Soins du visage et du corps

Sérums de beauté

Qu’il s’appelle élixir, extrait, concentré ou essence, le sérum peut raviver l’éclat du teint, estomper les rides ou minimiser les taches brunes. Le point sur ce produit-vedette de la cosméto.

Le mot sérum appartient au jargon médical. En effet, on nomme ainsi le liquide sanguin devenu transparent après avoir été purifié. Image de pureté et de vie, le mot s’est infiltré dans l’univers de la cosméto et s’applique aussi aux mille et une fioles qui ont récemment envahi les comptoirs de cosmétiques.

Ce produit reste néanmoins mystérieux. « Le sérum de beauté est un gel qui, en pénétrant la peau, entraîne une grande concentration d’ingrédients actifs bienfaisants », résume Lionel de Benetti, PDG, Laboratoires Clarins et Clarins Logistique. On dit qu’un sérum de qualité renferme de 30 % à 40 % de composants à effet traitant. « Il pénètre vite et bien parce qu’il est exempt d’eau et des ingrédients (corps gras, épaississant, etc.) habituellement intégrés à une crème », ajoute Lucy Papa, vice-présidente de Canderm Pharma. Le principe est le suivant : comme les enzymes de la peau n’ont pas à absorber et à « digérer » d’autres composants, l’assimilation cutanée est fulgurante.
Une formule unique
Les chimistes peuvent aisément contrôler le pH d’un sérum. Simple détail technique? Erreur. « Plusieurs ingrédients peuvent être incorporés à un sérum à doses très élevées à cause de cette particularité, explique Loulwa Rahbani, pharmacologue et formatrice chez SkinCeuticals. Par exemple, on peut formuler un sérum recelant jusqu’à 15 % de vitamine C pure et stable, alors que ce serait impossible avec une crème. » Lionel de Benetti confirme qu’on trouve même dans certains sérums des substances impossibles à ajouter à une préparation crémeuse.

Chaque formule contient son propre cocktail d’ingrédients actifs : rétinol, peptides, Matrixyl, etc. Ceux-ci sont choisis en fonction de l’effet recherché (hydratant, antioxydant, dépigmentant, etc.) et plus la dose est concentrée, plus la pénétration du produit sera efficace. Toutefois, les résultats ne sont pas toujours immédiats. Ainsi, l’effet hydratant est visible et facile à remarquer, tandis que les bienfaits des antioxydants sont plus longs à se faire sentir. Pourtant, aider la peau à lutter contre les radicaux libres ou conserver la souplesse des fibres de collagène, ce n’est pas rien…

Des atouts nombreux
Hormis sa formidable concentration et sa pénétration rapide, un authentique sérum présente d’autres atouts. Comme il n’est pas une crème, il ne laisse aucun résidu poisseux. « Son application est très agréable, et le risque qu’il obstrue ou surcharge la peau en gras est mince, assure Kateline Turgeon, directrice nationale de la formation chez La Roche-Posay. C’est intéressant pour tous et toutes, et d’abord pour ceux qui ont la peau grasse. »

Attention! Le sérum n’est pas un hydratant. « Il ne remplace pas la crème de jour (et de nuit), car il est déficient en corps gras, dit Loulwa Rahbani. Or, l’hydratation demeure essentielle à la peau. » Les experts sont unanimes : il vaut mieux appliquer une crème sans sérum qu’un sérum sans crème. Ce dernier reste un complément, conçu pour amplifier l’action d’une crème. « Sa formule spécifique lui permet d’agir en osmose avec la crème sans congestionner la peau », explique Lionel de Benetti.

Mode d’emploi
Difficile de choisir, puisque les sérums se multiplient actuellement à un rythme… cellulaire! En premier lieu, on cerne le besoin prioritaire. Veut-on estomper des taches brunes? Réduire les rides? Donner un coup d’éclat à une peau stressée? Mieux l’hydrater? En parallèle, on détermine si on préfère un soin qui prévient ou qui corrige.

Selon Kateline Turgeon, les peaux jeunes devraient opter pour un sérum antioxydant (formulé normalement avec de la vitamine C) de manière à préserver leur capital jeunesse. Avec de bons produits solaires et un comportement prudent à l’égard du soleil, il s’agit d’une tactique gagnante pour lutter contre le vieillissement prématuré de la peau. Au fil des ans, on corrigera les rides avec un concentré anti-âge. Les peaux matures ont l’embarras du choix et peuvent cibler des actions précises. Par exemple, les taches brunes peuvent être minimisées grâce à des traitements éclaircissants.

Le sérum peut s’employer en cure sur un épiderme fatigué ou s’intégrer à une routine de soins quotidiens, suivant une certaine logique. On recommande d’appliquer un sérum antioxydant le matin, puisqu’on s’exposera ensuite toute la journée aux rayons solaires et à la pollution. Au coucher, on devrait plutôt recourir à un sérum traitant, vu que la peau se régénère durant la nuit.

Si on peut très bien employer deux sérums quotidiennement, il reste inutile de les superposer. Et à moins de rêver d’une pharmacie encombrée, il est superflu de multiplier les achats. Grosso modo, le sérum visage s’appliquera aussi dans le cou, voire sur les mains – si on en a les moyens! Une ou deux gouttes suffisent, sans gestuelle particulière, bien que de rares marques (comme Givenchy) conseillent une application par tapotements et par pincements pour stimuler la microcirculation cutanée.

La zone oculaire, par contre, est très sensible et, à cause de cette réactivité, on emploiera plutôt un sérum pour les yeux, moins concentré que le sérum visage.

Le sérum de demain
La plupart des gélifiants employés pour formuler les sérums ne sont pas agréés par les organismes de certification biologique comme Écocert. « Pour l’instant, il existe très peu de sérums bios, note Lionel de Benetti. De surcroît, il est ardu de formuler un sérum bio de qualité à la texture ultrafine. » Ce défi sera probablement relevé d’ici quelques années. Par ailleurs, Loulwa Rahbani dit assister à des colloques de dermatologie où il est souvent question de sérums photoprotecteurs, qui combattraient les rayons UV au même titre qu’un écran solaire.


 

La genèse d’un soin jeunesse
On attribue à Estée Lauder le tout premier sérum, Advanced Night Repair, lancé en 1982. Or, huit ans plus tôt, Clarins offrait déjà un sérum aux cellules fraîches dans une petite ampoule de verre. « Le génie d’Estée Lauder est d’avoir utilisé un flacon stilligoutte, pratique, qui évoquait l’officine du pharmacien », souligne Lionel de Benetti.

Depuis lors, le petit flacon brun d’Estée Lauder a raflé 40 % des parts de marché. Il a aussi permis aux sérums de sortir des instituts d’esthétique. Malgré tout, le sérum reste un produit élitiste en Occident. « Je vends un sérum pour deux pots de crème », admet Sophie Vann-Guillon, directrice du développement chez Valmont, jointe à ses bureaux en Suisse. Pour l’instant, moins de 15 % des Européennes en utilisent. On estime qu’en Amérique du Nord, y compris au Québec, c’est encore moins.

Sérums à la carte
Lorsqu’on est prête à investir dans un soin performant, on peut trouver des sérums de qualité à prix divers.


 



 

Pour protéger en luttant contre les radicaux libres (antioxydant) :
Derm AOX de La Roche-Posay (49,50 $).
C E Ferulic de SkinCeuticals avec 15 % de vitamine C (150 $).


 



 

Pour éclaircir les taches brunes :
Sérum de nuit Tout-en-un de NeoStrata avec rétinol (84 $).
Infinite Radiance Essence de Valmont avec vitamine C (236 $).


 



 

Pour corriger les ridules :
Repairwear Laser Focus Correcteur de rides de Clinique avec enzymes réparateurs (53,50 $).
Multi Active Sérum Peau Neuve de Clarins (63 $).


 



 

Pour raffermir :
Élixir 7.9 d’Yves Rocher (49 $) ciblant neuf signes de vieillissement.
Sérum nuit haute fermeté action prolongée de Lise Watier (52 $).


 



 

Pour stimuler :
Skin.Ergetic de Biotherm avec brocoli antioxydant mixé à la dernière minute pour le coup d’éclat (58 $).
Essence cellulaire détoxifiante Sublimage de Chanel avec Vanilla planifolia (460 $).

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