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Blogue de la rédac

Tristesse Animal Noir: du théâtre cérébral

Que se passe-t-il quand une bande d’amis voient la forêt (leur vie?) partir en fumée? Comment survivre à la catastrophe? L’Espace Go nous en fait la démonstration de poétique et cruelle façon.
Par Mylène Tremblay
David Boutin et Pascale Desrochers Tristesse Animal Noir

Mercredi, c’était soir de première à l’Espace Go, boulevard Saint-Laurent. Rien que pour le titre, ça valait le détour : Tristesse Animal Noir, une pièce d’avant-garde de la dramaturge allemande Anja Hilling, mise en scène par Claude Poissant. Un peu sombre, le titre, mais j’aime bien cette suite de mots qui n’ont, de prime à bord, rien à voir les uns avec les autres.

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En trois tableaux, 120 minutes, chacun prend tout son sens.

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Avant même que les lumières (et les conversations) s’éteignent, un trio voix-guitare nous met dans l’ambiance singulière de ces retrouvailles d’amis en forêt. Goodbye Ruby Tuesday… un chant qui résonne comme un adieu, annonciateur d’une catastrophe.

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Premier tableau. Scène dépouillée. Une toile verte la recouvre. Trois couples et un bébé prennent place dans un Winnebago imaginaire. À l’avant-scène, Jennifer (remarquable Pascale Desrochers) narre l’action. S’ensuivent des échanges autour du BBQ, banals et insouciants. On discute surplus de poids, succès naissant, idées de grandeur, rencontre amoureuse. Ces quarantenaires bobos refont leur monde en camping.

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Mais la nuit, l’animal guette. Un feu les surprend dans leur sommeil. À l’arrière-scène, une projection de fumée, de jaune et d’orangé. La description de l’horreur prend le pas sur le jeu. La capacité d’imagination du spectateur est mise ici à contribution. Le bûcher, les cendres, les chairs en lambeaux, les cheveux brûlés, la nature dévastée. Le chaos défile en mots. La mort du bébé, le désespoir de la maman, les vieilles rivalités, la bassesse humaine révélée par le drame.

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Si la pièce puise justement sa force dans ce procédé d’évocation, de narration, l’émotion, néanmoins, peine parfois à nous atteindre. La prestation brillante et tout en retenue des comédiens (dont David Boutin, Stéphane Demers et Alice Pascual) demeure cérébrale. Debout, face à nous, ils déclament leur prose. Surtout dans le troisième tableau, plus abstrait encore, où chacun tente de se relever. Une seconde d’inattention et le fil est rompu.

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Mais c’était là, semble-t-il, l’intention de l’auteure : nous faire « participer », nous spectateurs, à l’achèvement du texte. Que les mots, nous les transformions en action. J’ai manqué, à certains moments, d’imagination.

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Tristesse Animal Noir, à l’Espace Go, jusqu’au 11 février.   

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