Blogue de la rédac

Sites de rencontres: y’a trop de beaux gars

Les « catalogues » de célibataires en ligne sont une invention géniale pour les esseulés, mais le système a des failles qu’il faut déjouer pour éviter les déceptions, conclut une équipe de chercheurs en psychologie sociale au terme d’une vaste étude.

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Quand les beaux hasards se font attendre, nous sommes de plus en plus nombreuses à  éplucher les profils de cavaliers potentiels sur des sites de rencontres. Au Québec, environ 20% des cœurs esseulés iraient y faire un tour parfois ou souvent. Avec plus ou moins de succès.

À la base, l’idée est géniale, soutient une équipe américaine de chercheurs en psychologie sociale qui a analysé l’efficacité des rencontres en ligne. Leurs conclusions font d’ailleurs la « une » de l’édition de septembre du magazine Scientific American Mind (cliquez ici pour l’étude intégrale).

 

Imaginez la manne: des millions de célibataires à portée de clic! Des gens de tout horizon qu’on a peu de chance de croiser à l’extérieur du monde virtuel. Un économiste de l’Institut économique de Montréal a d’ailleurs calculé qu’un mois sur RéseauContact équivalait à se rendre chaque jour dans un lieu réunissant 2783 personnes. Selon lui, les sites de rencontres permettent d’économiser du « temps de triage », puisqu’on peut identifier des soupirants dont les intérêts nous correspondent sans avoir à se déplacer. Pas besoin de se mettre sur son 36, pas de drink à payer à des inconnus. On n’arrête pas le progrès.

L’ennui, c’est que cette abondance de prospects n’est pas productive. Le cerveau a beaucoup de mal à se brancher lorsqu’il est bombardé d’options : il fige, note les chercheurs affiliés entre autres à l’université Northwestern et à celle de Californie. Mieux vaut limiter le nombre de profils consultés. Et passer rapidement au rendez-vous en chair et en os : c’est qu’on ne peut déterminer la compatibilité amoureuse à partir des informations contenues dans un profil, notent les experts. Même si, sur papier, la personne partage à la virgule près nos intérêts et nos aspirations. D’abord, les gens ont tendance à embellir la marchandise pour appâter. Mais, surtout, des aspects que la science peine encore à circonscrire doivent absolument être évalués en personne pour que naisse l’amour. Par exemple, certaines réactions émotionnelles seraient générées par l’odorat.

Aussi, méfiez-vous quand un site se targue de pouvoir créer des matchs parfaits grâce à des algorithmes mathématiques. À ce jour, preuve n’a pas été faite que ce système génère plus de papillons dans le ventre que les matchs au hasard.  

En somme, selon ces chercheurs, les sites de rencontres ne sont pas plus, sinon moins efficaces que la bonne vieille sortie en ville pour trouver l’âme sœur. Sauf pour les gens dont le réseau social est appauvri à la suite d’un déménagement, ceux dont les activités professionnelles et familiales les accaparent trop pour sortir régulièrement et ceux qui font partie d’une « minorité » sur le plan de l’orientation sexuelle.

Les chercheurs pensent que les propriétaires de sites de rencontres auraient intérêt à intégrer davantage les connaissances en psychologie relationnelle pour maximiser le potentiel de leur produit. Le recours à des technologies liés à la création d’environnement virtuel pourrait aussi améliorer l’expérience des rencontres en ligne.

Quelle est votre expérience des sites de rencontres? Vos commentaires sont toujours appréciés!

 

 

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