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Le Québécois vu par une Marocaine

Aujourd’hui, nous publions un billet de Zineb, une Marocaine qui a vécu quelques années au Québec avant de rentrer chez elle, il y a deux ans. Elle a pu, au cours de ses années d’exil, observer les différences entre chacune des cultures. Elle fait le point sur les relations hommes-femmes et leurs divergences culturelles.

Ayant vécu quelques années au Québec, je me suis laissée aller au jeu de l’observation/de la comparaison. Eh oui! C’est une des activités qui s’offre à nous lorsque nous sommes en territoire étranger : pouvoir comparer avec chez-soi.

Fraîchement arrivée à Montréal, j’ai dû m’adapter au fameux « accent » pour comprendre les hommes et les expressions qui vont avec : « une blonde » pouvait ne pas être blonde, mais était « la petite amie », et le mot « chum » rentrait dans mon nouveau vocabulaire.

Le Québécois ne drague pas, il attend que la fille vienne vers lui, tandis que, chez nous, nous nous plaignons des frasques délibérées de la gent masculine, qui n’a aucun mal à tourner autour des demoiselles, un peu trop, par moments.

Le Québécois ne rappelle pas, encore une fois, c’est à nous de rappeler pour montrer notre intérêt. Alors qu’ici, les hommes démontrent tout de suite leur intérêt, et c’est tout à leur honneur de faire le premier pas.

Le Québécois ne paye pas l’addition, même à la première date. Ici, lorsqu’une fille ose essayer de payer, c’est tout l’ego de l’homme qui en prend un coup, et la frustration qui va avec.

Le Québécois présente sa « blonde » à ses parents très vite, sans arrière-pensées. Chez nous, le cap des « parents » est crucial et décisif, dénotant là une future demande en mariage ou un engagement certain.

Mais le Québécois est très libre de ses mouvements et offre la même liberté à sa moitié. Il n’est pas rare de voir des couples faire des activités individuellement, chacune des personnes avec ses amis, ses habitudes, ses sorties. C’est même un signe de « bonne santé » du couple, qui montre la liberté accordée à chacun et un épanouissement individuel certain. Tandis que, chez nous, cette liberté est très mal perçue. Dès que l’une des deux personnes (souvent l’homme) se programme des soirées ou fins de semaine sans l’autre, c’est mauvais signe, et les mauvaises langues se délient : « Je suis sûre qu’il l’a trompe. », « Pourquoi va-t-elle voir ses copines ou sa famille toute seule? », « Pourquoi ne les voit-on pas toujours ensemble? », « S’il sort seul, c’est mauvais signe. »…

En fin de compte, le Québécois ne prend pas beaucoup de décisions dans la vie de couple. Il préfère en prendre dans sa vie professionnelle, « capitalisant » sur sa carrière et laissant la fille faire le travail du côté personnel.

Le couple québécois ne se pense pas à un, mais à deux. Chacun a sa place, dans cette entité, alors qu’ici, un couple ne forme qu’« une seule et même entité », et toute tentative d’action individuelle laisse place à une critique certaine, mais loin d’être fondée.

 

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