Lorsque le mari forcément un peu usé s’est mis à parler tout seul, je ne me suis pas inquiétée outre mesure. C’est normal, à notre âge, on retient mieux les choses lorsqu’on les énonce à voix haute.
Mais lorsque sous mes yeux, il a dit: « Envoyer un courriel à ma femme! » et que le téléphone a répondu « Objet du courriel, François? », j’ai retiré mon dentier pour rire plus librement.
J’ai reçu mon premier courriel vocal dans la minute. Pas de pitonage, pas de zigonage, idéal pour les arthritiques ou les dépourvus de motricité fine.
Puis, mon amoureux a dit: « Appelle ma femme« . Là, j’ai trouvé qu’il prenait un risque. Si le bidule répondait « Quelle femme, François? ». Mais non, il lui a simplement demandé s’il voulait l’appeler à la maison ou sur son cellulaire. Un peu plus et il lui suggérait de m’envoyer des fleurs.
Incrédule (ça m’arrive encore devant la technologie), j’ai saisi l’appareil et j’ai dit: « Appelle ma maîtresse!« . Imperturbable le mec: « Vous n’avez pas de maîtresse dans votre carnet d’adresse, François« . Ce con, un assistant personnel vocal qui ne fait pas la différence entre son propriétaire et la femme de… Imaginez toutes les informations que vous pouvez lui soutirer.
J’ai souri. Bon chien. Coucouche panier maintenant. Steve peut bien mourir en paix. Il a fait du beau travail.
Un doute m’assaille. J’aurais peut-être dû essayer avec « fuck friend« ?