C’est le plus grand succès de librairie depuis… depuis quoi? Harry Potter? Da Vinci Code? La Bible? Tout le printemps dernier, les médias américains parlaient en bien (rarement) ou en mal (la plupart du temps) de Fifty Shades of Grey, le premier roman «porno soft» d’une trilogie érotique signée E. L. James, une auteure britannique inconnue et aujourd’hui très riche. Une histoire d’amour tordue basée à Seattle, aux États-Unis, entre une jeune et jolie étudiante vierge (au début) et un homme jeune aussi, beau aussi, et millionnaire. Monsieur Grey n’aime pas le «sexe vanille», et la position du missionnaire l’ennuie à mort. Il préfère pimenter les ébats à la sauce sado-maso, et affiche des goûts bizarres, disons, où le fouet, la fessée et autres délicates attentions mènent apparemment au 7e ciel. C’est ce nouveau continent que va découvrir Anastasia, la pucelle curieuse et amoureuse et consentante…
Elle : Tu prends plaisir à me punir?
Lui : Oui, en effet.
Elle : C’est ça que je ne comprends pas.
Il soupire et passe de nouveau ses mains dans ses cheveux.
Lui : Je suis fait comme ça, Anastasia. J’ai besoin de contrôler. J’ai besoin que tu te conduises d’une certaine façon. Et j’adore ta jolie peau nacrée rosir et s’échauffer sous mes mains. Ça m’excite. (p. 312)
D’autres livres «cochons» ont connu leur heure de gloire ; les plus connus sont sûrement L’amant de Lady Chatterley, écrit en 1928 et longtemps censuré, et Histoire d’O, de Pauline Réage et publié en 1954. Avec les années, ces deux romans sont devenus des classiques de la littérature mondiale. Sera-ce le cas avec Cinquante nuances de Grey? Si on croit les critiques, selon lesquelles la vraie torture dans ce livre, c’est de le tenir entre ses mains et le lire, on peut en douter.
Avec l’arrivée au Québec de la version française du fameux roman, à vous de poser le verdict.
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