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Veux-tu t’engager?

Ceci n’est pas un débat, tout au plus une escarmouche entre Jean-Sébastien et moi au sujet de la question qui tue.

Jean Sébastien :
J’ai été confronté l’an dernier à une célibataire qui m’a demandé, au beau milieu d’une première date: « Toi, veux-tu t’engager? » Heu… On se connaissait à peine!

Lorsqu’une femme agit ainsi, elle formule une question piège particulièrement sournoise. Son interlocuteur, peu importe sa réponse, sera toujours perdant:

1. Un homme qui, après la question « Toi, veux-tu t’engager? », se met à hésiter, à tourner autour du pot, ou qui essaie de changer de sujet de conversation, est automatiquement suspect — c’est sûrement un lâche qui ne veut pas s’engager.

2. Si l’homme répond « oui » alors qu’il pense « non », il joue avec le feu. Il croit que répondre « oui » est une bonne façon de coucher dès le premier soir? Il se fera reprocher d’être un menteur…

3. Si l’homme réplique: « Que veux-tu dire par « s’engager? » », sa question ne sera pas interprétée comme une demande d’explication, mais comme une astuce pour gagner du temps, donc pour ne pas s’engager.

4. Si l’homme répond sincèrement « oui» parce qu’il aimerait lui aussi vivre en couple, il ne sait pas dans quel bateau il embarque parce que la signification du mot « s’engager » n’a pas été longuement discutée au préalable. Madame pourra donc imposer à monsieur sa vision toute féminine de « l’engagement ».

5. Si l’homme répond franchement qu’il ne veut pas s’engager, il sera considéré au mieux comme un personnage immature (parce que la vie de couple, dans notre culture, représente le summum de la «maturité psychologique»), au pire comme un maniaque sexuel (les hommes qui ne s’intéressent pas au couple, dans notre culture, sont considérés comme des obsédés du génital).

L’homme no 1 manque de confiance en lui, c’est ce qui le perdra (même si, au fond, c’est un bon gars). L’homme no 2 est un hypocrite. L’homme no 3 a une bonne attitude, il veut savoir ce que signifie le verbe « s’engager », mais il ne sera pas pris au sérieux par madame. L’homme no 4 est un naïf, malheureusement. L’homme no 5 prend un énorme risque, celui de se marginaliser dans une société où, croit-on, il faut absolument se « caser » en couple pour être heureux; c’est un anticonformiste, un dissident.

Quand une femme demande à un quasi inconnu: « Toi, veux-tu t’engager? », elle ne veut pas dialoguer, elle n’attend qu’une réponse: « Oui ». Et on appelle ça une rencontre? Pfffrrt… C’est juste un individu qui essaie d’imposer son narcissisme à un autre être humain.

Marie-Lyse :

Il me semble en effet, un peu maladroit de poser la question aussi cavalièrement dès le premier rendez-vous! Avec l’expérience, on sent pourtant rapidement quand on rencontre quelqu’un qui ne veut pas s’engager. Ceci dit, tu as probablement 70% de chances de tomber sur une fille qui a espéré, attendu, désespéré, espéré à nouveau, attendu encore et encore, un homme qui ne voulait pas s’engager. (Humm, ça sent le fait vécu!) Du coup, le prochain suspect passe un interrogatoire musclé avant même de se rendre dans la chambre à coucher!  Nous traînons tous des bagages plus ou moins lourds avec une liste rouge de « Plus jamais ça! ».

Cette attitude n’est pas exclusivement féminine. Je sens la même pression quand un gars me fait un véritable « pitch de vente » du parfait petit mari, dès le premier soir : « Je suis un gars sérieux, je veux une relation sérieuse, j’ai un travail sérieux et je cherche une fille sérieuse. »  « Heu… Question : Je dois être sérieuse tout le temps? »

Non mais sérieusement! Est-ce qu’on peut baisser un peu la pression des deux côtés? On est supposé avoir du fun, au moins le premier soir!

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