L'estuaire du Saint-Laurent, entre les Bergeronnes et les Escoumins. Photo par Amélie Cléroux.
À peine plus d’une fin de semaine pour prendre quelques jours de vacances, un budget limité et l’envie de changer de décor? C’est le point de départ d’une petite escapade au Saguenay et dans Les Bergeronnes, près de Tadoussac. Ça et l’envie irrésistible de voir (enfin) des baleines!
En amoureux, on a testé les températures automnales en plein mois d’août. La réalité de la météo peut nous rattraper durement, mais les moments de quiétude et d'allégresse en valent la peine.
Premier arrêt : La Baie. En chemin, on fait un tour à la Fromagerie Boivin. Pour le fromage en grains, bien sûr, mais aussi une succulente crème glacée molle à la vanille. Riche et savoureuse, elle est unique. Ma meilleure glace à vie. À essayer!
Un fjord gris et venteux nous accueille au centre de cet arrondissement de la ville de Saguenay. Et ce fjord n’est pas banal. C’est le plus méridional du monde. Il a aussi la rareté d’être intracontinental au lieu de s’ouvrir sur l’océan comme les autres. Une spécialité toute québécoise. La pluie ne nuit pas (ou presque) à apprécier la vue.
Dans notre cas, l’activité se résume à une petite marche sous les parapluies à regarder les kitesurfers qui s’en donnent à cœur joie. Juste à côté, le Musée du Fjord propose plusieurs expositions et activités.
C’est déjà le départ vers le parc national du Fjord-du-Saguenay. La via ferrata, cet exaltant parcours entre la randonnée et l’escalade, s’y pratique depuis cette année le long des parois de la baie Éternité du Fjord-du-Saguenay.
Malheureusement pour nous, l’activité tant attendue et prévue pour le lendemain s’avère impossible à cause d’une blessure. Déjà payée, elle est non remboursable (insertion de grognements ici). La prochaine fois sera la bonne!
Après une nuit, on tourne la page sans remords (et sans photo!) et on se dirige vers Tadoussac. La route est belle, le fleuve se dévoile dans toute sa splendeur. Prochain arrêt : Les Bergeronnes, où deux nuits de camping nous attendent chez Mer et Monde Écotours.
Malgré la pluie, le grand dévoilement du terrain est au-delà de nos attentes. Il est directement sur les rives de l’estuaire du Saint-Laurent, à quelques mètres des vagues qui se brisent sur les rochers. L’excitation est palpable, et notre patience est récompensée par le beau temps.
Quelques voyages sont nécessaires entre la voiture et le terrain. Au passage, on attrape quelques bleuets qui poussent un peu partout dans ce milieu juste assez sauvage. Le montage de la tente terminé, on se sent décrocher complètement. Qui a dit qu’on devait s’expatrier dans un tout-inclus dans le Sud pour s’évader?
On s’extasie pour tout. La vue, le plaisir de grimper sur les rochers, le phoque qui nous montre sa binette un peu plus loin, les bélugas qui dansent au large, les marsouins si discrets, mais nombreux, et les baleines à l'horizon. On rit, on prend des photos, puis soudain, le souffle d’une baleine à quelque trois ou quatre mètres nous surprend. Sans doute un petit rorqual. Un deuxième et un troisième apparaissent en quelque trente minutes. On est enfin chanceux!
Le lendemain, on se lève tôt pour une expédition en kayak de mer. Sécurité mise de l’avant; équipement complet; formation courte, mais efficace; sans oublier du personnel sympathique et attentif : et hop! Nous voilà installés dans notre kayak double pour trois heures sur le fleuve.
Écouter le guide parler quelque peu de l’estuaire et des animaux qu’on y trouve, regarder l’horizon, pagayer gaiement et espérer des baleines… Pas de veine, aucune ne vient aussi proche que dans nos rêves. On voit tout de même le bout du nez d’un phoque assez loin, et un béluga solitaire encore plus distant. Quelques marsouins s’approchent un peu, mais rien de comparable à nos petits miracles de la veille.
Quelques pépins techniques avec les pédales de direction nous envoient nous balader au large, loin du groupe. Pas de panique, Steve, notre guide, vient régler notre problème. L’activité est très agréable. Elle nous laisse une impression de fragilité et de bien-être. Et de gros coups de soleil malgré le temps gris!
L’après-midi nous oblige à faire une sieste bien méritée puisque le ciel nous tombe (encore) sur la tête quelques heures par intermittence. Le temps nous taquine de quelques rayons de soleil avant de se couvrir de nouveau. Puis, on est graciés pour le reste de la journée. Juste à temps pour voir émerger la queue de ce qui est sans doute une baleine à bosse au large. Deux fois plutôt qu’une! Événement assez rare à regarder des berges, prendre une photo n’est pas aisé!
C’est le jour du départ. Un soleil éblouissant et un ciel bleu nous brisent le cœur. On profite du temps qui nous est accordé pour savourer la vue et un bon petit déjeuner. Relaxation et trempage de pieds dans l’eau glacée, puis on remballe le tout.
Le retour se fait de la magnifique route qui borde le fleuve. La Malbaie et Baie-Saint-Paul sont d’une beauté saisissante, et le soleil et sa chaleur sont enfin de la partie. On a l’impression d’allonger quelque peu cette trop courte escapade. Un coup de cœur. À refaire, beau temps, mauvais temps.
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