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Voyages et escapades

Voguer au large des îles Vierges

Une semaine à bord d'un catamaran pour une croisière privée aux îles Vierges britanniques. Louise Gendron raconte son voyage.
Par Louise Gendron | Photos: Pierre Lafleur
Voguer au large des îles Vierges

Iles Vierges

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Une semaine pieds nus au large des îles Vierges, avec quelques amis, un capitaine et une chef qui vous mitonne vos plats préférés ? Ça se peut. Même si on n’est pas millionnaire.

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Une vraie semaine d’enfer. Il a fallu s’étendre deux demi-journées sur des plages de rêve. Faire quelques randonnées dans des îles de carte postale. Bavarder sous le bimini (toile qui protège du soleil) en grignotant les hors-d’œuvre de notre chef. Et puis, bien sûr, environ six fois par jour, descendre l’échelle à l’arrière du bateau pour aller faire trempette dans la soupe bleue. Tout ça pieds nus, en maillot de bain et paréo. Ou alors en short et t-shirt pour se protéger du soleil. Épuisant.

Sur la photo : Une plage de Peter Island.

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Chaque matin, c’est la même chose. Après le petit-déjeuner, c’est l’heure, exquise, du deuxième café. Et des grandes décisions. On époussette les miettes, le capitaine déroule la carte. « Qu’avez-vous envie de faire aujourd’hui ? » demande-t-il. Plusieurs options : une matinée sur la plage de Deadman’s Bay à Peter Island ? De l’apnée au-dessus de l’épave du RMS Rhone (un navire anglais échoué en 1867) ? Nous pourrions aussi hisser les voiles pour aller jusqu’à Anegada, l’île de la langouste.

On fait semblant de réfléchir. En réalité, on se fie à lui, totalement. Ces îles, il les sillonne depuis des années et les connaît comme le fond de sa poche. Alors on va où son cœur nous porte. Et on a bien raison. De toute façon, où qu’on aille le ciel sera bleu, la brise légère. Et le soleil, cuisant. (Pas grave ; l’eau, turquoise, est partout.)

Sur la photo : L'importante réunion du matin.

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Nous sommes quelques amis, embarqués sur ce catamaran pour une croisière privée d’une semaine aux îles Vierges britanniques. Oui, je sais, ça fait affreusement chic et snob. Il y a un mois, aucun de nous – fiers membres de la classe moyenne et parfaitement incapables de distinguer un foc d’un spinnaker et une écoute d’une drisse – n’aurait même rêvé d’un voyage de ce type. C’était avant qu’arrive l’invitation d’une petite entreprise québécoise qui conviait une journaliste de Châtelaine à son séjour de voile, conçu pour des minigroupes.

« Non. Hors de prix », ai-je décrété. J’avais tort. Bien sûr, ce voyage coûte plus cher qu’une semaine dans un quatre étoiles à Cuba. Mais pas beaucoup plus qu’un séjour dans un beau cinq étoiles en Jamaïque ou au Mexique. Autour de 3 000 $US par personne, vol et repas compris. Pendant une semaine, j’ai posé la question à tout le monde : « Seriez-vous prêts à débourser cette somme pour un trip comme celui-là ? Des collègues (pas plus millionnaires que vous et moi), des enseignantes, des fonctionnaires, des plus jeunes, des moins jeunes, plein de gens ont répondu oui. « Pour célébrer mes 40 ans avec des amis », a dit l’une. « Comme dernier voyage en famille avec nos grands enfants », a pensé l’autre. « Quel beau voyage de copines ! » a rêvé une troisième.

Ce qui a fini de me convaincre : il a fallu à peine un week-end pour trouver des amis prêts à allonger les sous pour cette aventure. Dont ma copine Andrée, qui, au farniente sur les plages, préfère pourtant un périple sac à dos, si possible au diable vauvert dans un pays dont elle ne parle pas la langue. « C’est deux fois le prix que je mets normalement pour un voyage de trois semaines, a-t-elle dit. Mais je pense que ça vaut la peine. »

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C’est une expérience unique. Intime d’abord. Les voiliers sont conçus pour recevoir, en plus du couple qui compose l’équipage, entre deux et huit passagers. On est en famille ou entre amis. Sur mesure ensuite. Menus, activités, horaire, tout est élaboré selon les goûts et les demandes des voyageurs.

Sur la photo : Notre maison pour la semaine, un catamaran de 44 pieds, l'Édouard.

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Faire découvrir la voile dans une atmosphère de convivialité et de simplicité était le désir et la grande préoccupation des fondateurs de Vacances sous voiles.

C’était il y a une douzaine d’années. Lui travaillait dans l’industrie pharmaceutique, elle avait sa petite entreprise de communication. La cinquantaine se montrait le bout du nez, les filles avaient grandi. Ils ont largué les amarres vers une nouvelle vie basée sur la voile, leur passion commune.

Sur la photo : Michel et Michèle, notre équipage.

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Michèle Riva et Michel Guerra ont ancré leur projet dans les îles Vierges britanniques pour plusieurs raisons. D’abord le climat égal. Température moyenne : 28º en hiver et 32º en été. Ensuite, pour la navigation facile. Le canal de Sir Francis Drake, protégé de la houle atlantique par les îles qui le bordent, offre un terrain de jeu idéal pour les novices au pied pas encore tout à fait marin.

Les îles Vierges britanniques sont constituées d’une soixantaine d’îles, dont une quinzaine seulement sont habitées. La plus importante, Tortola, compte 20 000 habitants, Virgin Gorda (un coup de cœur !), environ 4 000, Jost Van Dyke et Anegada moins de 200 chacune. Certaines des îles sont complètement privées (dont Necker Island, propriété de Richard Branson, le patron de Virgin). Les plages (sable blanc, eaux cristallines) ne sont souvent accessibles que par bateau.

Sur la photo : Mer et cactus, paysage de Virgin Gorda.

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Voguer au large des îles ViergesPhoto : Karl Weatherly/Getty Images

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Quand le taxi nous a déposés à la marina de Tortola, Michel et Michèle nous attendaient. Les hors-d’œuvre étaient sur la table, l’apéro au frais, le grand spectacle du coucher de soleil sur le point de commencer... En cinq minutes, nous nous sommes sentis comme chez nous. D’autant que le repas (comme tous ceux qui allaient suivre) avait été pensé sur mesure. Pas étonnant : on nous avait soumis, deux semaines avant le départ, un questionnaire digne de Statistique Canada. Êtes-vous davantage viande ou poisson ? Vin rouge ou blanc ? Votre drink préféré ? Avez-vous des allergies ? Aimez-vous l’agneau ? La volaille ? Vos légumes favoris ?

En poussant la porte de la cabine, une heure plus tard, un léger choc quand même. C’est tout petit ! Un lit (presque) double, une salle de bains à peine plus large qu’une cabine téléphonique. Entre les deux, même pas l’espace pour faire deux pas. Mais les armoires, la penderie, le coin pharmacie, tout est là, magnifiquement aménagé. Même la salle d’eau privée : il suffit de fermer la porte de la salle de bains et de tirer le robinet du lavabo qui se transforme en pommeau de douche.

De toute façon, la cabine, on n’y passe que quelques minutes par jour. Et le soir, quand on grimpe sur son lit, on s’endort en 30 secondes, bercé par la vague.

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Voguer au large des îles ViergesPhoto : Greg Johnston

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La vie, c’est dehors. Il y a plein d’activités possibles : plonger en apnée ou avec bouteilles (certains sites sont, paraît-il, magnifiques), faire de la randonnée, nager, aller se faire dorloter dans un spa ou un autre… On peut aussi prendre la barre sous les indications du capitaine qui, patient, se fera un plaisir d’expliquer les rudiments du vent, la lecture des instruments et le maniement de la grande voile à son 2 000e moussaillon en carrière.

Et il y a le « filet », espèce de trampoline tendu à la proue entre les deux quilles du catamaran, où on passe des heures à l’ombre d’une voile appelée génois à regarder les îles et les nuages défiler, l’électroencéphalogramme à zéro. De la méditation nautique, on a baptisé ça…

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Surtout, ne jamais manquer le spectacle du coucher de soleil, à l’affiche tous les soirs. Une merveille toujours semblable mais jamais pareille. Avec, à la main, un drink chaque fois différent…

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Pratico-pratique

Quand ? La saison touristique commence en novembre et se termine en juillet, avant la période des ouragans, même si la région est généralement épargnée. Transport : On peut atterrir directement à Tortola via Porto Rico. Ou alors arriver à Saint-Thomas dans les îles Vierges américaines et prendre le traversier qui rallie Tortola en une heure, plusieurs fois par jour.

Avec qui ? On peut constituer son groupe, bien sûr. Mais il est également possible de réserver une seule cabine pour une croisière qui réunit des couples ou des gens seuls. On peut aussi choisir de n’embarquer qu’un capitaine et faire soi-même son épicerie et sa cuisine.

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Quoi emporter ? Le moins possible ! D’abord, il n’y a pas de place. Ensuite, on passe le plus clair de son temps pieds nus, en maillot de bain et en paréo. Trois jupes ou shorts, quelques t-shirts, un léger ciré en cas d’ondée. Peut-être une robe d’été pour les deux soirs où on ira au resto. Des sandales qui supportent l’eau. Et, pour les coquettes, une paire plus chic pour les sorties. C’est tout. Vous pouvez très bien laisser votre trousse à maquillage à la maison ; et oubliez jusqu’à l’idée d’être coiffée.

Très important : pour se protéger du soleil, au moins deux tubes de crème solaire (FPS 60 minimum) et un chapeau qui s’attache solidement – il vente ! Des Gravol pour calmer le léger mal de mer qui peut affecter les marins d’eau douce. Mes compagnons et moi avions emporté quelques livres chacun. Nous ne les avons presque pas ouverts. Pas vraiment envie de se plonger dans un polar suédois en plein paradis. Et puis, le soir, on tombe endormi à peine la tête sur l’oreiller…

Devise : dollar américain.

Pourboires : environ 15 % pour l’équipage à la fin du voyage. (Ce voyage, avec proprios à la barre et aux fourneaux, constituait une exception.)

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Vacances sous voiles m’a offert le séjour à bord. J’ai payé mon billet d’avion. Mes amis ont déboursé le prix total de la semaine.

Une virée photo autour de 9 îles paradisiaques, à consulter ici.

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