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Ceci n’est pas de la Chick lit

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Pendant que tout le monde regardait Tout le monde en parle hier soir, j’ai assisté au spectacle Amour et libertinage, au Lion d’Or. J’avais dévoré ce collectif de trentenaires d’aujourd’hui étendue sur une chaise longue par un après-midi d’été. La caresse du soleil en contraste avec la noirceur de l’oeuvre, ponctuée de quelques éclats de rires et des échos rassurants de mes frasques amoureuses.

J’aime les collectifs qui marient les deux sexes. Psychothérapie de groupe mixte. Il y avait une belle brochette de trentenaires sur scène hier soir : Sophie Cadieux, Maxime Catellier, Guillaume Corbeil, India Desjardins, Émile Dubreuil, Alain Farah, Claudia Larochelle, Tristan Malavoy-Racine, Véronique Marcotte, Elsa Pépin et Matthieu Simard. Il fallait voir Yann Perreau réciter la nouvelle de Stéphane Dompierre, avec toute la sensualité qu’on lui connaît. Jouissif. Ohhh oui.

Quand j’ai commencé à écrire mes déboires de célibataire sur ce blogue, je craignais les clichés de la Chick lit. Pour me rassurer, j’avais en tête un petit livre exquis qu’une amie m’avait offert en 1999 : Manuel de chasse et de pêche à l’usage des filles de Melissa Blank. Le récit, ponctué de déceptions amoureuses, d’un deuil et même d’un combat contre un cancer du sein, se termine sur un amour réciproque. Il ne s’agit pas d’une fin à l’eau de rose Hollywoodienne, mais plutôt une histoire à saveur new-yorkaise, à la fois belle, laide et réaliste. On rit, on pleure, on l’adopte comme notre amie.

Ouais, un jour, j’écrirai peut-être un manuel de chasse et de pêche à l’usage des gars.
Je craignais surtout qu’on me colle un de ces personnages de célibataires névrosées qui me donnent la nausée.

Une amie américaine qui approchait la quarantaine, sans chum, ni enfant, me disait : ?« Tu vas voir, tu vas devenir de plus en plus folle chaque année si tu ne te cases pas avant quarante ans. »

Non, ce n’est pas de la folie, mais le simple effet de la rareté. La peur d’avoir épuisé tous nos jetons au jeu de l’amour et du hasard. Quand un potentiel amoureux me file entre les doigts, je me demande toujours si la vie sera assez généreuse pour m’en envoyer un autre. Dans l’abondance de la vingtaine, j’étais dangereuse, étourdie et désinvolte, mais toujours sincère. C’est à vingt ans qu’il fallait se méfier de moi, maintenant, je connais la valeur de la rareté.

Et puis, euh… message à celui qui tient les comptes : j’ai amplement remboursé mes frasques de jeunesse en gars “pas prêts”.  S’il me reste des jetons, j’en prendrais bien un là, maintenant, s’il-vous-plait, merci.

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