Je ne pourrais pas dire pourquoi j'aime tant cette remise en vieux bardeaux de cèdre, recouverte de mousse, le sol en terre battue, avec sa petite fenêtre qui laisse à peine filtrer le jour. Peut-être parce qu'elle défie le temps et ses avanies. Peut-être parce qu'elle ne peut pas s'acheter dans l'allée des cabanons chez Home Dépot.
Je m'assois souvent pour la regarder, l'écouter me parler du temps qui passe, du temps qui jazze, du temps qui fuit. Elle en a vu des solstices passer.
J'ai lu dans le petit livre "Invitation à la lenteur" une page qui lui convenait bien à ma petite remise qui rumine en silence et se fait un plaisir d'accueillir les vieux outils comme les neufs, la tondeuse et le jeu de croquets.
Ça disait: "Fidèle au diction chi va piano va lontano, la première vertu de l'architecture lente est sa faculté à résister au temps qui passe grâce à l'utilisation de matériaux connus pour bien vieillir, la seconde étant son avarice consumériste, sa passivité énergétique qui la place bien haut sur le podium du développement durable."
"Comme tout ce qui tient au mouvement slow et à ses déclinaisons (food, cities, design...), les matériaux sont choisis en fonction de leur proximité avec le lieu. Les constructions sont en harmonie avec la culture locale, le climat, l'histoire."
Le style "roots" me parle. Il a des racines et elles poussent lentement.
Je vous souhaite une Saint-Jean Baptiste à l'image de cette journée de la lenteur, à l'image de cette remise bleue. Sans artifices.
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