
« Wait! » me lance une préposée à l’accueil du port d’Amsterdam, l’air grave, à l’intérieur de l’immeuble. Qu’est-ce qui se trame donc sur le quai? Je ne vois pas… C’est l’heure de l’embarquement après une escale d’une journée. Et je ne veux surtout pas rester en rade. La dame me fait enfin signe d’avancer. Je me précipite sur le quai… Trop tard, Le Boréal s’éloigne. Sans moi.
Ça discute ferme entre l’équipage et des travailleurs du port, mais je n’entends rien. J’échafaude des plans pour retrouver le bateau à la prochaine escale – jusqu’à Hambourg, par avion ou en train ?
Me voilà plantée comme une belle idiote, naviguant entre la honte, l’impuissance et la trouille. Je peine à retenir un rire nerveux. Surtout quand j’ose lever mon regard vers les passagers qui s’agglutinent sur les balcons et les ponts. « Une minute plus tard et il partait sans vous », baragouine en anglais un employé du port, alors que la passerelle du yacht redescend. Ça va, ça va, compris.
Ce qu’il faut retenir de l’anecdote ? Qu’il y a tant d’endroits fabuleux à visiter au cours de cette croisière d’une dizaine de jours de l’entreprise française Ponant qu’on en perd la notion du temps.