant plus un penny sur moi, je tends ma carte de crédit au chauffeur… qui la refuse ! « C’est bon, c’était à côté. Un cadeau en signe d’amitié… » Vous avez dit gentlemen, les Brits ?

Croisière en Europe du NordPhoto: iStock/Getty Images

Londres: pas en voiture! 

Londres se découvre surtout à pied, en bus ou par son métro, le plus vieux au monde. Le Tube, comme le surnomment les habitants, jouit d’un réseau simple à comprendre mais il est cher. Et le vélo ? Il y a bien sûr le Barclays Cycle Hire, service à la BIXI. Sur les berges de la Tamise, il est agréable de pédaler – il y a même des pistes. Dans les magnifiques espaces verts que sont Hyde Park, Green Park, St James’s Park, aussi. Mais pour le reste, on repassera, d’accord. Pour privilégier le vélo, il faut d’abord connaître la ville un tant soit peu ; posséder de bons réflexes ; et n’avoir peur de rien. Les automobilistes conduisent de quel côté, déjà ? J’ai donc dû penser à l’envers du bon sens quand je me suis aventurée dans le trafic. En direction de Buckingham Palace, sur le Westminster Bridge, j’ai cru que ma bécane allait finir sous les pneus d’un de ces bus à deux étages rouge pompier. Ce qui a mis fin à ma balade quelques coins de rue plus loin.

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Croisière en Europe du Nord

Seulement quelques heures devant soi ? Hop au marché ! Et pas n’importe lequel, le Borough Market, centre gastronomique de Londres, où le réputé chef Jamie Oliver fait ses emplettes. C’est petit, sympathique et sans prétention. Ici, les produits locaux sont loin d’être boring : lait bio non pasteurisé du Sussex, salami de lapin du Devon, blanc mousseux du Somerset… Et que dire de ces généreux étals d’épices, thés, charcuteries, poissons, légumes et fromages bios, dont ceux du Bath Soft Cheese, à se rouler par terre ?

Pour se sustenter, on a l’embarras du choix. Mais comment échapper au fish & chips ? Pour digérer le tout (misère, mon foie), le thé s’impose. Et ce sera au Tate Modern, musée bâti à même une centrale électrique désaffectée, que je prendrai ma tasse d’earl grey. Avec vue imprenable sur le Millennium Bridge, pont piétonnier qui permet d’admirer le fleuve sans se presser.

Croisière en Europe du NordPhoto: facebook.com/CamdenTownLondon

Direction Camden Town

Autre marché, autre ambiance. Direction Camden Town, quartier « bohémien » au nord, qui rassemble un tas de petits marchés qui s’enchevêtrent. C’est un bric-à-brac pas possible avec des kiosques de vêtements bon marché, des boutiques de piercing, des bars à jus et des comptoirs de fruits et légumes. Ce n’est pas tant le marché qui vaut le déplacement… que le Regent’s Canal. Surprise, Londres abrite un grand réseau de canaux! À partir de là, on peut sauter dans un bateau-mouche et naviguer le long du Regent’s Park, du zoo de Londres et des quartiers chics jusqu’à Little Venice. Sur l’eau, on pourra admirer la créativité des Londoniens qui ont transformé des péniches en résidences principales.

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Croisière en Europe du NordPhoto: facebook.com/hmsbelfast/

Vestige de la Seconde Guerre Mondiale 

La soirée est douce. On dirait que tous les employés de bureau, surtout les hommes, se sont donné le mot pour souligner la chose. Dans la rue, devant les pubs, des hordes de vestons-cravates se tiennent debout, une pinte de brune ou de blonde à la main, pour des cinq à sept version allongée. J’aimerais bien prendre un verre dans la Carnaby Street de Soho avec ses brasseries animées et ses boutiques attrayantes. Mais il est déjà temps de rentrer à mon hôtel, amarré à côté du HMS Belfast, vestige de la Seconde Guerre mondiale transformé en musée.

Croisière en Europe du NordPhoto: Jason Langley/Robert Harding

Arrivée à Copenhague

De bon matin, Le Boréal passe devant la Petite Sirène, le symbole de Copenhague – mais, dois-je avouer, je ne l’ai pas vue, elle est si minuscule. Déjà le Danemark, au bout de ce périple de 11 jours, 10 nuits. Après avoir débarqué et longé le port, j’arrive à pied dans le Copenhague carte postale : le quartier Nyhavn, la plus vieille partie de la ville, construit au bord d’un canal. La lumière du jour magnifie les ocres, les écarlates, les bleus des voiliers et des maisons en bois datant du 17e siècle.

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Croisière en Europe du NordPhoto: iStock/Getty Images

Tout le monde à vélo!

Les travailleurs filent au boulot à coups de pédale. Pères et mères ne font pas exception : ils transportent leurs rejetons dans des caissons devant le vélo à trois roues. Les Danois parcourent en moyenne 1,1 km par jour, selon la Cycling Embassy of Denmark (oui, une ambassade du vélo qui promeut la pratique de ce mode de locomotion). Il faut voir les carrefours, au petit matin et à la fin du jour, pour comprendre à quel point les Copenhaguois l’ont adopté. Et aussi, ces immenses stationnements à vélos. Les pistes cyclables (avec feux de circulation à la hauteur des yeux) facilitent les déplacements, bien qu’une grande civilité règne entre cyclistes et automobilistes.

Croisière en Europe du Nord

Comme dans la série

Avec ses larges avenues et ses rues étroites en pavés, Copenhague se prête à de plaisantes promenades. D’abord, la Strøget, l’une des rues piétonnières les plus longues d’Europe (1,1 km), où s’enchaînent les grands magasins, les bannières de multinationales et les boutiques chics, dont celle de la Manufacture royale de porcelaine de Copenhague. Je m’amuserai à chercher des lieux apparus dans la délicieuse télésérie danoise Borgen. Je veux évidemment voir le château de Christiansborg, où siège le gouvernement, mais également des joyaux de l’architecture danoise, comme la Bibliothèque royale, appelée « le diamant noir », et la salle de concerts Tivoli, dans les jardins du même nom transformés en parc d’attractions.

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Ville gastronomique

La capitale danoise est synonyme de design, mais aussi de gastronomie – 15 restos arborent une ou deux étoiles Michelin. Alors, ce voyage se terminera par un repas de rêve. Non pas au Noma, classé meilleure table au monde, où il faut compter trois mois pour une réservation, mais bien au Marchal, qui redéfinit, lui aussi, la cuisine nordique. Son jeune chef, Ronny Emborg, met le terroir à l’honneur avec brio : petits fruits, herbes aromatiques, légumes-racines, tubercules, poissons…

Encore aujourd’hui, je n’ai qu’à fermer les yeux, et les sensations, les émotions sont intactes. Cela doit être ce qu’on appelle un voyage inoubliable.

Croisière en Europe du NordSource photo:

Une croisière première classe

« Bonjour, tout se passe bien ? Si vous avez besoin de quoi que ce soit, je suis là », me répète Jean-Bernard, le majordome, chaque fois que je le croise. Attentif, il veille au confort des passagers. Tout comme le reste de l’équipage, d’ailleurs. Le Boréal, un yacht de 142 mètres, dispose de 132 cabines, six ponts et deux restaurants. Donc, rien à voir avec ces mastodontes qui sillonnent les mers avec plus de 5 000 touristes à bord. Il accueille un peu plus de 200 passagers et autant d’employés.

Le Ponant se distingue par ses trajets inusités. Comme l’Antarctique, Hawaï et la Polynésie française ou les fjords et l’Europe du Nord (du Danemark jusqu’en Islande en passant par la Norvège et l’Écosse). Deux aspects non négligeables : le service à bord en anglais et en français, et la gastronomie française pour tous les repas du soir. Pour plus d’info: ponant.com

La journaliste a été invitée par le Ponant.

Croisière en Europe du NordPhoto: Erick Larrieu

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