C'est dans le Web

Cette vieille peur de vieillir

Cette semaine, je vais vieillir d’un an. Inévitablement, quand on passe la mi trentaine sans enfants, chaque anniversaire devient un rappel que notre date d’expiration de fécondité qui approche. C’est ce moment de l’année où l’on se demande plus que d’habitude : Mais où sont donc passées les dix dernières années?

Ce n’est pas la peur de vieillir, mais le sentiment d’être en retard sur le cursus honorifique, comme si j’avais atteint un âge dangereux.

Un ami plus jeune que moi, racontait tout haut qu’il avait rencontré une fille très sympa :

– Elle était super bien, mais quand je me suis rendu compte qu’elle avait 35 ans, je me suis poussé. Aye! À 35 ans, elle va vouloir un bébé tout de suite! 
– En passant, le jeune, je te rappelle que j’ai 35 ans moi aussi!
– Oups! J’avais oublié. 
– Une fille de 35 ans, ne veut pas nécessairement un bébé livré dans l’année. Certaines comme moi, veulent profiter de la vie à deux avant les couches, même s’il faut adopter parce que c’est devenu impossible d’avoir un enfant naturellement.

 

À mon âge vénérable, le sujet des enfants devient une insoutenable épée de Damoclès dès les premières rencontres. Quand peut-on raisonnablement poser la question sans que Monsieur craigne qu’on arrête la pilule en cachette ou qu’on fasse des trous dans les préservatifs?

Ce n’est pas simple non plus pour ceux qui ne veulent pas ou plus d’enfants.  Ils sont obligés de se confesser sur le champs, de peur faire perdre le temps de l’autre. « C’est dommage. Nous n’avons plus le temps de perdre notre temps ensemble? » 

Est-ce que c’est ça ma meilleure excuse? Mes amours réels et imaginaires m’ont fait perdre trop de temps? Non, on ne choisit pas, ça nous tombe dessus et le temps s’arrête. Le temps fait moins peur quand il s’écoule à deux. Personne ne m’a jamais fait perdre mon temps. Personne ne m’a demandé de l’attendre, j’ai fait ça toute seule comme une grande fille.

J’aimerais que ma date « Meilleure avant » ne soit pas étampée dans les rides de mon front. À bien y penser, la seule chose qui me manque de mes 25 ans, c’est l’absence de pression de me reproduire rapidement. Il n’y a pas de date limite pour fonder ou reconstituer une famille et surtout, il y aura toujours des enfants à aimer.

Je célèbre mon anniversaire avec ma famille et des amis. Je décrète une semaine de festivités! Merci la vie!

Je vous reviens le 18 juillet. Bonne semaine à tous!

POUR TOUT SAVOIR EN PRIMEUR

Inscrivez-vous aux infolettres de Châtelaine
  • En vous inscrivant, vous acceptez nos conditions d'utilisation et politique de confidentialité. Vous pouvez vous désinscrire à tout moment.