Photo: Carmen Cheung
S’il y a une partie de notre anatomie qui se met à vif facilement, ce sont nos lèvres. Ces grandes sensibles sont vite malmenées par le chaud, le froid, les ingrédients acides et épicés, et notre salive qui cherche à les humecter !
Les lèvres ne sont protégées que par une couche cutanée ultrafine et sont pratiquement dépourvues de graisse. Certaines personnes les enduisent frénétiquement de baume, à un point tel que ça devient presque un TOC. L’ennui, c’est que certaines substances restent en surface et ne sont pas absorbées, estime l’Australienne Kirsten Carriol, fondatrice et directrice générale de la gamme culte Lanolips. « L’application répétée de produits à base de gelée de pétrole, par exemple, ne fait qu’entretenir le problème de déshydratation », dit-elle.
Les formules les plus efficaces contre les fissures sont enrichies de beurre de karité, de jojoba, de ricin aux propriétés nutritives, alors que des actifs comme le calendula et le bisabolol agissent comme apaisants. La maquilleuse Amélie Bruneau-Longpré utilise le Baume lèvres teinté de Lanolips pour ses mises en beauté. « C’est un produit vraiment performant qui permet de faire d’une pierre trois coups: il hydrate, répare et colore », dit-elle. La lanoline qu’il contient est proche de nos propres lipides. Cet ingrédient a fait ses preuves pour soulager la peau des grands brûlés et les mamelons irrités par l’allaitement.
Combien de fois devrait-on dégainer son baume ? Le matin avant de se maquiller, le soir avant de se coucher, et dès qu’on sent un tiraillement. Des lèvres sèches sont aussi un signe de déshydratation généralisée: il est temps de boire de l’eau. Le format bâton ou tube est préférable au petit flacon, pour éviter la contamination par les doigts.
Sous l’influence phénoménale de la K-beauté (de la Corée du Sud), nos lèvres embrassent de nouveaux rituels, ingrédients et technologies. Les masques en gel, en crème ou en tissu libèrent de l’acide hyaluronique, des acides AHA, des antioxydants, de l’huile d’argan ou de noix de coco, du nectar d’agave, de la vitamine C ou E… alouette ! On laisse en place quelques minutes afin, par exemple, de préparer la bouche à recevoir un rouge à lèvres mat (magnifique, mais il fait ressortir toutes les crevasses non colmatées). Ou encore toute une nuit, pour gérer les cas plus sérieux de gerçures et de déshydratation.
Si on doit partir à la chasse aux squames infâmes, il ne faut surtout pas les arracher ou, pire, les « grignoter » ! Pour estomper ces petites peaux mortes, on procède à un gommage doux une fois par semaine, à l’aide de produits formulés spécifiquement pour la bouche. « De trop gros cristaux sont de véritables poignards qui risquent de déchirer l’enveloppe cutanée. On leur préfère les microparticules de sucre qui se dissolvent sur les lèvres », souligne Kirsten Carriol.
• Le look lisse comme du vinyle fait fureur... et pas seulement pour les moins de 30 ans! La fondatrice de la luxueuse marque bio Kjaer Weis, Kirsten Kjaer Weis, a choisi une mannequin sexagénaire pour présenter sa gamme de brillants à lèvres. « Le gloss est génial quand les petites rides verticales commencent à se pointer autour de la bouche. Il requiert moins de précision à l’application qu’un rouge à lèvres », dit-elle. Un trait de crayon neutre pour définir le contour de la bouche devrait faire partie de nos habitudes afin de contrôler la fuite de couleur.
• Les finis estompés et tachés (comme si on avait épongé plusieurs fois nos lèvres) sont devenus aisément réalisables grâce à des formules aux textures aussi diffuses qu’un voile.
• Les bouches pulpeuses naturelles, plus Magalie Lépine-Blondeau que Kim Kardashian! Un baume injecté d’un agent stimulant, comme de la menthe poivrée ou de la cannelle, active la circulation et fait paraître les lèvres plus charnues. Coup de coeur pour le baume teinté Retructiv Plump&Go de Jouviance.
Retrouver les sourcils fournis de notre enfance ? Un vœu pas si pieux que ça et réalisable en trichant un peu – avec l’aide d’experts ou en solo devant notre miroir, grâce à plein d’outils offerts sur le marché. Peu d’entre nous avons le temps et la patience d’entretenir des sourcils fins dessinés avec une précision chirurgicale.
Heureusement, la tendance qui fait mouche en ce moment est au naturel, un brin ébouriffé, explique la maquilleuse d’Ottawa Danielle Vincent, qui réside maintenant à Manhattan pour se rapprocher de sa clientèle de stars. Pour réussir un look plus authentique, il faut tout de même s’appliquer et éviter la négligence. « Les traits du visage perdent de leur définition à mesure qu’on vieillit. De beaux sourcils préservent la fraîcheur du regard. Il est important de combler les zones clairsemées qui surgissent avec les années et de corriger les asymétries », précise-t-elle.
Tout comme une coiffure peut devenir la signature d’une personne, une forme de sourcils donne du caractère au faciès. On n’a qu’à penser à la mannequin Cara Delevingne ou à l’acteur Timothée Chalamet, dont les looks enflamment les réseaux sociaux. Pas si évident de trouver le tracé qui nous convient ? Des expertes dans des bars à sourcils peuvent définir la figure de base. Mieux vaut prévenir que de perdre le contrôle de la pince à épiler.
Quelle méthode d’épilation choisir ? Le fil ou la cire sont de bonnes options, selon Breigh Bellavance, de Benefit Cosmetics. La cire enlève le poil et le duvet à la racine, ce qui alloue une période de trois à quatre semaines avant la repousse. Les peaux sensibles ou réactives doivent néanmoins éviter cette approche.
« L’épilation au fil offre le même avantage que la cire quant à la vitesse de la repousse et permet de ciseler des formes angulaires très précises », dit-elle. Cette technique provoque toutefois de petits désagréments: elle déclenche des éternuements et des larmoiements en stimulant le nerf trijumeau, qui assure la communication entre les sourcils, le nez et les sinus frontaux.
La pince à épiler reste le meilleur moyen pour dessiner une forme en gardant un maximum de maîtrise. « On peut seulement arracher les poils visibles. Il est impossible de saisir le duvet qui les entoure. Il ne faut pas non plus se précipiter sur la pince dès que l’ombre d’un poil surgit, sinon on encourage l’anarchie dans la repousse », prévient-elle.
Coiffés et maquillés !
Outre les poils au look duveteux, les sourcils laminés font sensation sur la planète beauté. Cette nouvelle technique dresse les poils vers le haut et les raidit à l’aide d’une sorte de colle naturelle – d’où le terme «laminage». La repousse respecte même l’axe emprunté par les poils. L’effet dure de six à huit semaines.
Les ongles n’ont jamais eu autant d’attention… mais on n’a pas besoin d’artifices pour révéler leur beauté.
Pour certaines, le rendez-vous au salon pour une manucure est sacré. D’autres préfèrent s’organiser à la maison. Peu importe qui s’occupe de la mise en beauté de nos ongles, il y a des étapes à suivre, à portée de main.
On commence par donner une forme à l’ongle à l’aide d’une lime en verre ou en carton à grain assez fin, en frottant toujours le bord dans le même sens. Chelsea Baart, chez OPI, recommande une lime à grain fin de 240 (ou plus) pour les ongles naturels. Les calibres de 180 ou moins ne doivent être utilisés que sur des extensions. On ponce ensuite le corps de l’ongle au moyen d’un bloc polissoir. Et, enfin, on affronte l’ennemi: les cuticules. Ces peaux mortes inesthétiques empêchent une pose impeccable du vernis.
L’experte esthéticienne Naomi Arvelo Pelchat, du bar beauté The Ten Spot, a une stratégie pour s’en défaire. «On enduit le pourtour des ongles d’un émollient pendant 30 secondes et on fait tremper les doigts dans l’eau tiède savonneuse. Puis, on gratte délicatement les cuticules vers la main avec un repoussoir en métal.»
Les bâtonnets en buis devraient seulement être utilisés pour nettoyer l’excédent de vernis. Et jamais de ciseaux en Y : une mauvaise manipulation et bonjour les blessures – même une infime coupure ouvrirait la porte aux bactéries. La bataille contre les cuticules n’est, hélas, jamais gagnée ! L’assiduité reste notre meilleure alliée… On applique de l’huile plusieurs fois par jour, comme on le ferait avec une crème à mains, et on laisse un flacon sur la table de nuit (note à moi-même avant d’aller dormir).
Les étapes à respecter :
1. La couche de base. Elle uniformise la surface de l’ongle et empêche le jaunissement. La base augmente l’adhérence du vernis à la kératine et, du coup, prolonge la vie de la manucure.
2. Le vernis. Une erreur à éviter : secouer le flacon, ce qui crée des bulles d’air. Il vaut mieux rouler la bouteille entre ses mains. On applique de fines couches plutôt que de déposer trop de produit d’un seul coup.
3. La couche de finition. Celle-ci assure la brillance et la durée de la manucure.
• Coupe Les ongles taillés en amande, selon Naomi Arvelo Pelchat. Chelsea Baart suggère, pour sa part, la forme carrée.
• Couleurs Des pastels rétros (rose, vert et jaune) et une palette de beiges et de bruns doux, pour l’une. Des pastels nacrés et des effets chatoyants comme les mood rings pour l’autre.
• Style La manucure française remixée façon 2024. Soit un mélange de couleur et de dénudé (réel ou simulé avec une teinte naturelle) sur le même ongle, ou bien le bord libre de l’ongle coloré de deux ou trois couleurs.
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